Cadavres exquis d’une voyageuse #1

Ça faisait longtemps que je n’avais pas regardé les offres d’emploi. Rien ne me passionne dans ce que peut m’offrir le marché français en ce moment. Je repense alors à mon dernier poste, génial sur le papier, les missions l’étaient oui… mais l’ambiance ne me faisait pas lever le matin avec le sourire. Heureusement que ce n’était que pour 6 mois…

Je repense au chemin parcouru. A mes bonnes notes à l’école, ma licence en poche, le jour où j’ai passé un entretien à la fac pour un master et où on m’a clairement dit que je ferais mieux de continuer en école de commerce. Le master en poche, on sort de sa zone de confort et on se retrouve confronté au marché de l’emploi. La crise. Pôle Emploi qui me dit qu’il n’y a rien dans mon secteur, qui m’affirme que je n’aurai pas le droit à une formation car les « sans diplômes » sont prioritaires. Le chômage qui t’enferme dans une routine “faut que je cherche un emploi”, qui te fout dans la case départ sans toucher la cagnotte qu’on t’avait pourtant bien promis sur ton jeu de Monopoly. Tu finis par être étouffé par cette négativité, à déprimer du contexte ambiant. Mais comment veux-tu profiter de ta vie dans ces conditions ?

A l’étranger, il faut faire des concessions. Le ménage, tu n’en auras jamais autant fait de ta vie. Récurer les chiottes ? Passe moi mon bac +5, je vais te montrer.

Franchement, quoi que tu fasses si les gens qui t’entourent sont tops, que l’ambiance est au beau fixe, que demanderais-tu de plus ?

Je me vois mal retourner dans une case… « Hé, t’es qui toi ? Tu fais quoi dans la vie ? »

Je n’ai jamais été plus heureuse que de travailler dehors en plein hiver, à recevoir des décharges électriques dans les mains en pleine nuit car mon sécateur finissait par les user. Le business, le marketing, le tourisme ? Le business, je le vis en en découvrant différents tous les jours, en allant à la rencontre de personnes qui ont montées leur structure ou qui managent les petits employés que nous sommes. Le marketing, moi qui ne jurait que par ça, au final ce ne sont que de belles paroles, non ? Tout change, le modèle économique que tu connais aujourd’hui pourra être à l’opposé demain. Alors à quoi bon ?

Le voyage m’emmène sur des chemins différents. J’apprends à croire en l’humanité et non plus aux belles paroles, j’apprends à m’ouvrir aux rencontres, à mettre mes idées de côté pour en découvrir d’autres. Je découvre l’école de la vie, celle que l’on n’apprend pas à travers les lignes des pages de ton cahier griffonné, que tu auras fini par décorer de tes rêves éveillés, assis sur un banc de classe à te faire engueuler car tu mâchouilles un chewing-gum ou que tu fredonnes discrètement un air de printemps.
Ma vie se compose du moment présent, mon lendemain d’un “on verra” et mon aujourd’hui du “j’ai envie de quoi? ».

Ce n’est peut-être qu’un passage, une façade, mais celle-ci me correspond. Et j’ai bien envie de la vivre encore quelques temps…

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