Les dessous de l’animateur

L’été approche à grand pas et je me revois encore gamine à rêver devant les belles brochures en papier glacé que me ramenaient mes parents afin que je choisisse un plan pour l’été. Bien souvent mes rêves de séjours à l’étranger et autres spécialisations kitesurf s’envolaient pour laisser place à un stage de cirque d’une semaine dans le patelin du coin. Faut l’avouer, on partait en vacances à côté et les colo de ouf, ça coûte cher !
Mais depuis je me suis un peu rattrapée… j’ai décidé de passer de l’autre côté et d’aller voir un peu de pays. Suivez-moi, je vous emmène au cœur de nos jolies colonies de vacances… hors France.

L’anim’

Vous l’aurez sans doute deviné… les colos se déclinent en thématique, destination et gamme de prix. En tant qu’animatrice, j’ai décidé de creuser du côté de l’étranger, non pas pour voyager mais pour bel et bien partager ma passion du voyage. Être animateur, ce n’est pas retourner en enfance, repartir en colo et se la couler douce. C’est du boulot !

Les séjours à l’étranger s’adressent la plupart du temps à une tranche d’âge particulière: les 14-17 ans. Mais tout dépend du séjour, de la durée et de l’intensité de la chose. On pourra trouver des séjours linguistiques à partir de 12 ans, tandis que certaines expéditions s’adresseront carrément à des adultes: 18-24 ans et + (type U.C.P.A). Les ados et pré-ados ne sont pas toujours des plus reposants et les séjours les accueillant demandent d’avoir plus d’un tour dans son sac.

L’animateur se doit d’avoir le B.A.F.A ou l’équivalent pour partir en colonies à l’étranger. La pratique de la langue du pays est fortement appréciée, tandis que diverses expériences avec le public adolescent sont recommandés. Quelles soient itinérantes ou en camps fixes, les colos vous demandent une préparation en amont avec un fil rouge conducteur. Les thèmes diffèrent: « tourisme durable« , « les 10 bonnes raisons de », « découvertes des pays Scandinaves », « autour de la Méditerranée »… ça envoie du lourd et du rêve ! A condition de faire l’impasse sur la rémunération. Et oui, on ne bosse pas dans l’animation pour se faire des sous. Il est en effet rare que l’on gagne plus de 30€ par jour travaillé ! Sachant que les colos demandent d’être au top H24… il faut savoir peser le pour et le contre.

Le bon plan

Pour les parents et ados, c’est le bon plan. Ces derniers s’immergent dans une culture différente sur 2-3 semaines (principalement l’été), apprennent à gérer leur vie sur place (les repas pouvant être préparés en collectivité), découvrent les joies du camping, etc. Ce ne peut être qu’une expérience enrichissante pour eux et un bon point pour leurs parents. Souvent les comités d’entreprises (connus sous le jargon CE) proposent des séjours à bas prix, offrant de belles opportunités aux jeunes et un peu de répit à leur famille.

Pour un côté plus cadré, les séjours linguistiques proposent une formule cours le matin et activités l’après-midi. Pour l’animateur, c’est plus un rôle « d’encadrant » qui se présente et certains organismes ne demandent pas d’avoir le B.A.F.A. Il faudra bien entendu parler la langue de la destination pour pouvoir communiquer avec l’équipe locale qui gère le déroulement du séjour. Ce sont des semaines « plus pépères » qui se déroulent mais avec un côté administratif qui s’ajoute aux missions de l’anim. Du côté des jeunes, cela peut-être un bon début pour appréhender pour la première fois un pays étranger, s’immerger dans un nouvel environnement. Pour les parents, ces séjours ont souvent un côté rassurant car plus « scolaire ». Mais concrètement, il faut arrêter de croire que le jeune en ressortira bilingue. Il côtoiera toute la journée les autres français de son âge et daignera peut-être le soir échanger quelques mots avec sa famille d’accueil (en espérant que celle-ci attache plus d’importance à l’accueil du jeune qu’à une question d’argent). Ainsi les séjours linguistiques offrent un bon compromis pour l’animateur qui ne veut pas gérer entièrement l’organisation des activités, les parents qui se veulent rassurer et l’enfant qui fait ses premiers pas à l’étranger.

Voici le tableau qui ressort de nos brochures en papier glacé. Un brin épicé, un brin coloré… Quel que soit le choix que l’on fait, ces séjours hors France, offrent une expérience à saisir que l’on soit ados ou anim !

Si en tant qu’animateur, vous cherchez d’autres pistes, les hôtels clubs à l’étranger (genre Club Med) recrutent régulièrement pour la saison touristique. Attention, l’ambiance y est particulière. Il faut aimer le contact avec le client qui y est permanent, tenir le choc des répêt jusqu’à 2h du mat (et au passage ne pas avoir de problème de coordination pour assimiler au plus vite les chorégraphies) et bien prendre note qu’il est rare le temps libre que vous pensiez avoir pour visiter le pays. Moi, perso, je préfère le camping.

5 Comments on “Les dessous de l’animateur

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  2. J’en pense plein de choses intéressantes, à savoir qu’être anim’ de colo à l’étranger, c’est bien mais ça peut être aussi foutrement casse gueule et qu’il faut avoir un petit peu de bouteille en amont avant de se lancer dans un itinérant absolu.

    Je sais que maintenant, en tant que directeur, je n’en fait plus qu’une ou deux par an, avec des organismes que je connais très bien et que je ne me lancerais plus à l’aventure dans le Nawak comme je pouvais le faire à mes débuts…

  3. Je trouve ces expériences très formatrices. Elles permettent de se remettre en question, d’en apprendre toujours plus sur le management d’une équipe ou sur le rapport au tourisme de nos voyageurs en herbe.
    Il est vrai que, pour que le séjour se passe au mieux, l’organisme et l’équipe y sont pour beaucoup. Il faut au final un caractère bien trempé pour assurer, et de l’expérience en amont comme tu as pu le souligner.

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