Vie pro ou vie perso ?

On nait, on grandit, on va au collège puis vient le temps des premières décisions. Bac pro, Bac général ? Que veux-tu faire dans la vie ? Gamin, on rêvait d’être pompier ou encore superman, archéologue ou bien boulanger. Puis on se retrouve face à soi-même, face à ses profs et à ses parents. Je ne fais pas partie de ces personnes qui ont su depuis leur plus tendre enfance ce qu’elles feraient quand elles seraient plus grandes.

« Tu travailles bien toi, ça sera bac général. Toi qui a plus de difficultés, ça sera bac pro »… Je n’ai jamais compris et apprécié d’être mis dans une case. Et pourtant, la société joue avec ça… à croire que tu fais seulement partie d’un jeu de Monopoly. « Pour réussir dans la vie tu dois faire S »… euh non je préfère faire « ES ». On potasse ses fiches, ses cours de philo que l’on trouve dérisoire et on essaye tant bien que mal de ne pas être trop être nul en anglais… Le bac en poche, ça y est ! Ah mince… mais je fais quoi moi maintenant ?

 » Il y a une école de commerce pas très loin de chez toi… t’as cas faire ça ! »
3 ans plus tard…
« Voyons, pourquoi voulez-vous allé à la fac Mlle? Continuez en école de commerce ! »
5 ans plus tard…
« – T’as fait une école de commerce ? Et t’es au chômage ?
– Bah euh oui… »

Bref… je vous passe mes états d’âmes et autres coups de gueule du passé. Mais il arrive un moment où on se demande si tout ce qu’on a fait va finalement nous mener à quelque chose. Oui c’est la crise ! Du moins il parait. Elle nous permet de remettre les choses en perspective. A-t-on le droit de quitter un CDI en ces temps maussades ? A-t-on le droit de baisser les bras en période de chômage ? A-t-on le droit de ne pas aimer son boulot alors que d’autres en n’ont pas ? A-t-on le droit de ne pas apprécier ses collègues, de se dire que l’ambiance au travail ne vaut pas le coup de continuer ainsi ? Je pense que oui. Je vais vous ressortir la citation de Romain Guilleaumes: « il faut travailler pour vivre, non vivre pour travailler« .

Merde ! N’a-t-on pas le droit au bonheur ? N’a-t-on pas le droit de tout laisser pour partir à l’autre bout du monde ? N’a-t-on pas le droit de quitter la pression de nos proches, de nos parents qui ont tout misé sur nous, de nos amis qui comptent sur nous, de la société qui ne cessent de nous juger ? J’ai l’impression qu’il faut avoir un p’tin de caractère pour faire au fond ce que l’on a vraiment envie de faire. Faut-il encore le savoir…

Je vous parlais récemment de ma peur de revenir. Et bien, le fait d’avoir écrit ces lignes, d’avoir eu vos retours teintés d’espoir et d’avoir reparlé de mon expérience à Montréal avec une personne qui a récemment refait irruption dans ma vie, m’a donné le déclic. J’ai fait ma demande de visa, pris mes billets d’avion… c’est officiel, je me casse !!

« – Mais pourquoi ? T’as un projet ? Tu vas faire quoi là bas ?
– Mais parce que ! Depuis que je suis rentrée de Montréal, je n’ai qu’une envie c’est de repartir ! ça fait 5 ans que j’ai envie de Nouvelle-Zélande, plus de 5 ans que je fais chier mes amis avec cette envie, 5 ans que je me dis qu’il faut que j’y aille, 5 ans… c’est trop ! Non, je n’ai pas de projet, pas de plans… je sais seulement que j’atterris à Auckland début février. »

A-t-on toujours besoin de devoir se justifier ? N-a-t-on pas le droit d’avoir juste une envie, un besoin à combler ? C’est déjà assez dur de partir sans le soutien de ses proches, alors si en plus les inconnus s’y mettent…

Passé les prémices de l’annonce, les gens commencent à te dire: « Quelle chance ! C’est génial ! J’aurais tant aimé faire comme toi ». A moi de sortir, ma phrase magique: « Mais tu sais, il n’est jamais trop tard ». Mais quand ta banquière, qui doit avoir ton âge, te dit que la routine du travail s’est installée et qu’il est aujourd’hui dur de la quitter… dans ta misère de chômeuse, dépourvue de statut en société, tu te dis que finalement c’est toi la plus chanceuse.

« – Et après ?
– Tu ne fais que repousser le problème à plus tard !
– Tu fuis ! Le voyage c’est aussi intérieur Lucie et des fois il n’y a pas forcément besoin de partir trop loin…
– Mais vous ne croyez pas que ces questions je me les suis posée ? Laissez-moi être heureuse merde !  »

Pour suivre mes aventures en Nouvelle-Zélande,
rendez-vous sur mon blog, sur Twitter avec le hastag #otra (on the road again) ou sur Facebook pour plus de photos.
Je vous souhaite à tous de poursuivre vos rêves… Et pour 2014, une belle année riche en aventures personnelles, rencontres enrichissantes et voyages intérieurs 😉 Restez ouvert !

7 Comments on “Vie pro ou vie perso ?

  1. super Lucie je découvre ton blog!! Enjoy et VIS tout simplement! 😉 Geoffroy

    • Ce n’est pas toujours évident mais je te souhaite la même chose Astrid 😉 Merci pour ton passage.

  2. Ahahaha. C’est comme ça que vous vous retrouvez en L, en hypo, à la fac, en école de commerce, un joli et décoratif Bac+5 et que finalement ba vous repartez sur les routes ! J’t’ai laissé un petit message sur ton facebook, mais il doit être classé dans « autres ». On va en Nouvelle Zélande dans un mois, on échange une mousse ?
    J’te connais encore mais tu devrais être d’accord avec ça : (Attention c’est un peu long )http://actisphere.org/2013/11/12/9-questions-nomades-a-sarah/ A bientôt

    • Le bac +5 ne se voulait pas décoratif 😉 Mais il y a des moments où il faut savoir vivre ses envies, en mettant de côté la pression sociétale. Et comme tu le décris si bien dans ton interview (superbe au passage!), il n’est pas toujours facile d’ancrer dans la tête des gens, que « non on ne prend pas une année sabbatique »… que c’est plutôt la recherche d’une vie différente qui s’impose à nous.

      Ultra-partante pour la mousse ! Je te réponds 😉

  3. Pingback: Toi, simple et nature | Mondalu

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