De Greymouth à Christchurch

C’était un jour pluvieux, un lendemain mausade à Greymouth. J’avais passé ma nuit à enchainer les épisodes de Game of Thrones, que je n’avais pu voir pendant ces derniers mois à Motueka. Je m’étais enfin décidée à acheter mes billets sur les coups de 3h du matin. Un clic, mon code de carte bleue validé et je me rendais compte que je m’étais plantée.

J’avais opté pour quelques jours à Arthur’s Pass, en espérant que je pourrais y faire quelques randos. J’étais supposée y rester une semaine ou deux, mais mes futurs hôtes avaient vu leur B&B brûlé quelques jours plus tôt. Une bien mauvaise nouvelle ne me permettant plus de rester chez eux.
Je me couchais avec des rêves de neige et de chiens de traineaux. L’hiver arrivé. Je m’étais dit que l’I-site du coin pourrait changer mon billet le lendemain matin.

Le lendemain donc, confiante, je me dirigeais mon code de réservation à la main, vers une jeune brune souriante.
Le téléphone à l’oreille, elle me faisait patienter… mon train devait partir dans quelques heures. KiwiRail a fini par répondre, lui annonçant que si je voulais rester quelques jours à Arthur’s Pass il allait falloir que je débourse 70$ néo-zélandais. « Comment ?! »
J’avais beau user quelques larmes, des arguments, une mine de désespoir, la jeune femme ne pouvait rien y faire. Je partais donc chercher mon sac au backpacker avant de ne prendre ce foutu train… sous la pluie.
Le TranzAlpine, vanté par tous les guides de voyage, avait bien intérêt de valoir les 89$ dépensés pour l’occasion.

Avant que celui-ci ne démarre, j’envoyais un message au couchsurfeur qui devait m’héberger les jours prochains sur Christchurch, lui disant que je débarquais finalement ce soir et que s’il avait tout de même une petite place pour moi, ça me ferait bien chaud au cœur. Le train quittait enfin Greymouth, cette ville si terne sous la pluie et je commençais à me faire dorloter par les explications émanant des écouteurs, confortablement installée sur mon siège.

J’aime les voyages en train. Il y a quelques choses qui m’apaise. Je finis toujours par m’y endormir.

Je me souviens avoir lutter pour rester éveiller et tenter d’en prendre plein la vue. Malheureusement la pluie toujours présente a voulu s’en mêler.

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J’aime les voyages en train. Doux, berceurs, ils t’emmènent rêvasser entre deux montagnes.

L’arrêt du train me tire doucement de mes songes. Je suis à Arthur’s Pass.

Geoff et Renée, le couple chez qui j’aurais du faire du woofing, me font de grand signe par la fenêtre. Surprise, je descends du train pour leur faire un coucou. Ces gens là viennent de tout perdre et trouvent encore le temps de venir s’excuser de ne pouvoir m’accueillir. Le train va repartir… Un sourire et quelques mots de consolation plus tard, je reprenais la route en direction de Christchurch. Les paysages devenaient de plus en plus intéressants. La pluie s’était calmée et la vue dégagée.

C’est finalement cette partie du voyage que j’aurais le plus apprécié, à la vue de ces montagnes grises parsemées de neiges aux sommets, bercées par cette mer d’herbes jaunes nacré.

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J’avais fini par arriver à Christchurch, accueillie par mon couchsurfeur Nathan et une bonne odeur de soupe gingembre/potiron.

J’ai repris cette route dernièrement en sens inverse, mais cette fois-ci en voiture. C’est pour moi l’une des plus belles de Nouvelle-Zélande. Je me serais bien arrêtée tous les mètres pour prendre des photos, mais ces dernières n’auraient point suffit à vous faire partager mon émotion.

Si vous avez une voiture, le tranzAlpine ne vaut pas vraiment le détour. Mais lorsque vous faites du stop et que vous souhaitez simplement apprécier le décor sans pour autant avoir à tenir une discussion, le train est une bonne option. Je pense que la meilleure période se situe sur la fin de l’hiver, lorsque le soleil pointe son nez et que les montagnes sont encore enneigées.

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Et si vous partez de Christchurch, alors c’est encore mieux, car le tronçon Christchurch-Arthur’s Pass est absolument majestueux.

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