Updated on octobre 8, 2019
Je te hais
Assise dans l’herbe à profiter des doux rayons du printemps, je te vois.
Ton petit corps frêle, recouvert d’un noir velours me désespère.
Ce n’est pas physique.
Tu ne représentes pour moi aucun intérêt et tu le sais.
Malgré tout, tu t’empresses de venir me dire bonjour.
Tu me baises vigoureusement la main et je te repousse.
Tu recules.
Tournant la page de mon livre, je te dévisage du coin de l’œil.
Il y a des choses comme ça qui m’énerve et tu en fais partie.
Je t’avais pourtant dit de ne pas revenir.
Insistante tu tentes à nouveau de communiquer avec moi.
Têtue que je suis, je me focalise tant bien que mal sur mon histoire.
Je croyais que l’ignorance était la plus forte des armes.
Mais tu me démontres encore bien le contraire.
Tu persistes à vouloir t’approcher de moi.
Je me lève alors, mon bouquin sous le bras.
Ce sera au lac cette fois.
Je me pose sur la jetée, loin de toi.
Réchauffée par le soleil, je somnole légèrement.
Je ne te vois plus.
Je me dis que le vent,
celui qui dessine le pourtour des rides du lac,
aura bien fini par te faire fuir.
Mais à défaut de ton cousin lointain, toi tu ne fais pas de bruit.
Je te surprends à nouveau entrain de violer mon intimité.
Cette fois-ci c’est mon pied sur lequel tu t’inclines.
Tu dois avoir un côté fétichiste.
Je vois que tu as encore ramené des copines.
Je t’ai pourtant assurée que l’échangisme ne m’intéressait pas.
Mais je vois que tu ne m’écoutes toujours pas.
J’ai tenu 30 min.
Tu as gagné.
Je m’en vais m’enfermer à nouveau à l’abri du soleil et très loin de toi.
J’avais pourtant caché mes jambes.
Mis le parfum que tu détestais.
J’avais tout fait pour que tu me trouves indésirable, que tu m’ignores.
Il a encore fallu que tu t’empresses de te rapprocher de moi.
Faut-il encore que je me répète ?
Je te hais.
Sandfly, je te hais.
Quel talent!! Bravo Lucie! Et comme cela ce soir je me coucherai moins bête « grâce » à toi… sandfly.
Merci Geoffroy 😉 Au moins à Toulouse il n’y en a pas.
Joli !
Merci Mlle 😉
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