7 randonnées hivernales au départ de Montréal

Installée en ville, les montagnes me semblent bien loin depuis que j’ai quitté les Rocheuses Canadiennes. Heureusement, à moins de 2h de Montréal, les randonnées hivernales ne manquent pas ! Que vous soyez en voiture ou en bus, il existe de nombreux itinéraires accessibles pour profiter de l’hiver. Crampons ou raquettes au pied, bien emmitouflée sous mes trois couches obligatoires, un bon thé chaud dans le sac, je pars affronter le froid mordant. Avec parfois des ressentis de -37°C, chaque randonnée hivernale autour de Montréal reste une bouffée d’air frais. Je vous emmène ?

Mont-Saint-Hilaire : y accéder en bus depuis Montréal

À 45 min en voiture de Montréal, le Mont-Saint-Hilaire se situe dans la réserve naturelle Gault de l’Université de McGill. Ce que j’apprécie avec cette randonnée, c’est que c’est l’une des rares à être accessible en transport en commun. Avec mes co-randonneurs du jour, nous nous sommes retrouvés à la sortie du métro de Longueuil, afin de prendre le bus 200 en direction de Saint-Hyacinthe*.

* vérifiez les correspondances, les trajets peuvent changer

Descendus au croisement Sir-Wilfrid-Laurier et Radisson, nous avons rejoint à pied la réserve naturelle pour emprunter le chemin en pointillé noir de l’accès Ozias-Leduc. Au croisement, nous avons pris à gauche sur le chemin en pointillé vert pour rejoindre le point de vue Dieppe, s’ouvrant au-delà des arbres à 371 m d’altitude. Si l’horizon est dégagé, vous pourrez apercevoir au loin les contours de Montréal sur cette randonnée hivernale.

Les 25 km de sentiers offrent des parcours multiples. Attention cependant à ceux réservés au ski de fond.

Mont Gosford : explorer les paysages hivernaux les Cantons-de-l’Est

Plus haut sommet au sud-est du Québec, le Mont Gosford et ses 1193 mètres apparaissent comme un incontournable hivernal. La neige était assez tassée pour que nous empruntions les 8,4 km avec nos crampons de randonnées. L’avantage des températures fraiches de ce dimanche-là, c’est que nous avions le chemin pour nous tous seuls.

En hiver, il faut d’abord marcher sur la route enneigée, avant de mettre le nez dans les forêts. Les arbres se couvrent progressivement de neige au fur à mesure que nous prenons de l’altitude. On oublie les mains gelées par les multiples pauses photos, le cœur réchauffé par des sensations enfantines et lointaines. Puis la neige se transforme en gel et la montagne se dénude jusqu’aux escaliers menant à la tour d’observation. De là, seule la couleur des toilettes semblent sortir de cette toile brumeuse. C’est à notre descente que le soleil transperce les nuages pour une vue sublime sur les monts parsemés de blanc.

Mont Mégantic : découvrir l’observatoire et les cabanes rustiques

Après une nuit au chaud dans l’une des cabanes rustiques de la Sépaq, nous empruntons le sentier tassé du Mont Mégantic. Aujourd’hui le soleil nous accompagne sur la montée, dessinant le contour des arbres recouverts de chantilly. Les doigts restent au chaud dans les moufles, chaque photo demandant de plus en plus d’énergie pour les réchauffer. On était prévenu : le ressenti du jour s’annonce à -37°C ! C’est sans doute pour ça que nous nous sentons, à nouveau, seuls sur les chemins. Les poils du nez se durcissent. Nos visages semblent avoir vieilli, entourés de cheveux blancs, givrés par la météo. On s’arrête de moins en moins jusqu’au sommet atteignant les 1110 m d’altitude.

Arrivés à l’observatoire, planté au milieu de la réserve internationale de ciel étoilé, le vent est si violent qu’il nous ait impossible de s’arrêter pour une pause mérité. Nous hésitons à continuer notre randonnée pour rejoindre le Mont Victoria et le Mont Saint-Joseph, mais le froid a raison de nous. Nous optons pour un aller-retour et je sors de mon sac des chauffes-mains avant de retrouver notre abri du jour. C’est sur la descente que je réalise que les cabanes et refuges du parc national du Mont-Mégantic portent le nom des constellations. Un petit feu et une sieste plus tard, il est temps de reprendre la route pour Montréal, après cette belle randonnée hivernale.

Mont Sutton : privilégier la randonnée en semaine

Nous sommes partis tard de Montréal et nous commençons la randonnée du « round top » vers 10h à la queue leu-leu. C’est la première fois que je me retrouve sur un sentier aussi fréquenté en hiver. La météo avait sans doute joué en ma faveur sur les autres randonnées à moins de 2h de Montréal. Si j’avais su, je serais venue beaucoup plus tôt ou en semaine. Impossible de se perdre ici : les panneaux indiquent la direction tous les 10 mètres. Rapidement l’ambiance féérique prend le dessus et les photos s’ornent de manteaux rouges et jaunes lointains.

Le froid me saisit plus facilement aujourd’hui. Sûrement la fatigue ! Mes coéquipiers ont revêtu leurs vêtements de ski et la pause déjeuner se fait entourer d’une foule admirant le point de vue. Tout le monde semble frigorifié. Il ne me faut pas longtemps avant de devoir me remettre à marcher. Il me tarde d’arriver… j’ai beaucoup trop froid. Mon ventre gargouille à l’infini. Heureusement le petit café du village réussit à me réchauffer les entrailles avec sa décoration cocooning.

Mont Ham : s’aventurer au cœur de l’hiver québécois

Nous prenons la route sous un ciel grisâtre. Pourtant la météo nous avait promis un peu de soleil. Arrivés à l’entrée du parc, un feu de cheminée attire mon regard. L’indécision trône entre les raquettes et les crampons. Nous embarquons les deux options sur le sentier de « l’intrépide ». Nos premiers pas nous mènent dans un lieu assez aménagé. Les panneaux à chaque croisement nous permettent d’avancer l’esprit tranquille jusqu’au sommet. On bifurque à un moment pour espérer enlever nos raquettes du sac, mais elles y resteront jusqu’à la fin de cette randonnée hivernale puis Montréal. Le vent souffle en haut du Mont Ham. Les éléments recouverts de neige se sont transformés en givre et nous nous abritons entre deux sommets. Mes mains congelées me permettent à peine de manger. Heureusement, très vite, le soleil s’invite. Repus, nous marchons sur « la panoramique » qui porte bien son nom, descendant doucement parmi les arbres pour rejoindre le départ et ses senteurs de feu de bois.

Mont King et Mont Condor: randonner en hiver entre deux monts

Cette fois, c’est vers les Laurentides que nous prenons la route de Montréal pour une randonnée hivernale. Juste avant le parc national du Mont Tremblant se trouve le parc régional Val-David-Val-Morin, notre stop du jour. Munis de nos crampons, nous suivons le chemin réservé aux randonneurs qui serpente à travers la forêt au départ du chalet Anne-Piché.

Sur les premières minutes, nous avançons doucement derrière un groupe puis les opportunités de parcours nous séparent. La neige tassée au début s’enfonce à mesure que nous progressons vers le Mont King. Nous sommes partis après la tempête et je regrette vite de ne pas avoir pris les raquettes. Les 6 km de randonnée et le peu de dénivelé sont finalement suffisant pour profiter d’un bol d’air frais. Nous jouons les équilibristes, tournant un coup à droite, un coup à gauche. Nous devons parfois traverser les pistes de ski de fond que j’aurais bien arpenter ce jour-là. À chaque fois que mes pieds s’enfoncent, je replonge inexorablement au cœur du parc d’Abel Tasman où le sable me demandait un effort soutenu pour avancer seule face aux éléments.

Mais je ne suis pas seule aujourd’hui et après une pause pique-nique avec une vue dégagée, le chemin du retour se fait rapide. Nous nous retrouvons vite au chalet en début d’après-midi. Nous décidons alors de partir à pied vers Val-David pour nous trouver un charmant café. Le Général Café fait bien l’affaire, avec son allure de petit chalet. D’ailleurs, si vous avez froid, n’hésitez pas à goûter leur chocolat chaud épicé. Réchauffement immédiat garanti !

Mont Giant : marcher de l’autre côté de la frontière

C’est en parcourant les groupes de randonnées hivernales au départ de Montréal, que je découvre les Adirondacks. 46 sommets se présentent comme accessibles dans l’état de New York. Il faut donc traverser la frontière pour rejoindre le départ du Mont Giant. Le passage se fait rapidement et j’appréhende un peu les 918 m positifs de dénivelé que je vais devoir gravir pour atteindre les 1410 m d’altitude au sommet. Les randonnées hivernales dans les Hautes-Pyrénées m’ont pourtant bien entrainé, mais les kilos pris depuis mon expatriation et le peu de dénivelés offerts par les monts entourant Montréal me font douter.

En dehors de quelques passages abrupt gelés, la montée s’offre progressive. L’avantage de prendre de l’altitude, c’est que la vue se dégage rapidement. Les montagnes se rencontrent pour un panorama époustouflant de dégradés. Du bleu profond au gris plus clair, les contrastes offrent les profondeurs de champ qui me manquaient tant. Le cardio se réchauffe sur le Ridge Trail et les 9,5 km semblent si faciles par rapport à ce que j’anticipais. Le corps n’oublie pas et j’espère déjà revenir parcourir la Keene Valley.

Pour toutes les randonnées au Québec, il faut s’acquitter des droits d’accès. Chaque parc a sa tarification unique. Vous pourrez soit payer en ligne, soit directement auprès des agents à côté du parking au départ des randonnées. Bon plan: le programme « tout le monde dehors » vous permet d’obtenir un accès gratuit à certains parcs régionaux. Pour se faire, inscrivez-vous au plus tard la veille et présenter vos droits d’entrée aux agents du parc choisi. N’oubliez pas de bien vous couvrir (système 3 couches) et d’embarquer vos crampons et/ou raquettes selon les conditions de neige. Bonnes randonnées !

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