Updated on mai 30, 2018
Au cœur des montagnes
Écrire me permet de prendre du recul. Écrire délie mes idées, qui s’entremêlent un peu trop vite avec l’émotion. Écrire pour moi, c’est comme partir randonner, aller méditer, prendre du temps pour soi. Écrire me permet d’extérioriser les choses que j’ai au fond de moi, de les mettre à plat.
Je suis revenue en France en mai dernier. J’entame seulement mon cinquième mois et pourtant j’ai l’impression d’avoir vécu 1000 voyages intérieurs et j’ai à nouveau des décisions à prendre. Est-ce que je renvoie l’image d’une fille avec qui on ne peut s’engager ? Bilan de mes quatre mois en France.
Retourner dans le passé
Tout d’abord, le passé est revenu à la charge.
J’ai retrouvé ma meilleure amie. J’ai retrouvé mon ex. Et je me suis vu différente dans une relation qui me raccrochait à une image que je n’avais plus de moi. Alors j’ai dû faire des choix et retourner une page, que 10 ans après je n’avais finalement pas tourné. 10 ans d’un rêve fantasmé qui se brisait.
Puis j’ai fait de nouvelles rencontres, dont je ne voulais m’attacher. Pourquoi s’attacher si je devais à nouveau partir dans 6 mois pour cause professionnelle ? Mais finalement, malgré ça, j’ai rencontré de belles personnes auxquelles ils étaient difficiles de résister.
Y. qui m’a fait peur d’abord, car il me renvoyait l’image que je pouvais moi-même renvoyer aux autres. Tellement de point commun au retour d’un grand voyage. Perdu, sensible, avec des envies d’ailleurs, des envies de se poser, des envies contradictoires à longueur de journée. C’est tellement bien d’avoir rencontré quelqu’un qui nous comprend et sait nous écouter.
M. qui m’a littéralement fait tomber amoureuse des Alpes. Grâce à lui j’ai rencontré des gens adorables. Je me suis enfin dit « eux je ne veux pas les quitter ». Des personnes différentes mais surtout attachantes. Un peu trop… alors je me suis vite attachée à l’une d’entre elle et m’en suit pris plein la gueule. En dépit de tout, j’ai continué à les fréquenter et c’est M. qui s’est accroché.
Pour mieux avancer
Alors j’ai réalisé qu’il fallait que j’apprenne à nouveau à être seule. En 3 ans et demi de route, je ne l’ai plus jamais été… et je ne sais plus prendre du temps pour moi. Ne rien faire me fait vite tourner en rond et je me retrouve en colère contre moi-même. La dynamique du voyage est comme une drogue dont il est dur de se passer. Alors j’ai enchaîné les week-end à droite à gauche sans jamais vraiment décrocher, sans jamais vraiment me poser autour d’un livre, autour d’un thé. Je ne dois pas oublier que le savoir-être est important… hors dans une société où il faut constamment se prouver, les réseaux sociaux n’aidant en rien, il est assez facile d’oublier qu’avant tout l’important c’est d’être bien, bien avec soi-même.
Et bien, je le suis. Malgré le yoyo émotionnel qui me subjugue tous les 2 jours, j’ai l’impression d’être beaucoup plus sereine. Certes les questions existentielles ou la semi-crise pré-trentaine sont présentes, mais je vois la vie de façon beaucoup plus positive qu’avant, car maintenant je sais vraiment que tout est possible. Je râle un peu moins. J’essaye de prendre le temps d’ouvrir les yeux sur ce qui m’entoure et j’en vois tous les jolis détails. Lyon est une ville agréable qui ne m’oppresse pas encore. Mais j’avoue que les week-ends en montagne y sont pour beaucoup.
Dans quelques semaines, il va falloir que je me décide à garder mon appart ou à le quitter. A voir ce que je fais de ma nouvelle liberté. Si je m’impose à nouveau le temps d’un CDD, ou si je crée mon boulot comme bon me semble. A peine 5 mois et à nouveau des décisions à prendre.
L’envie de fuir à nouveau vers d’autres horizons est là, mais cette option me semble la plus facile et la plus blessante aussi. Le besoin d’une base où se recréer sa bulle, c’est ce qui fera une plus belle vie future.
Alors que faire… quitter Lyon pour une nouvelle opportunité professionnelle ? Rester un peu plus long temps, dans l’espoir de trouver quelque chose ? Ou aller me réfugier au creux des montagnes, là où pour le moment, je n’ai plus rien à prouver à moi-même.
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