Updated on octobre 9, 2019
L’Aude et ses châteaux Cathares
Prenez une casquette, un pique-nique et des chaussures de rando, je vous entraîne au cœur de l’histoire cathare à la conquête de ses châteaux. Princes et princesses s’abstenir !
A 1h de Toulouse se dresse impunément la cité de Carcassonne au château rénové. Si aujourd’hui, la ville frissonne, ce n’est plus dû à la croisade contre les albigeois, mais bien grâce à ses festivités. Mais ne tardons pas ! Replongeons au XII et XIII ème siècles, à l’époque où les cathares se réfugiaient dans l’enceinte des châteaux de l’Aude pour échapper aux persécutions de catholiques touchés dans leur orgueil. Les bonshommes, comme ils se nommaient, remettaient en question la montée du pouvoir de l’Église, en recherchant à revenir à un modèle plus authentique. En bref, un retour à leurs racines, une différence d’opinion, l’histoire d’un pays: l’Occitanie.
Aujourd’hui il en reste des traces. Celles du caractère du Midi, des vieilles pierres au creux des montagnes, qui malgré leur terrible histoire s’imposent encore dans le paysage.
C’est sur trois jours que je vous propose de partir à leur découverte initiatique.
Jour 1
C’est par Villerouge-Termenès que notre week-end prolongé commence. Situé au cœur du village, le château nous dévoile son histoire à travers une visite audio-guidée (sans grand intérêt). Il est connu comme la porte méditerranéenne des Grandes Corbières. C’est à cet endroit que le dernier cathare, Guilhem Bélibaste, y brulera.
Puis c’est à Aguilar que nous grimpons. Ancienne forteresse royale, elle est plus imposante. Elle fait d’ailleurs partie de ceux que l’on surnomme, les « cinq fils de Carcassonne », ces châteaux qui assuraient la ligne de défense contre l’Aragon. Plus loin à Padern, c’est des maisons taillées dans la pierre qui dessinent le charme du patelin. Quelques unes sont à vendre. On sent que l’âme du coin a été abandonnée par les jeunes, mais les anciens sont là pour nous conter quelques histoires. La vue du château offre un moment de calme avant de reprendre la route vers Cucugnan.
Ce nom vous est évocateur ? L’histoire du Curée de Cucugnan a du venir jusqu’à vos oreilles… L’abbé Ruffié aurait, en 1858, réussi à reconvertir son village à travers un sermon, dont on en chante encore les audaces. Aujourd’hui Cucugnan a tout l’air d’un lieu touristique, qui offre une vue sur le château de Quéribus, dernière halte de la journée.
Jour 2
Après une nuit dans un gîte à la ferme, gardé par le Bugarach, c’est à Duilhac-sous-Peyrepertuse que nous passons. Comme son nom l’indique, le château de Peyrepertuse surplombe la ville. Après la grimpette, c’est une prise de hauteur qui s’impose. On s’imagine alors au temps des cathares avant d’apprivoiser le paysage.
On reprend ensuite la route direction l’Ermitage Saint-Antoine au cœur des Gorges de Galamus. Perchée sur la roche, la chapelle appelle les curieux pour un moment de méditation. Juste à côté, deux-trois tables sont laissées, l’occasion de pique-niquer dans un lieu d’exception (à condition bien sûr de prendre un café et d’éviter la pleine saison). Enfin, au détour d’une forêt de sapin, c’est le château de Puilaurens qui nous appelle ou du moins la Dame Blanche, qui a laissé son nom au donjon.
Jour 3
Après avoir traversé Quillan et le défilé de Pierre-lys , nous faisons escale à Puivert pour visiter le musée du Quercorb, qui nous plonge en plein Moyen-Âge. Un petit moment à savourer ! C’est ensuite au tour du château… que l’on découvrira seulement de l’extérieur.
Le week-end s’achève par la fontaine Intermittente de Fontestorbes, avant de s’aventurer dans les Gorges de la Frau. Dommage que le temps nous manque, une randonnée aurait été de mise. Enfin, c’est sur le chemin du retour que Montségur montrera le bout de son mur d’enceinte, nous laissant voguer à ses légendes.
Ces trois jours auront laissé un goût amer. Non pas à cause du prix de l’entrée des châteaux, quelque-peu excessif (une carte vous permet d’avoir des réductions, renseignez-vous !), mais bien parce que ces derniers s’imposent et nous laissent imaginer l’histoire des hommes fiers qui vivaient là. En suivant leurs traces sur les chemins de randonnée, vous apercevrez peut-être les flammes des buchers qui ont marqué l’Occitanie. Mais, si vous n’êtes point sensible au passé du Midi, les virages de l’Aude, au creux de la montagne, raviront surement les amateurs de moto.
Chouette article! Comme toi je suis partie récemment à la découverte de quelques « châteaux cathares »… Un bien joli séjour, il faudra que je prenne le temps d’en parler sur le blog! 😉
Merci @Mylittlediscoveries ! Au plaisir de lire ton article alors 🙂