Démystification du langage

Il y a quelques temps, je me suis retrouvée avec des québécois en plein cœur de la Nouvelle-Zélande. Ma première réaction fut l’excitation. Entendre parler québécois me ramenait 6 ans en arrière dans mon aventure Montréalaise. Passés les prémices, la déception l’emporta et je me suis demandé pourquoi.

Des années plus tôt, je quittais Toulouse pour le Canada. Une année d’échange universitaire qui me réserverait bien des surprises. C’était ma première fois dans un pays étranger, la première fois que je quittais mes parents, que j’étais amenée à trouver un appart, à cuisiner seule, à m’adapter à une nouvelle parcelle du monde mais aussi à une nouvelle langue. On a beau dire qu’ils parlent français au Québec, il m’aura fallu quelques jours pour me faire, tant bien que mal, à ce langage. Je me souviens d’ailleurs d’une soirée bien éméchée où je comprenais 2 fois mieux l’anglais que ce fameux québécois.
J’en suis tombée amoureuse. Amoureuse de ses différences avec le français. Amoureuse de ses particularités. Je trouvais le québécois sexy, indépendant, libre. Mais je me suis rendue compte tout récemment que ce n’était qu’une illusion, que j’avais réussi à projeter sur ce langage mes émotions du moment. Entendre parler québécois me ramenait à une liberté que je n’avais plus, d’où ma première réaction. J’avais imaginé, stéréotypé, fantasmé cette langue pendant des années, pour finir par réaliser que ce qui me faisait vibrer ce n’était au final pas le québécois, mais ce premier voyage qui m’avait ouvert tant d’opportunités sur le monde.

Aujourd’hui, après une année passée en Nouvelle-Zélande, je réalise que j’ai plus de facilité à exprimer mes besoins et émotions en anglais plutôt qu’en français.
Un québécois m’a tendu un jour ce livre, qui m’a fait réaliser que derrière chaque langage, il y avait une part culturelle importante. J’ai alors compris que l’anglais m’aidait à me sortir de ma propre culture, de mon éducation, de mes habitudes pour me dévoiler simplement.
Je ne me sens pas différente à parler une autre langue, je reste moi même, mais ce moi-même s’exprime différemment. Avez-vous déjà ressenti cela vous ?

Ça me fait penser à cet article en anglais qui m’avait fait sourire et qui explique ce que signifie vraiment les phrases utilisées par nos confrères anglophones. Derrière chaque langue se cache donc des formules de politesse, des codes, des maux, des différences culturelles.
Qu’est-ce que cela implique donc d’utiliser l’anglais pour échanger avec nos voisins européens ? Est-ce qu’un enfant dont les parents ont deux nationalités différentes, réagira différemment en fonction de la mère ou du père ? Qu’en est-il du langage des signes et du langage corporel ? Au final, quelle langue vous correspond le plus ?

Ne prenez pas peur…

Soirée à Gillepsies Beach

je pense que derrière tout cela, le sourire reste un langage universel. 🙂

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