Updated on octobre 9, 2019
TCQ #4 – Le woofing
Tout ce qu’on ne vous dit pas sur le woofing ! *
Je me dis toujours qu’il faut suivre son 6ème sens, surtout en voyage et parfois il m’arrive de ne pas le faire. Ce fut le cas il y a quelques jours… Voulant ne pas trop dépenser en attendant que le temps soit meilleur pour randonner sur le Kepler Track, j’ai cherché dans l’urgence un woofing. On m’a donné l’adresse de quelqu’un et malgré ma sensation que ça n’allait pas le faire, j’y suis allée. Bien sur ça n’a pas manqué !
Jusque là je n’ai eu que des expériences agréables.
La ou les personnes vous accueillent avec un grand sourire, vous offrent un thé pour vous mettre à l’aise et vous expliquent un peu comment elles voient l’échange. Car oui, le woofing est basé sur l’échange… contre quelques heures de travail, généralement 3 ou 4, on vous offre l’hébergemenent et/ou les repas. Chaque woofing est différent bien sûr, et les conditions aussi. Il faut savoir s’adapter… mais pas trop non plus.
C’est un ami qui m’avait parlé de ce concept, qu’il avait pu tester au Québec. Je m’étais dit que ce n’était pas pour moi, que je préférais bosser pour gagner des sous et non contre un service, mais finalement quand j’ai vu l’annonce de David je me suis inscrite sur HelpX. Ce site vous coûte 20 € par an, vous donne accès à plusieurs pays et les offres sont variées et ne se limitent pas à des jobs dans l’agriculture (comme Wwoof).
Ma première expérience fut donc sur un bateau. J’ai passé une semaine en compagnie d’un vieux loup de mer, sur le Yacht qu’il a construit lui même. Au coeur de la Bay of Island, je nettoyais et polissais le bateau le matin, tandis que mes après-midi étaient consacrées à des balades sur les différentes îles ou à quelques brasses dans l’Océan. Autour de délicieux repas, ce Kiwi qui a parcouru le monde, me contait ses diverses aventures… féminines.
J’ai retenté quelques mois plus tard à Arthur’s Pass où Renée et Geoff devaient m’accueillir au début de l’hiver dans leur B&B. Ce dernier a pris feu une semaine avant que je ne vienne, ne donnant donc pas suite à ma demande. A la fin de l’hiver, je leur ai reproposé mon aide. Ils ont accepté et mes journées consistaient à nettoyer les meubles noircis et les petits objets qui leur tenaient à coeur. Triste histoire… J’y ai rencontré un couple adorable, à fond dans les élections néo-zélandaises à ce moment là. J’ai appris beaucoup en une semaine sur les potins du coin et la politique du pays, et ai pu admirer au coin du feu les flocons de neige d’un début de printemps.
Puis, j’ai continué ma route à Fox Glacier, où j’ai testé un nouveau woofing dans une auberge de jeunesse. Cette fois-ci je n’étais plus la seule voyageuse, un français et une chinoise étaient là. Le matin, il fallait faire les lits, nettoyer les sanitaires et les après-midi se paufinaient en haut d’un sommet ou au pied d’un glacier.
Une semaine plus tard, j’étais au Lac Paringa, avec le même genre de mission, tandis que je partageais mes diners avec mes hôtes Ken et Mata, dotés d’un sens de l’humour hilarant. Le reste du temps, je me battais avec les sandflies ou en profiter pour me remettre à lire.
Il y a encore quelques jours j’aidais Paula, une femme accueillant des étudiants internationaux pendant l’année et ayant un penchant un peu trop maladif sur la boisson. Mes matinées rythmaient avec désherbage, tandis que mes après-midi étaient dédiées à la recherche d’idées pour mon voyage ou à des randos sur Wanaka.
Bref, comme vous pouvez le voir, différents portraits se dessinent, parfois des amitiés se créaient mais le principal dans tout ça, est que chacun y trouve son compte.
C’était le cas pour moi, jusqu’à présent.
Je suis censée rester une semaine dans un lodge à 30 min de Te Anau (mais ce que l’annonce ne précise pas c’est qu’il est impossible d’y faire du stop car au moins 20 km se font sur une Gravel Road),
T’arrives, les gens se stressent car tu n’as pas pris ton petit déj… Je leur dis que ce n’est pas grave, que je peux attendre le repas du midi, elles me répondent qu’il se fait à 14h et qu’il faut absolumenet que je mange un bout. Ok… mais apparemment ça leur coûte de me donner quelques céréales. Le gars qui m’a déposé m’a dit qu’elles étaient spéciales. Je commence à dresser le tableau.
Au lieu des 4h maximum généralement demandées aux woofers, c’est 5h que l’on nous impose. Je connaissais les conditions dès le début, c’est d’ailleurs un peu ce qui m’avait mis la puce à l’oreille, mais je me suis dit qu’en « échange » le reste – les hôtes, les repas, l’ambiance – devait être au top. Le reste ?!!
Contre 5h longues heures ennuyantes, Internet n’est pas gratuit (même pas quelques minutes pour pouvoir checker tes emails), il te faut payer tes machines (2$ ça leur revient cher dans les dépenses), pas de réception téléphonique (ça, on y peut rien)… Honnêtement ça ne me dérange pas d’être coupé du monde, ça me permet de faire un break dans mon voyage. Mais l’ambiance y est particulière, l’échange avec mes hôtes limité et cerise sur le gâteau (si seulement !), les repas se résument à un gros foutage de gueule. Le riz/carotte/viande cuisiné à l’asiat est très sympa le premier jour. Pas le quatrième !
Je ne pense pas être difficile, vraiment. Mais pour moi le woofing ce n’est pas de la main d’œuvre gratuite, ça part vraiment d’un bon principe. Malheureusement il y a de plus en plus de personnes qui en profitent, alors faites attention! Lisez les références que les anciens donnent et creuser entre les lignes car tout le monde n’ose pas toujours tout dire. D’ailleurs, lorsque vous devez écrire votre retour d’expérience, faites le avec le fond de votre cœur, ça pourrait éviter aux futurs woofers de mettre les pieds dans un endroit qui n’en vaut vraiment pas la peine.
Faites préciser à votre hôte les conditions de travail, ce qu’il attend de vous et ce que vous pouvez espérer obtenir en échange (parfois seul l’hébergement est offert, parfois les repas sont compris, tout dépend du “deal”) avant de débarquer. Ne vous précipitez pas.
Et surtout ne faites pas comme moi, du woofing pour les mauvaises raisons. J’ai toujours choisi mes lieux avec la plus grande attention, toujours en fonction de la personne qui devait me recevoir, de ce qu’elle me disait et de ce qu’on disait d’elle. Cette fois-ci, j’ai clairement accepté pour raison financière et printanière (pluie). Voulant éviter à tout prix de payer trop de nuits en backpackers, j’ai choisi la facilité et je me retrouve maintenant coincée entre ma capacité à positiver et mon désir de m’évader de cette prison.
A bon entendeur, apprenez de mes leçons. 😉
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