
Updated on décembre 27, 2019
Escale à Hong-Kong
Avec ce qu’il se passe en ce moment à Hong-Kong, j’avais envie de vous parler de cette ville, comme un hommage à sa liberté et sa singularité. C’était à mon retour d’Australie, en Avril 2017, que je décidais d’y passer quelques jours, profitant d’une escale pour couper le long trajet me reliant à la France.
Hong-Kong city
Après avoir passé 3 ans à me rapprocher de la nature, j’imaginais mon séjour à Hong-Kong comme un choc bétonné, qui pourrait bien me dégoûter des grandes villes. Mais j’avais entendu dire que Hong-Kong était composé de 261 îles, qui permettaient de s’évader facilement.
Je décidais cependant de découvrir le centre léthargique avant de m’aventurer plus loin. Après avoir passé la nuit chez un couchsurfeur du côté de Kowloon, je profitais de ma localisation pour m’aventurer à pied vers Tsim Sha Tsui. Friande des « free-tours », tours gratuits généralement organisé par des habitants volontaires et plein d’humours, à qui vous êtes libre de donner la somme que vous souhaitez à la fin de la visite, c’est par l’un d’eux que je débutais. Le rendez-vous était donné à la Clock Tower, me laissant un peu de temps pour admirer Causeway Bay, du Kowloon Public Peer.

Je me souviens avoir testé les pancakes hong-kongais au thé vert, chez Mammy Pancakes lors de notre balade (pause apprécié vers 12h) et d’avoir admiré quelques bâtiments d’une époque ancienne.
Mais finalement ce que je préfère dans les grandes villes, c’est me munir d’une carte (oui je n’avais toujours pas de smartphone…) et voguer au gré de mes inspirations dans un dédale de rue et de bâtiment extravagants. Ainsi après ma visite, c’est sur l’un des mythiques bateaux du star ferry que je rejoignais Hong-Kong Island, où l’on retrouve le quartier des affaires et le Victoria Peak qui offre apparemment une belle vue sur la ville, lorsque la brume s’absente.
Je m’éloignais assez rapidement du centre des affaires, où les grandes tours cherchent à se concurrencer tout en hauteur. Un bubble-tea plus tard, je me retrouvais à baragouiner chinois pour une émission culinaire, devant mes interlocuteurs hilares à l’écoute de mon accent. Ils voulaient savoir comment on cuisinait le canard dans le Sud-Ouest de la France… un beau moment d’échange culturel sous une pluie décidément bien décidée à m’accompagner pendant trois jours.
En cherchant à me faufiler à travers de petites ruelles, je finissais par apercevoir des petits bars cachés où les expatriés semblaient se retrouver. En m’aventurant un peu plus loin, je retrouvais quelques escaliers agrémentés de street-art, attirant les touristes à la recherche de photos souvenirs. Je me disais alors que loin des grands bâtiments, Hong-Kong commençait à dévoiler ses charmes.
Un brin de verdure et de temple plus tard, je rejoignais Kowloon où je passais à nouveau la nuit, mais cette fois-ci dans une auberge de jeunesse. Il est compliqué de faire du couchsurfing à Hong-Kong car les appartements sont tellement chers et petits, qu’il est rare que les locaux aient assez de place pour héberger les étrangers de passage. Ce qui ne m’empêchera pas de faire de belles rencontres un peu plus tard.
Lantau Island
Le lendemain, à la station de métro Tung Chung, je me souviens avoir pris le bus 23 en direction de New Lantao, pour rejoindre le Tian Tan Buddha ou Big Buddha. Je pensais ensuite atteindre le sommet de l’île pour une belle randonnée, mais la météo n’était pas de la partie. J’ai donc pris le temps de monter les marches menant jusqu’au célèbre Buddha, en haut de la colline Ngong Ping. Haut de 34 mètres, il serait le second plus large buddha assis du monde. Ce jour-là, il se cachait dans la brume. Juste en face, il est possible de visiter gratuitement le Monastère de Po Lin et ses jardins aux senteurs d’encens, où il est agréable de se promener, même sous la pluie.
Pour s’éloigner de la foule, je décidais ensuite de prendre un bus vers le village de Tai’O, village de pêcheurs sur pilotis. De ruelles étroites en étal de poissons, je découvrais un village qui avait gardé ses traditions, loin de l’effervescence des grattes-ciels de la veille.
Je poussais mon exploration loin des rares touristes dans les collines alentours, observant discrètement les pêcheurs du jour et le contour flou des montagnes.
Musée, rencontres et courses de chevaux
Le dernier jour, j’optais pour une visite au musée d’histoire de Hong-Kong, retraçant l’histoire de la ville-état, puis je retrouvais un nouveau couchsurfer, R. , pour une nouvelle exploration de la ville. On commençait par une dégustation de Dim Sum vers Mong Kog, avant de visiter le Wong Tai Sin Temple et le Nan Lian Garden au nord de Kowloon.
R. m’introduisit au bouddhisme et me raconta l’histoire du temple et des statues présentes. Puis nous rejoignions une autre couchsurfeuse, une amie à lui avec qui j’étais en contact, pour un goûter typique hong-kongais. Ils m’emmenaient ensuite au ladies et goldfish market, où je décidais de ne pas rester longtemps un peu choquée par les animaux entassés, à vendre.
Le soir, je rejoignais un quatrième couchsurfeur qui voulait me faire découvrir les célèbres courses de chevaux de Hong-Kong. Elles ont lieu tous les mercredis soirs à Happy Valley, sur Hong-Kong Island. C’est un véritable évènement pour les locaux et expatriés, qui s’y retrouvent pour parier, boire un coup et passer un bon moment. Une belle conclusion à cette escale de trois jours à Hong-Kong.

Hong-Kong , ville-état qui ne se résume pas aux grattes-ciels de son quartier d’affaire, fut une belle surprise. La météo ne m’a pas permis de profiter des nombreuses randonnées accessibles sur les différentes îles, mais l’accueil de ses habitants en valait clairement le détour. Je me souviens de cette petite mamie, que j’allais voir au coin de la rue de mon auberge, qui vendait de belles brochettes. Elle ne parlait pas anglais, mais avec un peu de patience, quelques mimes et un sourire, je finissais toujours plus ou moins par comprendre ce que j’allais manger.
A Hong-Kong, il suffit de pousser les portes des temples pour s’immerger dans une ambiance chaude et chaleureuse, de jeter un œil aux coins des rues pour se retrouver nez-à-nez avec des œuvres d’art splendides ou de prendre un bus sur une courte distance pour découvrir un village où les traditions demeurent. Hong-Kong est rempli de trésors cachés dont trois jours ne suffiraient pas à les conter. Je vous conseille donc d’aller lire le guide écrit par Marie que j’avais découverte grâce à ses superbes illustrations à l’aquarelle et qui m’avait gentiment conseillé sur Hong-Kong à l’époque.

Updated on novembre 7, 2019
3 jours complets à Edimbourg
Un ami Américain rencontré en Nouvelle-Zélande (les joies de ce monde…) me contacte en me disant « hey Lucie, je débarque sur le continent Européen, ça te dirait qu’on se voit ? ». Son programme avait déjà l’air chargé avec des amis à rencontrer à Londres, en Allemagne…alors je mettais ma culpabilité de côté quant à prendre l’avion pour quelques jours et décidais de le retrouver en dernière minute à Edimbourg. Un vol peu cher, 3 jours complets sur place, une claque hivernale mais le bonheur de retrouver cet ami d’un autre coin du monde pour continuer à grandir ensemble le temps de quelques jours.
Je ne connaissais pas Édimbourg, mais les photos et récits écossais m’avaient toujours donné envie d’aller explorer ce coin du nord, afin de pouvoir y randonner. Si j’en avais eu l’envie, j’aurais prolonger mon séjour citadin à la découverte de l’Île de Skye ou du Lochness, à la ferveur de mon pouce et fière porteuse d’une tente. Mais l’occasion ne s’y prêter pas cette fois là.
Édimbourg est une ville chaleureuse. Du moins son architecture m’a tout de suite plongé dans un conte, m’enrobant doucement dans les songes d’une enfant de 8 ans. Les petits escaliers menant d’une rue à l’autre me rappelaient les traboules de Lyon, tout en ajoutant un côté mystérieux à la ville et aventurier à celui qui osait les arpenter.
Jour 1
Arthur’s Seat
Le temps était avec nous jeudi dernier. Nous profitons de la bonne météo pour marcher jusqu’à Arthur’s Seat, une colline de 251m située au cœur de Holyrood Park.
Nous décidons de passer par le nouveau parlement et le Palace de Holyroodhouse, afin d’en admirer les architectures extérieures: moderne pour la première et plus classique pour la seconde.
Il y a du monde sur Arthur’s Seat malgré la brise au sommet, qui offre une vue à 360° sur Édimbourg.
Dean village & Water of Leith
Il ne pleut pas encore en ce jeudi après-midi. Nous partons explorer Dean village en passant par New Town, où les rues Georges St. et Rose St. sont connues pour avoir des pubs sympas à découvrir le soir. LonelyPlanet offre une idée de balade à découvrir sur leur site pour débusquer quelques trésors cachés.
Dean village s’agrémente de jolies maisons, séparées par des rues pavées. On a l’impression d’être en dehors de la ville. Il n’y a pas foule et après avoir fait un tour dans les jardins, nous continuons notre balade jusqu’à la Galerie d’Art Moderne, que l’on peut rejoindre via la promenade au bord de l’eau.
Jour 2
National Museum of Scotland
Après un petit déjeuner copieux, nous traversons le parc « The Meadows » afin de nous rendre au musée national. La pluie est au rendez-vous. Le National Museum of Scotland se révèle immense ! Il y a plusieurs salles et options… J’opte pour la partie dédiée à l’Écosse, des premiers hommes à aujourd’hui et laisse mon ami vaquer à ses propres envies. Visite très intéressante pour comprendre la place du pays aujourd’hui. J’ai regretté de ne pas avoir pris un guide, pour de plus amples informations historiques. Ne manquez pas la vue sur la terrasse du dernier étage, qui est magnifique (et couvrez-vous si comme moi vous visitez Édimbourg en automne ou en plein hiver).
Edinburgh Castle
Lorsque je demandais des conseils à l’une des employés de mon auberge de jeunesse, cette dernière ne me conseillait pas la visite du château d’Edimbourg, me disant que ça ne méritait pas le détour si j’avais seulement 3 jours. J’avais entendu dire que le château était souvent bondé, et d’après son expérience, elle n’avait pas pu en profiter et avait trouvé que c’était une perte de temps.
Bien décidée à ne pas suivre ce conseil et voulant me faire ma propre expérience, nous partons pour une visite du monument surplombant la ville. J’avais lu sur de nombreux articles de blog, qu’il était préférable de réserver en avance, en ligne pour pouvoir éviter la queue. Avant même de m’envoler pour Édimbourg, quelques jours avant, l’option n’était plus accessible sur le site Internet du château. Prévoyez donc votre visite en avance si vous voulez éviter la queue (et non la foule).
Comme vous pouvez le voir sur mes photos, il y a très peu de monde en cette fin de journée. Nos déambulations au gré de nos envies à Édimbourg, nous ont conduit à visiter le château en milieu d’après-midi. Nous avons du faire la queue au guichet, mais cela ne nous a pas pris plus de 10 min… Nos tickets en main nous avons ensuite attendu devant l’horloge, dans l’enceinte du château, le guide écossais pour une visite guidée gratuite d’une trentaine de minutes. Cette introduction au château était plaisante et nous replaçais bien dans le contexte historique de la ville. Je n’ai malheureusement pas tout compris, car l’accent du guide était trop dur à mes oreilles, malgré mes années d’expatriation en Océanie. Heureusement, mon ami américain était là pour traduire.
Nous sommes tombés sur la dernière visite guidée (extérieure uniquement), qui était à 15h25 ce jour là. Nous étions donc libre à 16h de visiter l’intérieur des salles adjacentes au château. Il faut savoir qu’en basse saison, le château ferme ses portes à 17h (contre 18h en haute saison) et que les salles commencent à fermer à partir de 16h30. Nous n’avons donc pas pu tout visiter, mais l’intérieur des salles étaient plus accessibles qu’en pleine journée, car le taux d’affluence était moindre.
Je n’ai pas regretté une seule seconde, de ne pas avoir suivi les conseils de la fille à l’auberge. Allez-y, faites-vous votre propre avis 🙂 Il est également possible de louer un audio-guide pour bien profiter de votre visite.
Calton Hill
La pluie s’étant calmée et après un bon goûter, nous décidons de monter au Calton Hill, où se trouve le National Monument (qui vous plonge aussi tôt au cœur de l’époque romaine) et le Dugald Steward Monument qui est censé ressembler à un télescope.
Il parait que Calton Hill est le meilleur point de vue pour un coucher de soleil à Édimbourg. Malheureusement ce dernier se sera caché derrière les nuages de ce vendredi automnal.
Jour 3
Scott Monument
Après un petit-déjeuner encore copieux, nous nous dirigeons au Scott Monument car le temps est dégagé. Nous payons notre visite £8 et accédons en petit groupe au premier étage de la tour, pour une explication commentée. La guide nous demande si nous connaissons Walter Scott et nous explique qu’il fut le premier écrivain à réconcilier les Écossais avec leur histoire. En regardant la liste des livres sur le mur de cette première salle, seul le nom d’Ivanhoé me disait quelque chose.
Nous montons ensuite au deuxième étage, tout en sachant que cette tour a été érigé en son hommage, après sa mort. La tour compte 287 marches, que nous ne monterons pas toutes, car le dernier étage n’est pas accessible pendant la visite, l’espace y étant trop restreint.
National Gallery of Scotland
Nous continuons jusqu’à la Galerie Nationale d’Écosse qui se trouve juste à côté du Scott Monument. En travaux lors de notre visite, nous avons tout de même pu accéder à quelques salles, le temps d’admirer les œuvres et se réchauffer un peu. L’entrée y est gratuite.
Stonebrige & le Jardin Botanique
Le temps est maussade mais nous nous dirigeons vers Stonebridge (au nord de Dean Village, accessible via la Valley of Leith), un des quartiers huppés mais charmant de la ville avant de ne rejoindre le Jardin Botanique. Nous tombons sur une magnifique exposition sur les insectes mais la pluie aura raison de nous ce jour-là. Nous profiterons d’un Afternoon Tea (£££) disponible à partir de 14h30, avec trois étages de nourriture pour nous réconforter le temps du déluge.
La visite des serres est la seule partie payante du jardin. Nous finissons par nous promener sous la pluie et rejoignons notre auberge pour une pause bien méritée.
Ghost tour
A défaut d’avoir opté pour l’un des nombreux Free Tour d’Édimbourg, en début de séjour, afin d’avoir une belle introduction mêlée d’anecdotes de la ville, je propose à mon ami de nous aventurer dans le côté plus sombre de celle-ci. Nous commençons notre Ghost Tour vers 19h, alors que le soleil est déjà couché, au cœur de la vieille ville. La visite dure 1h30 avec la compagnie que nous avons choisi et plusieurs horaires de départs sont disponibles (17h, 19h et 21h30). Nous empruntons les petits escaliers et écoutons avec délice le guide à l’accent écossais (mais compréhensible pour ma part cette fois-là), qui nous conte quelques histoires et légendes du passé. Nous finissons notre visite au cœur de Greyfriars Kirkyard, le célèbre cimetière où le chien Bobby avait veillé sur la tombe de son maître pendant 14 ans. Je suis moins fan de cette partie là du tour, mais la vue d’un renard passant au dessus de nos têtes de pierres tombales en pierres tombales, éclairé par la lune, a fini par rendre ce moment magique.
Édimbourg, une ville pleine de surprises et d’aventures, où mes proches qui y sont passés ne garde qu’un souvenir impérissable. Un vrai coup de ♥
Petites adresses à Édimbourg
SPOON
On y est allé pour le petit-déjeuner pour trouver un café au calme et éclairé. Il parait qu’il est très prisé car J. K. Rowling y a passé quelques heures à écrire Harry Potter. Vers 11h, les clients commençaient à affluer. Le porridge et sa compote aux baies était à tomber !
TREEHOUSE CAFE
Encore une option pour le petit-déjeuner (ou un simple café). Si vous êtes fan de pancakes « fluffy » alors c’est un lieu à tester. J’ai pris l’option gourmande « baies, cannelle, miel » et j’ai eu du mal à terminer mon plat.

UNION OF GENIUS
Diverses variétés de soupes à déguster (idéal par temps automnal) accompagnées de pains à tomber. Un bar à soupe minuscule où on a envie de se pauser…
THE MOSQUEE KITCHEN
J’ai trouvé cette adresse sur le blog de Mango&Salt.
Cantine toute simple offrant des plats maisons peu cher aux douces inspirations indiennes.
ARCADE BAR
Lieu typiquement écossais avec un mur rempli de whiskys variés.
Nous y avons testé le Haggis sur une purée de navets et pommes de terres, arrosés d’une sauce au whisky. Un délice ! (Nous avons partagé le plat, qui reste copieux)
MILKBAR
Petit café tout mignon, avec quelques places assises et des desserts à tomber.

ANDERSON’S
Lieu exclusivement végétarien avec des plats de qualité. Nous y sommes allés un vendredi soir, où un concert Jazz gratuit accompagné notre repas. Le petit + de la semaine ♪♫
Non testées
MUM’S GREAT COMFORT FOOD
Il y avait encore la queue à 21h lorsque nous finissions notre Ghost Tour. Je ne qualifierais pas ce restaurant de petit budget, mais les plats aperçus à travers la fenêtre semblait copieux !
BANSHEE LABYRINTH
Un lieu réunissant une multitude de bar à l’ambiance Halloween et une salle de cinéma, où de vieux films sont passés gratuitement. Idéal pour se poser après une journée d’exploration… la salle était privatisée lors de notre passage.

Updated on octobre 9, 2019
Bouger le monde
J’ai envie de changer les choses. J’ai envie que les esprits grandissent, s’épanouissent et que chaque être humain trouve sa voie, au cœur d’une sérénité constante avec des hauts et des bas certes, mais non malade d’une terre qui va mal. Parfois j’ai envie de tout quitter… non cette terre bien sûr, mais les réseaux sociaux, ce blog, la tv, la société qui te dit de consommer encore et toujours, et de travailler même si tu n’y trouves pas ta voie ou ton compte.
J’ai toujours été une grande passionnée. Une passionnée par la vie, par les rencontres toujours enrichissantes, par l’appel à la découverte, aux voyages, voulant assouvir ma curiosité constante.
J’ai toujours cherché à titiller la curiosité des autres, espérant au plus profond de moi que je pourrais allumer une petite flamme chez quelqu’un, pour qu’elle ou lui puisse trouver sa voie, sa nature profonde et s’épanouir à son tour, même si le chemin n’est jamais facile.
Alors j’ai pris la voie touristique. C’est lors d’un échange au Canada, que je me suis révélée à moi-même, avec l’impression d’avoir mis quelques braises dans mon fort intérieur, aspirant à vivre encore plus profondément la vie qui m’était offerte. J’ai cru que le voyage serait la clé de toutes les incertitudes du monde, épanchant les douleurs culturelles en s’enrichissant des forces et faiblesses de chacun. Je pensais que le voyage apaiserait le monde et qu’en poussant chaque personne rencontrée vers cette voie, chacun se porterait mieux et la paix éclorait, joyeuse et soudaine.
C’est pour ça que j’avais choisi de pousser ma carrière professionnelle dans le secteur du tourisme, cherchant à promouvoir un tourisme responsable et durable, en accord avec l’environnement et les populations locales. J’ai adoré cette voie, j’ai adoré pousser les gens à prendre la route pour qu’ils puissent eux aussi s’y retrouver, revivre et prendre le temps de découvrir et soigner leurs blessures profondes. J’avais l’impression d’être le médecin de leurs âmes, cherchant juste un peu de paix dans ce monde.
Mais encore une fois je me suis heurtée à mon utopie, où j’ai l’impression de me réveiller d’un songe qui a trop duré. Comment aujourd’hui avancer, continuer dans cette voie, alors que je me rends compte que même le « tourisme dit durable » n’est qu’un objet de la société de consommation et que si tout le monde continue à utiliser ce terme à tord et à travers, tout le monde « fera » du tourisme durable la nouvelle tendance sociétale… sans en comprendre vraiment les enjeux, sans en limiter les accès ou les excès. Car qui dit tendance, dit souvent, consommation à outrance.
J’en ai marre de me retrouver dans une cour de récréation, où chacun essaie d’être la personne populaire que tout le monde idolâtre. J’ai envie que tout le monde trouve sa place, car je suis convaincue que chacun en a une, et que continuer à comparer la taille de sa b…. ne changera pas le monde dans lequel on vit.
Vous l’aurez compris. Je n’ai jamais été la fille populaire, la fille que l’on voit, que l’on suit. Je préfère être le caméléon, la fille de l’ombre, qui à travers sa petite influence, espère apporter du positif auprès des gens qu’elle croise, ne serait-ce que le temps de quelques secondes. Offrir une idée, un brin d’inspiration, un sourire, une illusion pour soigner les maux qui blessent et s’encrassent.
Alors que faire ? Comment agir à plus grande échelle quand on est une fille de l’ombre ? Comment faire changer les choses, trouver des solutions pour faire bouger ce monde ?
Car une crise se prépare. Notre humanité est malade. Nous manquons d’oxygène. Les idées s’emmêlent et je ne sais dans quel sens les retourner, pour retrouver un peu de foi en l’humanité et arrêter d’être autant fatiguée à porter le monde sur mes petites épaules.
Updated on mai 8, 2020
J’ai laissé mon âme sur un autre continent
Il y a une semaine je partais pour le GR10, ce chemin de randonnée qui traverse les Pyrénées de Hendaye à Banyuls-sur-Mer. Ce projet a germé dans un coin de ma tête il y a plus d’un an, alors que je partais pour un continent alors inconnu pour moi: l’Afrique.
Un an plus tard, mon contrat achevé, je me précipitais en France pour réaliser ce projet. L’envie de retrouver ce qui me faisait vibrer avant cette expérience, les montagnes, l’envie de me rapprocher de celles qui étaient si proches géographiquement pendant mon enfance et pourtant si étrangères pour moi: les Pyrénées. Je me suis dit qu’il serait bon de profiter de l’été pour prendre du temps pour moi, avant de me précipiter sur une nouvelle expérience professionnelle, que j’espérais aussi enrichissante que la dernière. Mais c’était sans compter les rendez-vous médicaux, que j’avais relégué à la dernière place pendant toutes ces années de voyage et la fatigue de mes nombreuses années sur la route ou à déménager que j’avais essayé de dissimuler en me disant qu’on verrait plus tard. Mon dernier rdv se prononçait enfin le 22 juillet et je décidais de prendre mon billet de bus pour partir le jeudi suivant.
Je me suis à nouveau précipitée, voulant fuir mes mois d’inactivités. J’ai pris mon sac bien trop lourd pour moi, faisant taire ma petite voix qui me disait que ça ne servait à rien de foncer. Têtue comme une mule, j’ai cru que j’aurais la force de cette dernière pour arpenter le peu de dénivelé des premiers jours, en totale autonomie. Et bien c’était surement la première fois de ma vie que je me surestimais, à regret.

Après une nuit de bivouac, dans mon sac de couchage 100% made in France, bien au chaud, j’écoutais l’orage grogner au dessus de ma tête et le vent chahuter ma tente, espérant qu’elle tienne. Vers 2h du mat, c’est réveillée par le bon d’une tique sur ma joue, que le vent se levait à nouveau, laissant la pluie prendre place. C’est vers 8h que je me résignais à plier ma tente, profitant de la fin de l’averse pour refaire ce sac, bien trop lourd pour moi. Il était loin le temps du bivouac entre potes de cet été 2017. Elle était loin cette fille, qui crapahutait dans les parcs nationaux australiens et néo-zélandais, avec la force de quelqu’un qui avait passé tout l’hiver ou l’été à bosser dans les vignes, revigoré par les paysages mêlant montagnes et mer ou par les couleurs dorées de ces alignements parfaits de champs de raisins.
Alors je suis rentrée. Sans jamais reprendre la route vers Hendaye, j’ai continué quelques kilomètres jusqu’au Col d’Ibardin, où à la vue du parking de la ventas, je savais que mon périple s’arrêterait là. Déjà.
Un sentiment de honte m’envahissait, telle une débutante qui avait osé partir seule en randonnée avec trop de nourriture pour une telle aventure. Je demandais au Monsieur qui venait juste d’arriver, s’il pouvait me mener jusqu’au prochain village… et ce dernier décida de me déposer à mon point de départ: Hendaye.
Il était loin le temps où je pouvais parler de tout et de rien, avec de parfaits inconnus, qui me prenaient sur la route de l’île du sud. Je tentais tant bien que mal de poser quelques questions, mais heureusement toute la chaleur du Pays-Basque avait décidé de se réfugier au cœur de ce papi, qui tentait de me changer les idées à coup d’histoires de famille. Hendaye-Toulouse en train, et j’avouais petit à petit ma défaite à ceux qui m’étaient proches.
Je pensais repartir vite et les douces aventures de Cédric, à quelques kilomètres de là où j’avais quitté le GR10, me disaient « reprends la route et vite ». Mais cette fois, je n’avais pas envie de fuir. J’avais envie de comprendre où j’en étais, ce qui m’arrivait, moi qui avait toujours une idée derrière la tête, un voyage à faire, des inspirations à puiser… pourquoi je me renfermais ? Pourquoi je m’isolais ?
La peur peut-être de ne plus aimer les montagnes, celles qui m’avaient pourtant permises d’atterrir en douceur en France, après mes 3 ans et demi de PVT. La peur de ne plus me retrouver sur les chemins de randonnée… ou la peur de tourner la page d’un continent, que j’avais peut-être quitté trop vite ?
On dit que le voyage adoucit les mœurs, mais est-ce qu’on vous a dit que le voyage pouvait aussi briser des cœurs ?
Alors je crois que j’aimerais toujours marcher. Je pense sincèrement que le GR10 m’aiderait à retrouver mon chemin, via celui tout tracé du rouge et blanc immaculé. Je pense sincèrement que les montagnes panseraient mes plaies, permettraient à mon esprit de vagabonder positivement et à me reconnecter avec la nature, avec ma propre nature.
Cela me fait bizarrement penser à cet article écrit dans une impasse, il y a quelques années, qui m’avait permis grâce à vos encouragements, de repartir vers mes rêves. Mais où sont-ils passés ?
Au plus profond de moi, je crois, c’est l’appel des montagnes de l’Ouganda, le vent du Sahara, les terres mauritaniennes, les secrets de l’Ethiopie, les douceurs de la Tanzanie, ce helpX en Namibie qui m’entrainent. Comme un appel à creuser encore plus loin les racines de l’être humain, comprendre la géopolitique qui martyrise les forces de ce monde, et continuer encore et toujours à apprendre.
Alors GR10… se reverra-t-on ?
Je l’espère vraiment.