Updated on décembre 29, 2024
Swakopmund, désert de mon cœur
Swakopmund, mardi 21 janvier 2020.
Un article sur le vif, car j’ai besoin d’écrire. Écrire qu’ici je ne me sens pas à ma place, écrire que mon cœur n’est pas là, dans cette ville aseptisée. Écrire que je viens d’engloutir une tablette de chocolat que je m’offrais à l’époque en Nouvelle-Zélande, tu sais celle marron et blanche bien trop sucrée, en espérant que ça suffirait pour me remonter le moral.
J’ai cette boule dans la gorge, qui a du mal à passer malgré le citron que je viens d’acheter, afin d’atténuer le goût bien trop chlorée de l’eau du robinet.
Les rues sont vides, parsemées de gros 4×4 où les touristes semblent tout voir qu’au travers de leurs vitres. Les rues sont trop propres et bien trop calmes. Les jolies couleurs des façades me font penser à un parc d’attractions qui n’attirent plus la clientèle depuis bien longtemps. Un air de Queenstown, où tout semble fait pour le touriste au premier abord. Et bizarrement le rapprochement de ces deux villes si éloignées géographiquement, semble corréler avec un air de capitale des sports extrêmes.
Un mois. Je me suis engagée pour un mois auprès d’une auberge de jeunesse. Quelques heures de travail et du temps libre. Mais à peine ai-je eu posé les pieds dans ce lieu, mon cœur a eu envie de partir, de rentrer chez lui sans même visiter le pays. C’est que l’urgence de mon hôte m’a fait venir directement de la capitale, après mes quelques heures de vols. Je n’ai pas eu le temps de m’approprier les lieux, pas eu le temps de faire du Couchsurfing, pas eu le temps de me faire une première impression sur la Namibie en dehors de cette auberge, à l’atmosphère trop tranquille.
Pourtant dimanche dernier, je suis allée surfer. J’ai affronté ma peur des vagues avec une planche. Je ne sais pas encore les apprivoiser, mais je n’ai pas réfléchi et j’ai foncé. Alors pourquoi est-il difficile pour moi de dire que je m’en vais ? Que Swakopmund n’est pas assez vivant pour que j’ai envie de rester… ou que je n’apprendrais rien et que ce n’est pas ce que je recherchais ? La culpabilité me prend la tête et je sens au plus profond de moi que ça ne sert à rien de forcer.
Heureusement le sourire des quelques clients me remettent d’aplomb le temps d’une minute, même si l’envie de me glisser dans leur coffre de voiture se fait pressente. Alors peut-être que demain j’irais faire du vélo dans les dunes, peut-être que le musée de la ville m’apprendra quelques éléments rudimentaires pour survivre les trois semaines à venir… ou alors je prendrais mon courage à deux mains, mes cliques et mes claques et regarderait la liberté en face en me disant que je ne sais pas de quoi sera fait demain, mais que ma petite voix intérieure pourra surement me guider, comme elle le fait maintenant, criant « Lucie ce n’est pas toi le problème, part pendant qu’il en est encore temps ».
Updated on décembre 29, 2024
Randonnées hivernales dans les Pyrénées ariégoises
Lorsque le soleil pointe son nez en hiver, il est toujours agréable de s’octroyer une journée revivifiante au cœur des montagnes. Au départ de Toulouse, pour la journée, les Pyrénées Ariégoises sont à portée de main. Il est parfois compliqué de savoir celles qui sont accessibles en hiver, raquettes aux pieds ou non. Je vous propose donc deux randonnées d’hiver dans les Pyrénées Ariégoises, rapidement accessibles à ceux qui séjournent à Ax-les-Thermes.
Etang d’Appy
Niveau: Moyen / Dénivelé: 764 m + / 8,6km / 4h _ Tracé GPS
Le départ de la randonnée se fait à partir du parking au dessus du village d’Appy (qui est bien indiqué).
Passez le portillon puis dirigez-vous vers le Nord-Est. Le chemin est bien indiqué (tracé en jaune) et monte progressivement, offrant de belles vues sur les Pyrénées Ariégeoises, jusqu’à apercevoir l’étang. Blotti dans un cirque, il est agréable de pique-niquer à son bord, où légèrement au dessus en hiver. Lorsque nous y sommes allés, la neige n’avait pas encore totalement recouvert les alentours, les raquettes n’étaient donc pas nécessaires. Attention un petit névé était quand même présent sur les derniers mètres, nécessitant certaines précautions. Le lac n’était pas totalement gelé, ne vous y aventurez pas dessus si vous n’êtes pas sûr de sa solidité. L’été, on peut se baigner dans ses eaux fraiches, mais il faudra ne pas avoir peur du monde. Il est apparemment possible d’opter pour un départ depuis la station les Monts d’Olmes, ou de poursuivre sur le Pic St-Bartélémy à la belle saison. Le retour se fait par le même chemin.

Pic Fourcat
Niveau: Moyen / Dénivelé: 700 m + / 11km / 5h30 _ Tracé GPS
Le Pic Fourcat (à ne pas confondre avec le Mont Fourcat) est la seconde randonnée hivernale dans les Pyrénées Ariégeoises, que je vous propose aujourd’hui. Dans les hauteurs d’Ax-les-thermes, cette randonnée n’offre pas de difficultés particulières et se débute au col de Marmare (D613 d’Axat à Ax les Thermes). Il y a un parking juste au bord de la route. Prendre le chemin qui monte légèrement dans la forêt vers le Nord-Ouest (ne pas suivre la route qui part vers la droite) qui débouche sur un replat. Quittez ce chemin et repérez la clôture, vers le Nord-Ouest qui se longe jusqu’au Pic Fourcat. Le sommet du Scaramus est le premier qu’on atteint (comptez 1h30). Il faudra ensuite quelques grandes enjambés de plus pour atteindre le Pic du Fourcat, reconnaissable au gros cairns.
Nous avons tourné un bon moment, afin de trouver un endroit pour pique-niquer à l’abri du vent. Puis après un repas digne d’un 1er de l’an, nous avons continué notre randonnée d’hiver pyrénéenne, direction le Col de la Gardie, suivant les mini-chemins créés par les animaux ou par les derniers randonneurs. En ce 1er janvier 2020, la neige étant presque absente, nous avons pu gambader à travers les collines, jusqu’à rejoindre un chemin au cœur du bois, suivant le Col de la Gardie, avec de courts passages glacés. Hors bois, nous débouchons sur une piste qui nous ramène doucement jusqu’au Col de Marmare. Cette fois aussi, nous n’avions pas besoin de raquettes et cette randonnée est parait-il tout aussi belle au printemps, lorsque les fleurs décident de pointer le bout de leurs pétales pleines de rosée matinale.

Pour ces deux randonnées et toutes les autres, n’oubliez pas le système des trois couches (à renforcer en hiver), votre eau, sac à d’eau, pique-nique et crème solaire.
Retrouvez mes autres idées de randonnées sur le blog
Updated on janvier 3, 2020
Moi aussi, j’ai honte de prendre l’avion
En ce début d’année 2020, j’ai envie de vous parler de mon sentiment d’inconfort face à l’urgence climatique et à la green positive attitude. Je ne sais pas trop comment avancer, quels sont les bonnes décisions à prendre. Je ne me suis jamais trop engagée publiquement dans mes articles, sur les réseaux sociaux car je n’aime pas les conflits. J’ai toujours essayé de faire au mieux pour ouvrir la discussion, convaincre doucement et surement sans être trop donneuse de leçon.
Mais aujourd’hui mes épaules sont lourdes, et en ce début d’année, j’ai envie de m’enlever ce poids qui semble toucher plus de monde que je ne pensais. Alors j’ouvre la discussion, le débat, qui a surement été mille fois abordé en 2019 mais qui semble encore essentiel aujourd’hui. Et puisque je tiens un blog qui parle de voyages, cet article me semble être un passage obligé.
Promouvoir le voyage et prendre l’avion ?
Je me suis souvent remise en question par rapport à ce blog… Dois-je continuer à le tenir ? Quel genre d’articles ai-je envie d’écrire ? Quel genre d’articles pourraient plaire à Google ? Comment « gagner » plus d’abonnés ? Dois-je tout arrêter ? A quoi sert-il ? Tenir un blog, alimenter les réseaux sociaux, utiliser Internet offre sa part de pollution…, dois-je continuer à y participer ?
Dans ce genre de remise en question, on peut finir par aller loin, par se dire que ça ne sert à rien. Mais je finis toujours par me dire que ce blog est mon petit pêché mignon, une douce relation que j’entretiens depuis 7 ans, mon coin de liberté où je peux écrire lorsque j’en ai envie, sans trop en dire, mais juste assez pour replonger dans un voyage, revivre des moments chers à mon cœur et les partager, dans l’espoir de donner le sourire, d’inciter le lecteur à penser, à rêver. Si je peux inspirer ne serait-ce qu’une seule personne, non pas à voyager, mais à suivre sa propre voie, alors je me dis que ce blog a une valeur douce à son existence.
J’ai toujours parlé de voyages ici, car ils font partie intégrante de ma vie. Le « comment vas-tu » rituel dans les prises de nouvelles, s’accompagne toujours d’un « tu es où ? En vadrouille ? » de la part de mes amis. J’ai bien le désir de me poser, mais mes aspirations actuelles se font dans la rencontre de l’autre et la compréhension des cultures qui nous entourent car je suis persuadée, peut-être naïvement, que c’est par là que se fera la paix. Je suis une éternelle curieuse et cette soif de découvertes ne pourra jamais se tarir.
Mais aujourd’hui avec l’accent médiatique mis sur les prises de conscience écologiques, je ne trouve plus ma place. Suis-je égoïste à vouloir aller découvrir le monde et ses beautés ? Peut-on prendre l’avion et dire que l’on a déjà pris des positions « écolos » depuis bien longtemps ?
Voyager localement
Alors certes, on peut voyager localement, et je vous encourage vivement à le faire. La France regorge de coins splendides, que j’ai eu la chance de découvrir petite avec mes parents en camping-car. On partait dans l’une de nos régions françaises pour quelques semaines, on trouvait un coin sympa pour se garer le soir et le reste du temps on alternait entre balades nature et un temps culture. Les douches étaient expéditives et non quotidiennes, on mangeait local la plupart du temps et on n’avait pas d’écrans, seule la radio qui marchait de temps en temps. Gamins avec mon frère, on pouvait même dormir sur le lit arrière pendant que nos parents conduisaient ou regardait le conducteur de derrière sans se lasser.
Pour avoir vécu dans différentes villes françaises, j’ai continué cette belle habitude: explorer mon environnement. On appelle ça la « microaventure » aujourd’hui. A Sophia-Antipolis, c’était les balades dans le Mercantour, la fête du citron à Menton ou le Carnaval de Nice. Je me souviens avoir passé mon anniversaire dans les hauteurs de Monaco. A Auxerre, c’était les châteaux Renaissance du Tonnerois, les vignobles de Chablis pour un cours d’orientation, Vézelay inspirant un futur départ sur le Chemin de St-Jacques ou le Canal du Nivernais pour une saison plus clémente… A Paris, je randonnais sur les GRs qui traversent la ville ou me baladais au départ d’une station de métro, en suivant le bouquin seconde main que m’avait offert un ami. A Lyon, c’était plutôt dans les montagnes que je passais mes week-end, en les rejoignant en train ou en covoiturage en bonne compagnie. A Toulouse aussi.
Cet été, c’est d’ailleurs dans les Pyrénées que je suis partie, sur le GR10 de Banyuls à Mérens-Les-Vals.
Continuer à voyager hors France/Europe ?
Il faudrait plus d’une vie pour découvrir la France. On a aussi la chance incroyable de pouvoir être entourés de pays aux cultures diverses et variées, accessibles en train. Alors pourquoi continuer à aller au bout du monde, nous incitant à prendre l’avion ?
Je me suis souvent posée cette question. Puis je regarde en arrière et vois ce que le voyage hors Europe m’a apporté.
Le Canada, lors d’un échange universitaire a été une véritable révélation. C’est d’ailleurs là bas que j’ai pris conscience des belles opportunités qu’offrait le secteur du tourisme dans lequel j’ai voulu travailler: j’allais enfin pouvoir « soigner » plein de gens en les poussant à voyager !
Puis il y a eu la Nouvelle-Zélande, qui s’est révélée être une quête de confiance en soi: partir loin pour se prouver que je pouvais être indépendante, me sortir des galères seule, sans la famille à côté géographiquement parlant. J’y ai découvert comment pouvaient être gérés les Parcs Nationaux, ce qu’était une espèce « endémique » et j’ai commencé à prendre conscience que le tourisme avait un impact important sur la nature, en arpentant des chemins de randonnées tout tracés ou ayant un accès limité à l’année.
En Australie, mon respect à la nature s’est vu intensifié. J’ai passé deux années le nez dehors, à en prendre plein la vue dans les nombreux parcs du pays. Je crois que je n’ai jamais autant randonné de ma vie ! J’ai aussi mis des mots sur la colonisation… et des maux sur l’aberration du peuple dit Occidental qui avait poussé la plus vieille civilisation du monde, si proche de ses terres et respectueuse de la nature, à un désencrage radical. Sans la rencontre avec ces aborigènes qui ont croisés ma route, j’aurais eu du mal à en comprendre le sujet, le contexte, l’histoire.
Le voyage hors Europe a été pour moi tout un cheminement, un appel au large pour une découverte intérieure, un réel développement personnel. Tout le monde n’a pas besoin de ça et tant mieux ! Je ne changerais ce parcours pour rien au monde, et il est loin d’être fini.
Prendre l’avion pour le Canada, la Nouvelle-Zélande ou l’Australie n’est financièrement pas donné à tout le monde et pour ces deux derniers pays, il faut du temps pour y aller, ce qui incite à rester plus longtemps sur place. Lorsque je rentre en France, les offres des compagnies aériennes m’incitent trop fortement à prendre un vol pour un pays voisin, pour un week-end parce que ce n’est pas cher ! Je trouve que la tentation est plus compliquée dans notre espace Schengen.
Pour une consommation raisonnée
C’est un peu le jeu de la thèse et de l’anti-thèse. Oui, j’ai pris deux avions pour aller en Nouvelle-Zélande avec un stop-over à Singapour. Et je suis loin d’en être fière ! Mais sur place, j’ai espéré compenser en y restant un an et trois mois (temps sur lequel je n’ai pas pris l’avion), privilégiant le stop et le voyage à pied, consommant local et choisissant de travailler pour des cultivateurs respectant les lois et les hommes. J’y ai même découvert un autre moyen de circuler, naviguant presque au gré du vent dans les eaux de la Bay of Island.
J’ai pris l’avion pour l’Australie sans rentrer en France et y ait vécu deux ans. Deux années où les transports en commun, le covoiturage, le stop ont toujours été mes alliés dans un pays deux fois plus grand que l’Europe. Oui, après avoir fait du kayak, j’ai opté pour un vol au dessus de la Grande Barrière de Corail, et je m’en suis pris plein les yeux réalisant à quel point l’homme était aveugle à détruire des richesses incommensurables. Paradoxal n’est-ce pas ?
Cette année, j’ai le sentiment d’avoir trop pris l’avion. Je suis allée au Bénin en février pour une trop courte période, en avion pour faciliter les visas. Je suis rentrée de Côte d’Ivoire en mai, en avion aussi, car le vol retour était offert par l’ONG pour laquelle je travaillais. Je me suis éclipsée à Edimbourg pour retrouver un ami géographiquement lointain, après avoir hésité une semaine pour conscience écologique… le vol a/r de 20€ chez Easyjet a fini par me convaincre. Puis il y a eu l’Inde tout récemment, sur un coup de tête. J’y suis restée un mois, mais cela n’enlève pas la culpabilité que j’éprouve à chaque fois.
Alors que faire ? Je n’ai pas la solution.
Je sais juste que j’ai du mal à éviter les pays de longues distances car ils continuent à m’apprendre tellement ! Je pourrais prendre le temps d’y aller en cargo/voilier/train, mais malheureusement je me décide souvent à la dernière minute et les décisions sur un coup de tête incitent à l’achat de vols.
Alors je continue à privilégier le voyage de la lenteur, le voyage au long-cours quand c’est possible et les modes de transport moins polluants une fois sur place. Je n’ai pas hésité à passer 21h dans le train de Jaisalmer à Delhi sur mon dernier voyage.
J’essaye aussi de compenser, même si ça ne règle directement pas le problème, soyons clair ! Mon manteau d’hiver a plus de 10 ans ! J’use mes vêtements jusqu’à la moelle et j’en ai très peu. Voyager peut inciter à avoir moins lorsqu’on vit trois ans avec son sac à dos. J’ai eu mon premier smartphone il y a seulement deux ans (mon vieux nokia 10 ans d’âge attend sagement son retour dans le placard). Je fais mes recherches Internet sur Lillo, utilise Firefox et essaye d’acheter local au maximum et en vrac. J’ai toujours privilégié les produits de saison, évité les achats sur les grosses plateformes et suis toujours à la recherche d’un cordonnier qui pourrait réparer mes chaussures usées. Je faisais du covoiturage avant même que Blablacar se prenne une commission (on payait le chauffeur en main propre !) et j’ai toujours pris le train en France.
J’ai choisi des boulots qui me ressemblaient et qui partageaient mes valeurs d’un tourisme plus durable dans le respect de la nature et des populations locales.
Et une responsabilité globale
Alors je continuerais surement à culpabiliser. Puis je me souviendrais que l’avion est peut-être financièrement trop accessible en France, qu’on nous a menti pendant longtemps quant aux tris de nos déchets qui finissent en Asie… et nos voitures qui polluent se retrouvant en Bulgarie.
Je ne vous parle même pas de l’Afrique et de ce taxi au plancher percé par la rouille, dont la France ne voulait plus. On y apprend plein de choses là-bas… On se rend facilement compte que ceux qui polluent le plus sont les plus riches. Je ne vous raconte pas ma surprise quand je me suis rendue compte que je pouvais prendre une douche avec la moitié d’un seau d’eau dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire… et qu’il fallait l’équivalent de 2 seaux pour remplir la chasse d’eau. J’ai aussi appris que notre amour du chocolat avait facilité la déforestation d’un pays entier et que celui dit « équitable » ne l’était pas forcément.
C’est tout un système à remettre en question. Je pense que ce n’est pas en montrant du doigt ce que « ne fait pas » l’autre qu’on va faire avancer les choses. L’éducation positive, l’encouragement, la persévérance et surtout l’échange, la discussion permettront de construire ensemble. J’en ai ras le bol des pseudos écolos qui sont donneurs de leçons, mais qui ne regardent pas dans leurs rétroviseurs ou ne se remettent pas en question sur d’autres aspects pour une planète meilleure.
Vous savez que les effets de mode peuvent avoir des impacts négatifs sur l’environnement ? Si je vous dis « avocat, quinoa » ?
J’espère qu’un jour, les gens comprendront que tout est lié: la planète qui crame, la course à l’argent, les burn-out au travail, les retraites. Je suis légèrement dépassée par tout ça. Il m’arrive de pleurer devant les infos, quand je vois l’Australie bruler, d’avoir le cœur brisé en entendant ce koala pleurer… Suis-je une insensible parce que je prends encore l’avion, parce que je n’ai pas éteint l’eau pendant 2 secondes ou parce que je remange de la viande depuis que je suis chez les parents ?
Alors je n’essaye pas de me déculpabiliser. Je cherche juste à démêler le vrai du faux, à trouver un sens à tous ça. Vous en pensez quoi vous ? Vous y voyez clair ? Vous avez des idées pour avancer vers le « meilleur des mondes » ? Merci 💕
Updated on décembre 27, 2019
Escale à Hong-Kong
Avec ce qu’il se passe en ce moment à Hong-Kong, j’avais envie de vous parler de cette ville, comme un hommage à sa liberté et sa singularité. C’était à mon retour d’Australie, en Avril 2017, que je décidais d’y passer quelques jours, profitant d’une escale pour couper le long trajet me reliant à la France.
Hong-Kong city
Après avoir passé 3 ans à me rapprocher de la nature, j’imaginais mon séjour à Hong-Kong comme un choc bétonné, qui pourrait bien me dégoûter des grandes villes. Mais j’avais entendu dire que Hong-Kong était composé de 261 îles, qui permettaient de s’évader facilement.
Je décidais cependant de découvrir le centre léthargique avant de m’aventurer plus loin. Après avoir passé la nuit chez un couchsurfeur du côté de Kowloon, je profitais de ma localisation pour m’aventurer à pied vers Tsim Sha Tsui. Friande des « free-tours », tours gratuits généralement organisé par des habitants volontaires et plein d’humours, à qui vous êtes libre de donner la somme que vous souhaitez à la fin de la visite, c’est par l’un d’eux que je débutais. Le rendez-vous était donné à la Clock Tower, me laissant un peu de temps pour admirer Causeway Bay, du Kowloon Public Peer.

Je me souviens avoir testé les pancakes hong-kongais au thé vert, chez Mammy Pancakes lors de notre balade (pause apprécié vers 12h) et d’avoir admiré quelques bâtiments d’une époque ancienne.
Mais finalement ce que je préfère dans les grandes villes, c’est me munir d’une carte (oui je n’avais toujours pas de smartphone…) et voguer au gré de mes inspirations dans un dédale de rue et de bâtiment extravagants. Ainsi après ma visite, c’est sur l’un des mythiques bateaux du star ferry que je rejoignais Hong-Kong Island, où l’on retrouve le quartier des affaires et le Victoria Peak qui offre apparemment une belle vue sur la ville, lorsque la brume s’absente.
Je m’éloignais assez rapidement du centre des affaires, où les grandes tours cherchent à se concurrencer tout en hauteur. Un bubble-tea plus tard, je me retrouvais à baragouiner chinois pour une émission culinaire, devant mes interlocuteurs hilares à l’écoute de mon accent. Ils voulaient savoir comment on cuisinait le canard dans le Sud-Ouest de la France… un beau moment d’échange culturel sous une pluie décidément bien décidée à m’accompagner pendant trois jours.
En cherchant à me faufiler à travers de petites ruelles, je finissais par apercevoir des petits bars cachés où les expatriés semblaient se retrouver. En m’aventurant un peu plus loin, je retrouvais quelques escaliers agrémentés de street-art, attirant les touristes à la recherche de photos souvenirs. Je me disais alors que loin des grands bâtiments, Hong-Kong commençait à dévoiler ses charmes.
Un brin de verdure et de temple plus tard, je rejoignais Kowloon où je passais à nouveau la nuit, mais cette fois-ci dans une auberge de jeunesse. Il est compliqué de faire du couchsurfing à Hong-Kong car les appartements sont tellement chers et petits, qu’il est rare que les locaux aient assez de place pour héberger les étrangers de passage. Ce qui ne m’empêchera pas de faire de belles rencontres un peu plus tard.
Lantau Island
Le lendemain, à la station de métro Tung Chung, je me souviens avoir pris le bus 23 en direction de New Lantao, pour rejoindre le Tian Tan Buddha ou Big Buddha. Je pensais ensuite atteindre le sommet de l’île pour une belle randonnée, mais la météo n’était pas de la partie. J’ai donc pris le temps de monter les marches menant jusqu’au célèbre Buddha, en haut de la colline Ngong Ping. Haut de 34 mètres, il serait le second plus large buddha assis du monde. Ce jour-là, il se cachait dans la brume. Juste en face, il est possible de visiter gratuitement le Monastère de Po Lin et ses jardins aux senteurs d’encens, où il est agréable de se promener, même sous la pluie.
Pour s’éloigner de la foule, je décidais ensuite de prendre un bus vers le village de Tai’O, village de pêcheurs sur pilotis. De ruelles étroites en étal de poissons, je découvrais un village qui avait gardé ses traditions, loin de l’effervescence des grattes-ciels de la veille.
Je poussais mon exploration loin des rares touristes dans les collines alentours, observant discrètement les pêcheurs du jour et le contour flou des montagnes.
Musée, rencontres et courses de chevaux
Le dernier jour, j’optais pour une visite au musée d’histoire de Hong-Kong, retraçant l’histoire de la ville-état, puis je retrouvais un nouveau couchsurfer, R. , pour une nouvelle exploration de la ville. On commençait par une dégustation de Dim Sum vers Mong Kog, avant de visiter le Wong Tai Sin Temple et le Nan Lian Garden au nord de Kowloon.
R. m’introduisit au bouddhisme et me raconta l’histoire du temple et des statues présentes. Puis nous rejoignions une autre couchsurfeuse, une amie à lui avec qui j’étais en contact, pour un goûter typique hong-kongais. Ils m’emmenaient ensuite au ladies et goldfish market, où je décidais de ne pas rester longtemps un peu choquée par les animaux entassés, à vendre.
Le soir, je rejoignais un quatrième couchsurfeur qui voulait me faire découvrir les célèbres courses de chevaux de Hong-Kong. Elles ont lieu tous les mercredis soirs à Happy Valley, sur Hong-Kong Island. C’est un véritable évènement pour les locaux et expatriés, qui s’y retrouvent pour parier, boire un coup et passer un bon moment. Une belle conclusion à cette escale de trois jours à Hong-Kong.

Hong-Kong , ville-état qui ne se résume pas aux grattes-ciels de son quartier d’affaire, fut une belle surprise. La météo ne m’a pas permis de profiter des nombreuses randonnées accessibles sur les différentes îles, mais l’accueil de ses habitants en valait clairement le détour. Je me souviens de cette petite mamie, que j’allais voir au coin de la rue de mon auberge, qui vendait de belles brochettes. Elle ne parlait pas anglais, mais avec un peu de patience, quelques mimes et un sourire, je finissais toujours plus ou moins par comprendre ce que j’allais manger.
A Hong-Kong, il suffit de pousser les portes des temples pour s’immerger dans une ambiance chaude et chaleureuse, de jeter un œil aux coins des rues pour se retrouver nez-à-nez avec des œuvres d’art splendides ou de prendre un bus sur une courte distance pour découvrir un village où les traditions demeurent. Hong-Kong est rempli de trésors cachés dont trois jours ne suffiraient pas à les conter. Je vous conseille donc d’aller lire le guide écrit par Marie que j’avais découverte grâce à ses superbes illustrations à l’aquarelle et qui m’avait gentiment conseillé sur Hong-Kong à l’époque.


























