Bouger le monde

Photo prise un matin de vendanges, lorsque le soleil se lève sur le Mont Blanc

J’ai envie de changer les choses. J’ai envie que les esprits grandissent, s’épanouissent et que chaque être humain trouve sa voie, au cœur d’une sérénité constante avec des hauts et des bas certes, mais non malade d’une terre qui va mal. Parfois j’ai envie de tout quitter… non cette terre bien sûr, mais les réseaux sociaux, ce blog, la tv, la société qui te dit de consommer encore et toujours, et de travailler même si tu n’y trouves pas ta voie ou ton compte.

J’ai toujours été une grande passionnée. Une passionnée par la vie, par les rencontres toujours enrichissantes, par l’appel à la découverte, aux voyages, voulant assouvir ma curiosité constante.
J’ai toujours cherché à titiller la curiosité des autres, espérant au plus profond de moi que je pourrais allumer une petite flamme chez quelqu’un, pour qu’elle ou lui puisse trouver sa voie, sa nature profonde et s’épanouir à son tour, même si le chemin n’est jamais facile.

Alors j’ai pris la voie touristique. C’est lors d’un échange au Canada, que je me suis révélée à moi-même, avec l’impression d’avoir mis quelques braises dans mon fort intérieur, aspirant à vivre encore plus profondément la vie qui m’était offerte. J’ai cru que le voyage serait la clé de toutes les incertitudes du monde, épanchant les douleurs culturelles en s’enrichissant des forces et faiblesses de chacun. Je pensais que le voyage apaiserait le monde et qu’en poussant chaque personne rencontrée vers cette voie, chacun se porterait mieux et la paix éclorait, joyeuse et soudaine.

C’est pour ça que j’avais choisi de pousser ma carrière professionnelle dans le secteur du tourisme, cherchant à promouvoir un tourisme responsable et durable, en accord avec l’environnement et les populations locales. J’ai adoré cette voie, j’ai adoré pousser les gens à prendre la route pour qu’ils puissent eux aussi s’y retrouver, revivre et prendre le temps de découvrir et soigner leurs blessures profondes. J’avais l’impression d’être le médecin de leurs âmes, cherchant juste un peu de paix dans ce monde.

Mais encore une fois je me suis heurtée à mon utopie, où j’ai l’impression de me réveiller d’un songe qui a trop duré. Comment aujourd’hui avancer, continuer dans cette voie, alors que je me rends compte que même le « tourisme dit durable » n’est qu’un objet de la société de consommation et que si tout le monde continue à utiliser ce terme à tord et à travers, tout le monde « fera » du tourisme durable la nouvelle tendance sociétale… sans en comprendre vraiment les enjeux, sans en limiter les accès ou les excès. Car qui dit tendance, dit souvent, consommation à outrance.

J’en ai marre de me retrouver dans une cour de récréation, où chacun essaie d’être la personne populaire que tout le monde idolâtre. J’ai envie que tout le monde trouve sa place, car je suis convaincue que chacun en a une, et que continuer à comparer la taille de sa b…. ne changera pas le monde dans lequel on vit.

Vous l’aurez compris. Je n’ai jamais été la fille populaire, la fille que l’on voit, que l’on suit. Je préfère être le caméléon, la fille de l’ombre, qui à travers sa petite influence, espère apporter du positif auprès des gens qu’elle croise, ne serait-ce que le temps de quelques secondes. Offrir une idée, un brin d’inspiration, un sourire, une illusion pour soigner les maux qui blessent et s’encrassent.

Alors que faire ? Comment agir à plus grande échelle quand on est une fille de l’ombre ? Comment faire changer les choses, trouver des solutions pour faire bouger ce monde ?
Car une crise se prépare. Notre humanité est malade. Nous manquons d’oxygène. Les idées s’emmêlent et je ne sais dans quel sens les retourner, pour retrouver un peu de foi en l’humanité et arrêter d’être autant fatiguée à porter le monde sur mes petites épaules.

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