Updated on octobre 9, 2019
Cairns, humeur tropicale
Joli lagoon… petit marché de nuit… voilà ce qui me vient à l’esprit lorsque l’on m’évoque Cairns.
Cette ville du Nord Est s’est construite petit à petit comme ma destination. Tout est devenu concret lorsque j’ai pris mon billet d’avion, censé me ramener sur Sydney le 12 novembre, pour y retrouver mon père. Il me fallait donc arriver à Cairns avant cette date fatidique, ne me laissant que peu de temps au départ de Brisbane.
A quelques heures de la ville, la végétation avait commencé à se rapprocher du vert. Les étendues sèches se transformaient petit à petit en courbes denses, nous réveillant de notre longue route monotone. Humant l’air devenu humide, ils ne nous restaient que quelques minutes avant de rejoindre mon ami de Brisbane, venu nous retrouver pour le week-end. Les Babinda Boulders auront tout de même raison de nous et nous nous octroyons une pause, prolongeant notre retard.
Nous passerons notre nuit à Cairns, dans une auberge de jeunesse assurant calme et convivialité dans un environnement sans alcool, avant d’enchainer sur un week-end court et intense. Vous venez ?
Envie de souvenirs ?
Ancienne ville minière, Kuranda offre aujourd’hui ces petits marchés au milieu de la forêt tropicale. Voisine des Barron Falls, le village regorge d’artisanat à découvrir avant 16h. Le flot de touristes donne cependant une image un peu trop commerciale à ce lieu catalyseur d’artistes.
Envie de café ?
Sur la route, nous nous arrêtons à une plantation de café. Jacques Australian Coffee Plantation nous invite à entrer sur la propriété bordée de termitières géantes, tandis qu’un café maison nous attend. Une visite guidée est disponible pour ceux qui voudraient découvrir l’histoire du Café d’Australie.
Envie de chic ?
On nous a beaucoup parlé de Port Douglas et pourtant je n’y ai trouvé que peu d’intérêt. C’est certes une jolie bourgade, bordée d’une plage où l’on ne peut que rarement se baigner à cause des crocodiles et autres méduses. Une balade nous a suffit à savourer le côté légèrement huppé de la ville.
Envie de nature ?
Mais le but de ce week-end était tout autre.
Traversant la Daintree River, nous nous offrons une mini-croisière afin de pouvoir observer quelques crocodiles. Plusieurs compagnies sont disponibles et offrent la même gamme de prix. Mais il est déjà tard et après une heure de navigation, aucun œil curieux ne se montrera. Si vous souhaitez observer ces merveilles de la nature, la meilleure saison reste l’hiver. Les crocodiles restent sous l’eau pour garder leur température ambiante pendant l’été, il est donc très difficile de les rencontrer. Vous pourrez toujours tenter votre chance tôt le matin à marée basse quand ces derniers prennent le bain des premières chaleurs.
Oups ! Le soleil ne va pas tarder à aller se coucher, il est temps pour nous de reprendre la route pour Cap Tribulation. Nous posons la tente à Noah Beach, spot parfait pour un week-end grandeur nature.
Le village se situe au cœur du Parc National de la forêt de Daintree, classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. La Grande Barrière de Corail se trouve à quelques brasses de là, faisant de Cap Tribulation un lieu unique. Je m’attendais donc à m’aventurer au milieu de la jungle telle une exploratrice d’un autre temps. Mais il en était tout autre. La forêt tropicale étant bien protégée, nous avons seulement accès à de petites balades balisées. Si vous ne devez en faire qu’une, optez pour la Dubuji Walk qui est à mes yeux la plus belle. Cap Tribulation regorge aussi de trous d’eau, où vous pourrez vous rafraichir et nager en toute tranquillité sans avoir peur des crocodiles. Le plus connu se situe derrière le Mason’s Store et le plus tranquille au nord, avant que la route ne soit seulement accessible aux 4×4.
Si vous supportez la chaleur et vous sentez d’attaque pour 5h de randonnée, Mt Sorrow peut-être une option. Je vous avoue ne pas y avoir cédé dans cette atmosphère humide et étouffante.
Mais Cap Tribulation fut aussi le lieu d’une belle et rare rencontre.Un papa Cassoar et son petit nous ont fait l’honneur d’une apparition. Cette espèce , en voie de disparition, originaire de Papouanie Nouvelle-Guinée et de l’Australie du nord est, ne vit que dans les forêts tropicales et est difficile à observer.
Mais il est déjà l’heure pour moi de reprendre la route. Je laisse mes deux compères pour aller m’aventurer à Ayton, plus au nord, où mon nouvel hôte HelpX m’attend. Cette fois-ci, c’est à la rencontre du « Reef » que je partirais. Tortues, requins et coraux m’accompagneront dans cette aventure, avant que je ne retourne sur Cairns prendre mon avion. J’y laisserais un goût de « je reviendrais ».
Updated on octobre 9, 2019
Cadavres exquis d’une voyageuse #3
…
C’est censé être le premier jour de l’été.
Pourtant le vent s’engouffre, me laissant frigorifiée,
grisant mes pensées et mon avancée.
Hier je me blottissais dans ses bras,
me disant que l’idée était là,
être au chaud sous les draps,
sans penser au lendemain.
Aujourd’hui, je suis lasse,
me retrouvant encore dans cette impasse,
où certes la vue est sublime,
mais je cherche à nouveau la seconde rime
pour combler cette marque indélébile.
Il y a une semaine j’étais entourée,
d’étrangers certes et dans ma fierté,
besoin de solitude et de cocon douillet,
je ne leur ai que peu adressé,
la parole à travers un sourire effacé.
Pas de regrets pourtant,
mais parfois je me demande tant,
si le voyage ne me rend pas associable.
M’engouffrant dans une carapace,
qui me protégerait de tous ces rapaces,
qui voudraient s’en prendre à mon âme blessée,
par toutes ces rencontres, ces voluptés,
ces adieux abandonnés,
ces bus à prendre, ces avions à combler,
pour partir un peu plus loin,
et recommencer à nouveau son petit coin,
tant bien que mal
à la force de l’âge.
Demain, j’aurai retrouvé un peu de volonté,
mon armure parée pour aller affronter,
ces vieux démons du voyage.
Mais même avec de l’audace,
un brin de malice et un peu de courage,
il m’arrive de passer des heures à me demander,
pourquoi je continuerais à lutter,
alors que j’aimerais parfois quelques bras pour me réconforter.
Quelqu’un pour m’accompagner sur ce long voyage,
quelqu’un avec qui partager sentiments,
un ami, un confident, un amant,
cette envie d’aller de l’avant,
à la découverte des richesses du monde,
de ces visages, de ces facettes,
quelqu’un avec qui faire la fête,
sur le chemin des nouveautés,
sans séquelle, sans fierté,
alliant amour de la vie et simplicité.
Updated on octobre 9, 2019
De Brisbane à Cairns
En route…
Après un fabuleux week-end au cœur des Carnavon Gorge, je rejoins Max chez Jucy pour récupérer notre voiture de location près de l’aéroport.
J’ai trouvé un plan de relocation que nous prolongeons d’une semaine pour avoir 12 jours devant nous afin de remonter la Côte de Brisbane à Cairns.
Ayant déjà parcouru la portion Brisbane – Fraser Island dans un voyage précédent, nous prenons la route pour Bundaberg, capitale de la bière au gingembre. Rien de palpitant en vue, nous passons la nuit dans un camping gratuit trouvé sur findacamp sur le bord de la route. Nous aurions pu visiter la distillerie de rhum, mais nous passons notre chemin pour Town 1770, où James Cook posait les amarres en Australie pour la première fois en 1770 (facile !). Nous étions censé passer la nuit au camping de Agnès Water à quelques minutes de là, mais nous devons finalement faire demi-tour pour cause de fermeture. Celui de Town 1770 nous offrira douche et refuge pour la nuit en échange de 10$, nous permettant de profiter d’un magnifique lever de soleil à la pointe du parc, à 5h du mat. Retour sur le bitume direction Carmila Beach, où un camping gratuit nous accueillera le soir. Peu de personnes sont là et nous profitons d’un peu de calme avant de nous endormir au son des vagues. Un panneau d’information nous indique que les tortues viendraient pondre de nuit sur cette plage, mais nous n’aurons pas la chance d’en voir.
Après le sable, la verdure nous appelle et nous nous dirigeons donc vers le Parc National d’Eungella. Le ciel s’assombrit, laissant place à des trombes d’eau. Après quelques kilomètres sur une gravel road, nous posons l’ancre pour la soirée au Eungella Dam. Le lendemain, chaussures de randonnée au pied, c’est à travers un petit chemin dans la forêt que nous rencontrons notre premier ennemi Australien. En tête, j’entends Max gigotait derrière et jurer… il vient de se faire attaquer par une sangsue ! Sourire au lèvre, je continue ma route jusqu’à ce qu’il s’arrête à nouveau pour en retirer une nouvelle. Je commence à accélérer le pas, pensant qu’il n’a vraiment pas de chance, jusqu’à ce que mon tour arrive. C’est quelles sont goulues ! Avide de sang, les sangsues nous sautent dessus une à une, et je devrais me battre avec l’une d’entre elle, pour qu’elle ne rentre pas dans l’un des trous de mes chaussures. Je peux vous dire que la balade s’est vite terminée et de retour à la voiture nous nous précipitions pour regarder si l’une de ces vicieuses n’étaient pas entrain de se balader dans nos chaussettes. Sains et saufs, nous allons arpenter une autre partie du parc, à la rencontre cette fois-ci des “platypus”. Les chemins aménagés nous rassurent et on oublie vite notre mésaventure. Un ornithorynque sera au rendez-vous à la plateforme d’observation vers 16h, plongeant à la recherche de nourriture, nous laissant quelques bulles et remontant à la surface quelques secondes pour replonger aussitôt. Pressé par le temps, nous retroussons nos pas, pour poser notre tente cette fois au camping d’Eungella, nous offrant une dose de wifi pour organiser la suite du voyage.
Retour sur la route qui mène à Mackay, nous nous arrêtons aux gorges de Finch Hatton où il est possible de se baigner. L’eau est un peu trop fraiche de bon matin, mais l’endroit magnifique. C’est l’heure. Nous partons pour Airlie Beach. Gros choc ! On a l’impression de se retrouver au cœur d’un Queenstown tropical, envahi par les jeunes backpackers et l’alcool à flot. On a qu’une envie: se barrer au plus vite ! Heureusement l’appel des Whitsundays Island est plus fort et nous optons pour une journée kayak dans les Molle Island.
Il est possible d’aller jusqu’à Whithaven Beach en water taxi puis de pagayer deux jours consécutifs pour retourner à Shute Harbour (point de départ de la compagnie Salt Dog), mais le manque de temps nous fait faire une croix dessus. La journée dans l’eau sera tout de même sympa avec snorkeling et poissons clown au programme. On ne retournera pas sur Airlie Beach avant le lendemain, le Caravan Park du coin nous accueillant le soir. La gérante est tellement sympa qu’elle nous montre l’offre d’un vol au dessus du Reef à 199$, alors qu’à l’Office de Tourisme d’Airlie Beach, le prix s’élevait à minimum 300$. Après notre journée en kayak, on craque… demain ça sera rando dans le Conway National Park, puis vol au dessus des Whitsundays Island et la Grande Barrière de Corail.
Le turquoise de la mer de Corail laisse place à l’émotion. Les photos non retouchées donne une idée des merveilles de la nature, mais la réalité est encore plus intense. Whitehaven Beach serpente à travers l’eau cristalline tandis qu’ une raie manta semble voler au dessus de l’Océan. L’Heart Reef rendu célèbre par les photos de Yann Arthus Bertrand s’offre à nous quelques secondes et je pense alors à tous mes amis avec qui j’aimerai partager ce moment. Les étoiles dans les yeux, on reprend la route avec Max dans le calme et la sérénité.
Dans l’après-midi, Wallaman Falls nous offre un tout autre spectacle: celui des chutes les plus hautes du pays. Mais il fait trop chaud pour que nous faisions la balade qui mène en bas de la cascade. Nous attendrons le lendemain à la fraiche, avant de reprendre la route pour Mission Beach. Les champs de canne à sucre laissent place aux bananiers, tandis que la moiteur se mêle au 30° C quotidien.
Arrivés à Mission Beach, nous plantons notre tente au camping tenu par le Council pour 10$, à 2 min de la plage. Nous devons rejoindre un ami le lendemain et manquons donc de temps pour faire les balades alentours, dans l’espoir de croiser un Casoar. Notre périple se termine, mais la suite nous réserve encore quelques surprises.
Updated on octobre 8, 2019
Voyage et karma
Voyager donne du fil à retordre à ma sensibilité.
Depuis que j’ai quitté mon pays, j’ai ouvert les yeux sur le monde. Sur les paysages magnifiques qui nous entourent certes, mais surtout sur l’humain.
J’y ai redécouvert le couchsurfing, y ai testé le woofing, levé mon pouce quelques fois et ai pris dans la gueule à chaque fois, ce que l’homme sait faire de plus beau. Aide, générosité… ces mots n’apparaissent pas forcément dans nos fils d’actualité ou sur notre écran de télévision. Et pourtant il suffit de regarder autour de soi, pour se rendre compte que l’humain est grand.
Je ne saurais pas l’expliquer… mais peut-être que le fait de se mettre à nu, en expliquant que l’on a besoin d’un toit, que l’on souhaite un échange ou se rendre dans la ville d’à côté, aide notre prochain à user de sa générosité.
La semaine dernière par exemple, j’ai été malade, mon plan HelpX est tombé à l’eau et mon téléphone m’a lâché. Pas d’énergie pour trouver un plan B, R. rencontré quelques jours plus tôt s’est plié en quatre pour me trouver un toit le temps que je récupère et m’a même laissé son vieux Smartphone. S. qui m’avait pris en stop de Macksville à Byron Bay, refusant ma participation aux frais d’essence, m’a laissé les clés de son appart alors qu’elle partait le lendemain à l’étranger.
De la chance, du karma, des opportunités ? Je ne sais pas. Mais je suis plus que touchée de la confiance que m’accordent les gens. Je suis tout le temps surprise… et j’ai toujours autant de mal à recevoir. Parfois c’est trop. Pourquoi moi ? Pourquoi les gens sont aussi gentils avec moi ? Qu’est-ce que cela leur apporte ? Comment les remercier ? Je me retrouve souvent face à un mur, me demandant qu’est-ce que je pourrais faire, dire, offrir pour leur montrer toute ma gratitude.
Avec couchsurfing, j’ai appris à être un peu plus relax… en me disant que si cette personne m’aide et m’héberge, je pourrais faire la même chose le jour où j’aurais un endroit confortable pour accueillir des étrangers. « Si tu aides ton prochain, quelqu’un te le rendra ». J’imagine que ça marche comme ça.
Parfois je me pose et demande à la personne… Pourquoi ? Pourquoi tout ça ? Et on me répond: parce que tu as trouvé la force de partir, de faire ce dont tu avais envie, forçant le destin vers une vie plus libre. Tu es une source d’inspiration pour moi et je suis ravi(e) de pouvoir t’aider dans ce sens. Whaouw.
Alors quand je demande aux personnes que je rencontre comment était leur séjour en France, les avis sont mitigés. Ceux qui font un effort pour parler français reviennent avec une expérience plutôt positive. Les autres un peu moins. J’imagine donc qu’à partir du moment où l’on s’ouvre à l’autre, l’homme est prêt à faire son possible. Je me souviens de ce couple perdu dans le métro parisien, que j’avais aidé il y a quelques années. Leurs sourires avaient suffi à égayer ma journée.
Alors s’il vous plait… Ouvrez les yeux, arrêtez-vous une minute et aidez ce jeune homme un peu perdu, échangez quelques secondes, allez prendre un café avec cet étranger qui vient de vous aborder, et vous n’en serez que récompensé.
J’en profite pour remercier tous ces inconnus que j’ai rencontré, qui m’ont forcé à croire en l’humain sur mon chemin. La vie est bien plus belle avec un sourire sur son visage et un brin d’humanité.
Et vous qu’en pensez-vous ? Quand vous êtes en voyage ou recevez l’aide de quelqu’un, que faites-vous pour les remercier ? Avez-vous aussi des difficultés à recevoir sans donner ?