La peur de revenir

L’autre jour, le week-end avant les vendanges, j’ai profité d’une escale à Paris pour participer à la journée du voyage organisée par Evaneos.

J’ai assisté à deux superbes conférences, dont l’une m’a vraiment marquée. D’un côté, Philippe Gloaguen, fondateur du célèbre Guide du Routard, nous comptait ses histoires tintées d’humour. De l’autre, les acolytes de Nus et Culottés nous parlaient de leurs aventures avec des mots simples et à portée de tous. Lors de cet échange, la dernière question posée réussit à me faire monter la larme à l’œil. Cette jeune demoiselle, à peine rentrée d’un tour du monde en amoureux, leur demandait d’une voix ensanglotée, comment Nans et Guillaume avait géré leur retour après deux ans de voyages à l’étranger.

C’est là que je compris. Compris pourquoi cette conférence m’avait procurée autant d’émotions. Compris pourquoi je reste impassible aujourd’hui devant toutes ces personnes qui partent, et qu’au fond j’envie tant. Je suis la première à dire que le voyage est accessible à tout le monde, et qu’au lieu de m’envier, il suffirait simplement de s’en aller.

Mais voilà, le plus dur pour moi n’est pas de partir, mais bien de revenir.

L’envie d’aller revivre un an à l’étranger, de rencontrer des gens différents, de se plonger dans une autre culture et de s’imprégner de cette sensation de liberté si intense au départ, est bien là. Cette excitation, cette idée que tout est nouveau et que tu pars enfin pour l’aventure, est géniale ! Les surprises qui t’attendent, cette impression de faire un saut à l’élastique alors que tu as toujours les pieds sur terre, de te sentir pousser des ailes… c’est extra. Mais voilà. La peur du déchirement est là. Celle que tu appréhendes quand approche la fin de ton escapade d’une année. Celle que tu vis vraiment quand tu rentres au bercail, quand tu retrouves tes amis de longue date, mais dont tu as l’impression d’être à des milliers d’années tellement tu as changé, grandi, vécu des « trucs de ouf » que tu ne pourras jamais partager avec eux, parce que les mots te manqueront, parce que les photos ne suffiront plus, parce que tes proches t’envieront ou te diront « et alors ? ». Je ne sais pas. Je ne sais pas si changer de pays, voire faire un tour du monde atténuent la chose. Je ne sais pas si vivre quelques semaines par ci par là te permettent de rester les pieds sur terre. Comment faire pour que le « retour à la réalité », comme les gens le disent souvent, soit moins brutal? Car au final, c’est le retour à TA réalité à toi que tu dois affronter. C’est toi que tu dois reconstruire dans un monde qui t’était pourtant si familier avant de partir. Toi, l’étranger dans ton propre « chez toi », qui ne l’est plus finalement… car tu te sens forcément un peu plus « citoyen du monde » maintenant.

Oui. A mon retour du Canada, ce fut le drame. Je racontais avec enthousiasme à ma famille, mes amis, les yeux plein d’espoir ma vie là-bas, la culture que j’y ai rencontré, les préjugés que j’y ai laissé. Je ne parlais que de Montréal, cette ville dans laquelle j’avais pourtant connu un choc culturel, mais qui finalement m’étais plus familière alors que Toulouse, ma ville natale. « Montréal, Montréal »… J’avais l’impression de les saouler. Je le voyais dans leurs regards que je devenais agaçante à déballer ma chance d’être partie là bas. J’ai bien cru que c’était l’envie… mais finalement j’ai compris que tout le monde s’en foutait. J’avais l’impression qu’ils étaient contre moi et que personne n’avait plus l’envie d’écouter ce que j’avais à raconter. Pourtant ce voyage, je l’ai fait pour moi, je n’avais pas besoin de reconnaissance. Alors je me suis renfermée. J’ai construit mon monde à moi. Je regardais mes photos régulièrement à chaque fois que j’avais une baisse de moral. Je ne rêvais que de Montréal, de repartir là-bas retrouver cette liberté car je me sentais enfermée. Enfermée dans ce moule que mes amis m’imposaient, enfermée dans un moi qui ne l’était plus, dans une ville qui m’était inconnue. 1 an… 2 ans… 3 ans. Je ne sais pas de combien de temps j’ai mis pour m’en remettre. Je ne suis même pas sure de m’en être remise complètement. La perte de mes photos m’a carrément assommée. C’est tout ce qui me restait de là bas… avec mes souvenirs, bien sûr, de plus en plus lointains. Aujourd’hui encore, rien que le fait d’écrire ces propos me cabre. A nouveau j’ai l’impression de vous agacer. Mais ce n’est plus de la joie que j’étale au grand jour lorsqu’on me parle du Québec, mais bien de la tristesse ou de la mélancolie… Je n’ai même plus envie d’y aller. J’aurais trop peur d’être déçue. Déçue d’avoir idéalisé cet endroit qui n’a pourtant fait partie de ma vie qu’un an. Une année pleine d’émotion, qui m’aura poussée à me tourner vers le voyage et ses rencontres inédites.

Alors j’ai beau peser le pour et le contre. L’envie de repartir est bien là, depuis plus de 5 ans. Certes je pars de temps en temps sur de courtes périodes, mais ce n’est pas la même chose que d’aller s’installer un an ailleurs, partir vivre à l’autre bout du monde des choses différentes, ou simplement renaître. Aujourd’hui, c’est bien la peur du retour qui me retient, alors que je ne suis pas encore parti et que je sais que ça en vaut forcément la peine. Alors pourquoi revenir ? J’y ai pensé. Mais ce que j’aime dans le voyage, c’est ce côté imprévisible.

Vous trouverez peut-être cet article brouillon, mais ce ne sont que des mots posés au hasard d’une émotion. Peut-être vous retrouverez-vous dans certains paragraphes. Peut-être ne comprendrez-vous pas comment l’on peut s’empêcher de partir à cause d’une simple appréhension du retour… ça m’est égal. Si vous avez des idées, des paroles à échanger, des écrits à dessiner, on ne sait jamais. Peut-être que le déclic me viendra de vous.

TCQ #3 – les vendanges

Tout ce que l’on ne vous dit pas sur Ies vendanges ! *

Bip, bip, bip ! Le réveil résonne et il n’est que 6h30. Le temps d’enfiler un vieux jean troué et des baskets usagés, de prendre un bon petit déj et de se dépêcher à grimper dans l’une des camionnettes qui nous mènera aux vignes alors que le jour s’éveille à peine. Il fait frais ce matin. La rosée fait trémousser mes doigts encore engourdis tandis que le sécateur trépigne entre mes mains. Deux par deux, face à la vigne, nous avançons courbés, les yeux à l’affût des grappes que nous devons couper. La tête vide, les poumons remplis d’air frais, nous poussons parfois la chansonnette pour nous motiver. Et oui, la bonne humeur règne ici en maître.

Ça y est, c’est l’heure de la pause ! 9h45. Du pain frais, des rillettes et du pâté, de quoi revigorer les dos cassés et les mains gelées. Certains opteront pour de la niôle, moi ce sera plutôt carrés de chocolat et café chaud. Mais ne nous égarons guère, car il faut s’en retourner à la galère.

12h30. On y est. L’heure du repas est arrivée. Reprenons des forces avant que nous passions l’après-midi à couper du raisin. Vous vous direz peut-être que je ne pense qu’à manger… mais venez, venez faire les vendanges et vous verrez que les choses les plus simples sont d’autant plus appréciées.
L’après-midi défile (quoique). On en débite des conneries, des chansons paillardes (ça c’est pour les gars), on remixe quelques classiques en y associant les mots vignes et raisins (si vous saviez le nombre de chansons qui sonnent bien!). On en conclut même que le lancer de grappes devrait être inscrit aux Jeux Olympiques (si,si !).

La journée s’achève sur quelques éclats de rire, et nous rentrons au bercail pour un petit verre de Champagne. La suite est basique: douche, dîner et lit. Le dernier jour, on fête le cochelet (une fête tradi qui annonce la fin des vendanges)… chacun à sa manière. Pour nous, ce fut un repas convivial, pour d’autres ce sera mini-bal.

Vendanges à Ambonnay

Ce qu’il faut retenir des vendanges, c’est ce moment festif où l’on rencontre des gens que l’on ne côtoierait pas habituellement. Notre dos s’en souvient, nos mains noires aussi, les prises de tête s’en viennent car la semaine est intense. Mais pour rien au monde certains ne manqueraient cet instant. Beaucoup prennent des congés pour venir, mais faut-il encore bien choisir son vigneron. Il est de plus en plus rare d’être nourri et logé. La plupart des annonces le démontrent. En Champagne, les vendanges durent environ une semaine, tandis qu’en Alsace, la durée est de trois. Je vous conseille de faire marcher le bouche-à-oreille, c’est le meilleur moyen de tomber sur des perles rares.

Les premiers jours, je me demandais qu’est-ce qui m’était encore passé par la tête pour vouloir souffrir à ce point pendant une semaine. Mais les journées passent et on s’accommode de son mal de dos, des courbatures qui nous font se coucher tôt… L’ambiance y est-elle, que finalement on revient l’année suivante avec des granules d’Arnica pour survivre. On se rend compte que ce n’est finalement pas si terrible et que l’on y reviendrait bien l’année prochaine. Oups ! Je crois que je suis accro ! Ne venez plus me demander pourquoi on rencontre des personnes avec plus de 21 ans de métier.

Caisse à outil d’un bon vendangeur:
– Trousse à pharmacie (dolipranes, Arnica, huile de massage, pansements…)
– Pantalons confortables, T-shirts que l’on peut salir, casquette ou bonnet, bottes et imper, gants si besoin
– Affaires de rechange pour le soir
– Oubliez la trousse à maquillage et les décolletés plongeants 😉

Le saviez-vous ? Certains vignerons proposent des packages vendanges. Il paraît que les étrangers en raffolent. Le concept est simple: s’imprégner de la culture de la vigne en participant aux vendanges sur une journée ou demi-journée, tout en profitant bien sûr d’un repas « du vignoble » et visites de cave (aux frais du client). Les français se voient aussi proposer des séjours au Portugal ou en Espagne pour y découvrir les coulisses des vendanges.
Je vous le dis ! L’œnotourisme a encore de beaux jours devant lui.

Ps: On me signale dans l’oreillette que j’aurais omis de vous parler des porteurs; vous savez… ceux qui récupèrent les paniers des cueilleurs, remplis (vous l’aurez deviné) de raisins. Et bien, si vous souhaitez vous muscler les bras, choisissez cette option. Attention cependant, vous serez plus à portée des lanceurs de grappes…

* l’auteur de cet article ne doit pas être tenu responsable de votre manque de second degré. Merci.

Escale en Roumanie

De la Roumanie, je n’avais que des images contrariées. Celle de gitans aux violons tristes, d’un pays pauvre aux hôtels hantés (réf. à un film d’horreur) et celle du sourire des personnes originaires de ce pays de l’est, que j’ai pu côtoyer.

Mes premières impressions furent particulières. Arrivée de nuit avec un groupe de 18 ados, c’est dans la capitale des contrastes que nous posions nos sacs: Bucarest. Imaginez une ruelle sombre en plein chantier, légèrement éclairée par de vieilles lampes jaunâtres, décorée par quelques fils de courant dénudés et pendants. Laissez-vous dévisager un instant, par quelques visages appâtés par votre semblant de richesse. Évitez de justesse cette fillette au regard mélancolique surgit de nulle part pour quémander quelques pièces. Toute la culpabilité du monde vous fouette alors brutalement, et vous vous demandez où vous vous êtes encore fourrés… jusqu’à ce que vous tombiez nez à nez avec ce crâne à deux cornes, planté au milieu du trottoir comme dans un bon western américain. Non ! Là c’est sur vous êtes bien dans un film !

Mais les ados que vous accompagnez vous rappellent à l’ordre avec leurs yeux ébahis et effrayés. Vous reprenez le dessus en demandant votre chemin. Carte en main, vous croisez un couple de jeunes qui vous déconseille de passer dans l’autre rue car des prostitués et quelques hommes armés risqueraient de vous interpeller. Puis l’auberge est là, on s’y installe et on appuie sur pause le temps d’une nuit.

Bucarest

Après les évènements de la veille, c’est une ville toute nouvelle que je découvre. Vivante, contrastée, elle se dessine sous mes yeux fatigués comme en proie à un lourd passé dont elle veut se démasquer. Ex soviétique puis communiste, meurtrie par son histoire, c’est une capitale qui semble sortir d’un rêve bizarre. Le nom de Nicolae Ceaușescu reviendra souvent lors de notre visite guidée (vite… un Free Tour !). Devenu président de la République roumaine en 1974, il a réussi à imposer ce culte de la personnalité qui caractérise tant ces dictateurs aux effets déroutants. Le Palais du Parlement en est d’ailleurs l’illustration parfaite. Deuxième plus grand bâtiment au monde, après le Pentagone, sa visite me laissa de marbre (de pierre ou de bois, comme l’ornement intérieur de ses 1100 pièces). Construit sur une colline, ce bâtiment aux dimensions incongrues s’impose dans le paysage vidé de souvenirs plus anciens. Car oui, Ceausescu avait la fâcheuse habitude de démolir pour mieux reconstruire la ville à son image… Des dizaines de milliards de lei (monnaie locale) auront été déversés pour ce projet, sujet à controverse. Inachevé après la chute du dictateur en 1989, sa finition aura finalement coûté moins cher que sa démolition. Anciennement nommé « Maison du Peuple », il abrite aujourd’hui le Parlement et « quelques » salles vides réservées aux conférences.

Musée du village dans le Parc HerastrauSortie gênée de cette visite ne ventant que les chiffres et les matériaux utilisés à sa construction, c’est au cœur du plus vieux parc de la ville, Cismigiu, que nous pique-niquions. Agréable au centre de la capitale, il offre une halte de verdure au calme, en compagnie des canards et des barques.
Autre parc à ne pas manquer, celui de Herastrau plus au nord de Bucarest. Ce dernier abrite le musée village, qui offre une promenade en plein air, parmi les différentes constructions qui ont rythmées la vie roumaine.

Monastère StavropoleosMon coin préféré reste cependant le vieux quartier, vers la rue Lipscani. Certes les restaurants s’y déploient mais on y retrouve cet air de « Petit Paris des Balkans » que Bucarest tend encore à cultiver aujourd’hui. La France aurait inspiré deux de ses architectes venus étudiés à Paris. Pour preuve, la capitale roumaine recèle d’un mini arc-de-triomphe ! Mais c’est bien au gré des ruelles de ce quartier que l’on ressent cet air familier. Architecturalement éclectique, Bucarest garde cependant quelques joyeux d’une époque plus ancienne, tel le monastère Stavropoleos.

Et ailleurs…

Mon séjour en Roumanie ne m’aura pas forcément permis d’approfondir mes visites, mais d’en apprécier les différents visages. Sur les bords de la mer noire, les constructions y vont de plein gré mais l’eau chaude attire les locaux de passage. Vers Buzau, les volcans de boue nous offrent un paysage lunaire à se prendre pour Neil Amstrong.
Vulcanii Noroisi, RoumanieIci non point de combinaisons spatiales, mais bel et bien un phénomène rare: des remontés de gaz forment des cratères de boue. Le paysage est surprenant, à Vulcanii Noroisi, les pieds entre deux volcans.

Autre registre et autre histoire, c’est celle du conte Dracula qui se laisse conter dans la région de Brasov.

La Transylvanie vue du château de BranEn pleine Transylvanie, Vlad III Basarab alors tout jeune, est envoyé en otage chez les turcs, afin de garantir la paix dans la région. Il aura quelques privilèges comme celui d’étudier. Son père, surnommé Vlad II Dracul car membre de l’Ordre du Dragon, fut tué pour avoir conclu cet accord avec les Ottomans. Ces derniers menaçaient alors les pays Chrétiens de l’Est et le Saint-Empire romain germanique au début du XVème siècle. Après le décès de son père, Vlad III finit par devenir Empereur et fut connu sous le surnom de Vlad Tepes, « l’Empaleur ». En effet, dans sa lutte plus tardive contre les Ottomans, Château de Brance dernier empala des centaines de prisonniers turcs sur des piquets disposés à l’entrée de la ville, afin de faire reculer l’armée ennemie. C’est de cette histoire que l’irlandais Bram Stocker s’inspira pour écrire en 1897, Dracula. Aujourd’hui, ce comte insuffle un brin de légende à la région qui en profite pour décliner ses offres touristiques. Le château de Bran, par exemple, se dit être le château de Dracula, mais rien ne prouve historiquement que Vlad Tepes serait passé par là. Néanmoins, il vaut le coup d’œil. Plutôt charmant, on a du mal à imaginer un vampire profiter de son aspect cocooning !

La Roumanie est pleine de surprise. Aux paysages divers et variés, les envies de culture et randonnées peuvent s’y décliner. Je ne l’aurais que survolé pendant 15 jours, mais d’après un roumain rencontré dans l’avion, je n’aurais pas opté pour les meilleurs endroits. Il est vrai que sa promotion touristique débute…hors il y a tant à découvrir !

Ce qui me rebute aujourd’hui, c’est que l’on confonde encore Roms (eux aussi assujettis aux préjugés) et Roumains, ce qui tend à véhiculer une image négative de ce beau pays. C’est dommage ! J’espère que vous changerez d’avis 😉

Tourisme vs Sport

Roland Garros vient de se terminer, et cette émotion palpable des finales (et demi), m’amène à penser qu’un jour, il faudrait peut-être que je pense à m’immiscer dans l’une des ces parties tenaces.
J’ai déjà eu l’occasion de bouger pour un festival de musique ou pour une simple envie de balle de break, mais dernièrement ce fût pour le sport.

le Stade Toulousain lors des demi-finales 2013 du top 14Ayant une amie dans le milieu, c’est tout naturellement autour d’un apéro devant un match, que la phrase « allez, s’ils gagnent, on va voir les demis » sortit du contexte jovial pour se transformer en véritable périple. Je ne parle plus de tennis mais bien de rugby.
Une course effrénée pour obtenir des places, une bataille assidue pour garder nos deux sièges accolés dans le train, un lever de pouce dynamique et un peu de culot pour contourner la mêlée du tramway, malgré le chauffeur convaincu par un grand sourire pour nous laisser monter. On ne peut en vouloir à Nantes, qui a eu du mal à appréhender l’ampleur des demi-finales du top 14.

Bouclier de BrennusL’ambiance était là… la pluie aussi. Mais l’esprit sportif a régné en maître pendant ce week-end mi-breton, mi-vendéen. On en aura profité pour découvrir la ville, dont on me vantait sa dynamique, prit le temps de visiter son château à l’histoire passionnante (bel effort de mise en scène !) et arpenter ses ruelles historiques. Néanmoins c’est l’accent du sud qui chantait, les couleurs bleus et jaunes des auvergnats venus en masse pour supporter leur équipe, qui dominaient. Nantes s’est effacée le temps de deux matchs, mettant tout en œuvre pour accueillir au mieux ces buveurs de bière et de pastis (mais pas que), partageant le même esprit: celui du rugby.

Vue sur la cathédrale, à côté du château à NantesLe seul regret de ce week-end n’aura pas été la défaite de Toulouse, mais bien le manque de temps pour aller découvrir les machines de l’île. On aura plus rencontré de daxois, bayonnais et autres clermontois, que de Nantais (un peu effrayés à l’encontre de rugbymens fêtards), mais ce week-end sport m’aura permis de découvrir une ville à laquelle je ne pensais pas forcément.
Je ne sais pas si les villes d’accueil ont beaucoup à y gagner. Il est vrai que le jour J, les gens débarquent, consomment et s’en vont, mais prennent-ils vraiment le temps d’apprécier le lieu à sa juste valeur ?
Je ne pense pas.

Du moins, ce dernier n’aura pas forcément toutes les capacités à se mettre en lumière face à un évènement d’une telle ampleur. Je me souviens d’une étude lue sur l’impact de la coupe du monde de rugby en Nouvelle-Zélande. Les chiffres témoignaient d’une forte rentrée d’argent au niveau du logement et de la restauration.
Mais qu’en est-il sur le long terme ?
Tout ce que l’on peut espérer, c’est que le sport nous amène à venir redécouvrir cette destination qui nous a accueillie lors d’un match, d’un évènement sportif d’envergure ou plus timide. Prendre le temps de se laisser charmer par ses rues calmes sans supporters, de se laisser amadouer par ses quartiers ou ses odeurs de crêpes.
Nantes, je te dis donc à bientôt.

Des les rues de Nantes

Vous arrive-t-il de partir pour l’adrénaline du sport ? Que pensez-vous de sa place dans l’industrie touristique ?

PS: Coup de ♥ Nantais pour les anciennes usines de LU, reconverties en lieu unique.