Lettre à ma zone de confort

A toi…

… que j’ai souvent dénigrée. Maintes fois rejetée. Et parfois même manipulée.
Je n’acceptais pas le fait que tu n’aies pas toujours des envies sociables,
Je n’acceptais pas le fait que tu aies besoin d’espace pour être stable.

On m’a toujours dit que c’était bien de sortir de sa zone de confort.
On m’a toujours collé cette étiquette de timide, tu sais, à l’école.
Être exubérante, extravertie, bavarde n’était clairement pas mon fort.
Je n’aimais pas me mettre en avant et on m’a fait croire que c’était mal à l’école,
qu’il valait mieux apprendre à se montrer aux yeux du monde, et que j’avais tort.

Alors, quelques années après,
je suis partie me nourrir de la zone de confort des autres.
Wwoofing, couchsurfing, hitchhiking, j’ai conjugué tous ces mots qui finissaient en ing.
J’ai surfé sur des canapés par toujours propres, j’ai appris à suivre mes intuitions,
mais pas à écouter cette petite voix qui me disait de ralentir et avait raison.

J’ai commencé à courir après le temps,
J’ai commencé à avoir besoin des autres tout le temps.
Je me suis retrouvée destabilisée, sans le moindre contrôle de mes émotions.
Ma zone de confort a été dévisagée, déshabillée,
parce que je n’avais pas appris à l’écouter à tort ou à raison.

Maintenant… je comprends mieux ton intérêt,
je comprends mieux ton besoin de souffler,
ton besoin de te ressourcer, de respirer, de te pauser,
et je te demande pardon.

Un bout de Côte d’Ivoire

Je me suis encore réveillée au son de la pluie.

Dimanche. La plage du Grand-Bassam ne sera pas pour aujourd’hui. Quelle idée d’être arrivée en pleine saison des pluies. L’humidité ambiante qui m’a fait nettoyer deux fois mon sac qui sentait le roquefort et les moustiques voraces quand s’en vient la fin de la journée, n’auront pas su affecter mon moral. Je crois que l’arrivée dans ce nouveau pays m’apprend à nouveau à relativiser sur les choses qui auraient su m’énerver en France.

Micro-aventures de l’été 2017

S’il y a une chose qui va me manquer lors de mon expatriation en Côte d’Ivoire, ce sont les montagnes. A quelques jours de mon départ, j’ai envie de me replonger dans les randonnées de l’été dernier. Ces micro-aventures m’ont permise d’affronter le blues du retour en France et de découvrir un coin de mon pays que je ne connaissais finalement pas. Je suis littéralement tombée amoureuse des Alpes et j’ai eu la chance d’en arpenter différents massifs en très bonne compagnie.

Mon retour en France

9 mois.
9 mois que je suis rentrée au pays.

J’ai l’impression d’être enceinte.
Non pas que j’ai un moyen de comparaison,
mais on dit souvent que les hormones règnent.
Ici c’est l’humeur, le yoyo du retour en France.

Les 1ers mois j’avais une routine,
celle qui te conforte dans le fait
que tu n’as plus à choisir où tu vas dormir le soir,
plus à te préoccuper des sous à mettre de côté.
Tu te lèves chaque matin avec enthousiasme,
dans cette nouvelle ville qui t’a embaumée.

Le retour en France, je l’ai choisi brutal.
Retrouver du travail, reprendre un rythme de 9h à 18h,
passant mes journées derrière un ordinateur,
à parler voyages et pays lointains,
à voir défiler les belles photos des copains.

Alors oui je vivais encore de ma passion,
Heureuse d’avoir eu cette belle opportunité,
alors que je rentrais à peine de voyage.
Mais j’ai peut-être un peu trop forcé.

J’y ai mis beaucoup d’espoir,
beaucoup de volonté,
mais j’entendais souvent la route crier au loin,
de ce cri qui te déchire le cœur,
auquel tu ne sais que faire, que répondre.

Je voyais que la passion des premiers jours
commençait déjà à s’étouffer,
l’ambiance des semaines à rester enfermer,
me faisaient de plus en plus bouger de ma chaise.

La route venait parfois me happer dans mon sommeil,
dans mes nuits de plus en plus courtes,
brisées par la chaleur et les moustiques de cet été 2017.

Les remises en question ont fini par arriver en masse,
et je les ai repoussées d’une trace,
m’offrant un mois en Inde et des week-ends en montagne.

Je me sens comme une femme enceinte…
qui viendrait enfin d’accoucher.
Le retour en France a fini par me toucher
et j’ai du mal à le digérer.

Et vous, vous l’avez vécu comment ?