△ 17 km / 1400 m + et 1340 m – / 10 h en boucle avec pause / TRACE GPX
Après avoir rejoint Bagnères-de-Luchon en covoiturage au départ de Toulouse, nous suivons la route vers Hospice de France (D125). Nous bifurquons ensuite à droite sur la D46 vers la Vallée du Lys. Trois kilomètres plus tard, nous continuons tout droit pour trouver une auberge et un parking rempli de voitures, laissant la route qui monte à Superbagnères.
Je suis assez surprise par le nombre de randonneurs au départ de cette boucle de 17 km. Certains ont pris leur sac de couchage et leur tapis de sol pour passer le week-end prolongé en altitude. D’autres décident de faire un aller-retour jusqu’au Lac Vert, premier lac sur le sentier. Je n’avais pas vu autant de monde randonner depuis ma traversée des Pyrénées-Orientales sur les chemins de la Carança. C’est peut-être l’effet du « déconfinement » ou seulement un chemin réputé dans les Pyrénées. Je n’avais pourtant jamais entendu parler de la Vallée du Lys jusqu’à présent, mais son nom ne m’inspirait qu’un délice poétique peuplé de lacs.
Nous quittons le parking, à 1140m d’altitude, pour rejoindre le chemin balisé qui monte au Lac Vert, indiquant le refuge du Maupas. Nous commençons au cœur d’une prairie pour finalement monter en lacet dans une belle forêt de hêtres. Après 2 mois sans sport, la reprise est tendue et je me répète que la première demi-heure est toujours la plus dure, pour m’encourager.
Nous finissons par arriver au pré de l’Artigue, que nous traversons en prenant à gauche toujours en direction du refuge (laissant le Gouffre de l’Enfer à notre droite). Après un petit bois, nous apercevons nos premières cascades. Je suis souvent très enthousiaste à l’idée de faire des randonnées au bord l’eau, me replongeant en enfance lorsque je traversais les rivières sautant de cailloux en cailloux. Le bruit de l’eau appelle souvent chez moi à une déconnexion totale. Le chemin est d’autant plus splendide avec la variété de fleurs que nous trouvons au fur et à mesure de notre avancée.
Au niveau de la bifurcation de la Coume, à 1680m, nous laissons le chemin partant à gauche par lequel nous reviendrons, pour poursuivre à droite vers le Lac Bleu et Célinda. Puis vers 1950m, un nouveau croisement nous amène à prendre à droite en direction du refuge de Maupas. Quelques lacets serrés, et c’est après une station de pompage que nous laissons le sentier qui mène au refuge, pour partir à gauche sur le sentier des lacs.
Les sommets enneigés se dessinent au loin, mais pourtant la neige semble plus proche que prévue. Le Lac Vert s’admire en contre-bas nous promettons une belle pause dans quelques pas. Nous n’y descendrons pas. Avant d’entamer la descente vers le Lac Bleu, où nous pensons trouver du monde, nous décidons de rester à 2300m avec une jolie vue sur l’horizon, pour un pique-nique bien mérité.
Nous descendons ensuite jusqu’au Lac Bleu, en passant une crête rocheuse équipée d’une main courante. Le Lac Bleu s’observe depuis le petit barrage mais ce dernier n’est pas si bleu que ça ce jour-là. La glace y ajoute ses teintes blanches et joue avec les transparences. C’est splendide mais il est tant d’aller affronter le long névé que nous pouvions observer depuis notre base de pique-nique.
Nous aurions pu faire une boucle plus petite en redescendant via le Lac Vert que nous voyions au loin, mais nous décidons de continuer malgré tout en testant la neige. Celle-ci est molle en cette fin Mai 2020, mais les randonneurs que nous croisons sur notre route, nous confirment que l’aventure est possible.
Nous traversons donc le barrage juste en face du Lac Bleu et suivons le sentier qui monte légèrement à gauche du lac. La traversée du névé, sur cette zone escarpée, se fait doucement et sans encombre, finissant en beauté sur la crête nord du Pic de Graués.
Sur les flancs du Pic de Graués, nous avons tout loisir d’admirer le Lac Vert en contre-bas, dont l’imagination pourrait faire penser à un cœur. Il porte en tout cas bien son nom avec ses couleurs vertes, tachetées de bleu, accompagnant les nuances du fond de la vallée.
S’en suit un léger sentier en descente pour rejoindre le Lac Charles. Du lac Charles, encore plus blanc que son confrère, nous poursuivons sur un sentier à flanc avec un autre joli névé. La traversée se fait avec beaucoup d’attention et nous finissons par atteindre le Lac Célinda après une légère montée.
Nous prenons une pause à son niveau, admirant le blanc intact au loin. Le bruit d’un gros moustique (drône volant au dessus du Lac Célinda) ne nous permettra pas d’apprécier les lieux à leur apogée et nous décidons d’écourter la pause car il se fait déjà tard. 16h… la descente nous attend.
Du Lac Célinda, il nous reste encore 6,5 km et 1260m de dénivelé négatif afin de rejoindre le parking. Après les passages dans la neige que je n’apprécie jamais trop, mes jambes en compote se demandent comment elles vont bien pouvoir descendre pour rejoindre la vallée. Je me prends à rêver de parapente, mais mes co-équipiers du jour ont déjà pris le sentier partant du lac vers le Nord-Est et semblent déjà loin sur la crête. La vue y est splendide, mais par manque de temps l’appareil photo restera au fond du sac sur toute la descente.
De la crête nous poursuivons à gauche pour rejoindre le Col de Pinéta. Le sentier est bien marqué et il suffira de le suivre jusqu’au Vallon de la Coume. Mes pieds se suivent, jonglant avec les roches puis dévalant doucement les dénivelés forcés.
De sentier carné en lacets, nous laissons le chemin qui mène au Lac Vert à notre gauche (vers 1930m d’altitude), pour poursuivre à droite vers la cabane de la Coume. Juste avant de l’atteindre, je m’octroie une pause avec l’une des randonneuses du groupe, où nous parlerons de voyage en Inde au milieu des montagnes, une pomme et des raisins secs à la main. Avec ma démarche cavalière, nous reprenons la route pour bifurquer à droite avant même d’atteindre la cabane, rejoignant le même chemin qu’à aller. Nous laissons le bruit des ruisseaux derrière nous, pour retrouver un sentier en pente légère à l’ombre des hêtres. Le torrent frais au niveau du parking finira par revigorer nos pieds fatigués.
Ce fût une bien belle boucle au cœur de la Vallée du Lys, que je ne recommanderais pas forcément pour une reprise. On est bien là sur une randonnée sportive, et il faudra prévoir un plan B si jamais vous n’êtes pas à l’aise sur des névés d’une fin de printemps. Cette randonnée à la journée doit être encore plus fréquentée en été, la présence des lacs incitant à la trempette de pieds ou à la baignade. N’oubliez pas de vérifier la météo avant votre départ et d’opter pour le système des trois couches. On prendra aussi encas et eau sur le départ. Belle rando !
Wow, cela a l’air magnifique. Les photos sont super !
Merci Solène pour ton commentaire. Au plaisir de te croiser sur les chemins de randonnées 🙂