L’ascension du Balaïtous, un sommet mythique des Hautes-Pyrénées

Le Balaïtous. Un nom qui m’a été prononcé un jour comme une promesse d’aventure lointaine. Un sommet inaccessible qui ne serait qu’un rêve en pays Toy. Et puis un jour, on en parle à un ami et ce doux nuage devient une rude épreuve. On devait en faire le tour mais les refuges étant complets, on se limitera à l’ascension du Balaïtous. Et quelle montée !

De Arrens-Marsous au Larribet

Nous prenons la route au départ de Toulouse, avec deux covoitureurs qui ont décidé de faire la même ascension que nous. Sauf qu’eux souhaitent rejoindre le sommet de 3 144 m dans la journée.

Après plus de 2h de route, nous voilà à nouveau au cœur du Val d’Azun, cette vallée que j’aime tant pour y avoir vécu et en avoir fait le tour à pied. Nous montons jusqu’au Plan d’Aste, où nous laissons la voiture et les gars qui partent devant nous. Nous montons tranquillement avec mon co-équipier du jour pour rejoindre le refuge du Larribet.

A gauche de la Maison du Parc, nous prenons la direction du lac de Suyen, puis vers la cabane de Doumblas. Le sentier est boisé et nous apprécions la fraicheur des arbres en ce 14 juillet 2022. Je n’aurais pas aimé me retrouver sur les gros cailloux sous 30°C pour faire l’ascension du Balaïtous dans l’après-midi. Nous arrivons au refuge assez tôt et profitons d’une belle pause en montagne avant le diner du soir.

Ascension du Balaïtous au départ du Larribet

Du Larribet aux lacs de Micoulaou

Le jour se lève à peine lorsque nous sortons du refuge. Nous ne sommes pas les premiers et voyons quelques personnes prendre la tête munies de leur lampe torche.

Nous nous dirigeons vers les lacs de Batcrabère, sur un sentier bien marqué, avant de remonter au dessus du lac inférieur que l’on peut admirer sans vraiment s’attarder. Puis on continue vers les lacs de Micoulaou, avant de bifurquer vers la droite… un peu trop.

Devant nous des éboulis et un amas de grosses pierres à escalader. Nous suivons tant bien que mal les cairns qui sont posés ça et là. Je n’aime pas les gros pierriers. Mon compagnon de route avance et je sens déjà qu’il s’impatiente. J’avance tant bien que mal. Je n’ai pas le contrôle sur l’itinéraire. Les gens ont longtemps tracé devant et ceux qui étaient derrière nous, ne sont plus en vue.

Au bout d’un moment, G. m’annonce qu’on s’est planté de chemin : « on est trop parti vers la droite « . Je ne sais plus si c’était vers les Passes de la Barrane ou carrément vers le Port de Lavedan. Mais nous venons de nous rajouter une heure de montée dans des grosses pierres mal agencées. G. me propose plusieurs fois de faire demi-tour. Je pense pourtant avoir le niveau mais le manque de randonnées récentes me fait douter. Je suis assez fatiguée par ce gros pierrier, mais nous décidons de continuer malgré tout.

Des lacs de Micoulaou à la Grande diagonale

Nous bifurquons sur la gauche pour tenter de rattraper le chemin menant vers la brèche des ciseaux. J’avance à mon rythme et je sens G. désemparé. Nous rattrapons finalement ceux qui étaient loin derrière nous le matin-même et continuons notre avancée vers la brèche. Encore des cailloux, toujours des cailloux. On finit par s’approcher doucement de cette ouverture dans la roche, alors que la pente s’accentue. Le sentier glisse sous nos pieds, puis ce sont nos mains qui nous permettent d’accéder au côté espagnol.

On retrouve les éboulis et je suis presque contente d’échapper aux mini graviers, ceux qui vous font glisser et donnent la sensation de marcher sur du sable, pour retourner dans des blocs plus stables. Dans ma tête une seule chose : ne pas repartir sans avoir gravi le sommet.

Nous passons rapidement l’abri Michaud pour nous engager sur la Grand Diagonale. Je l’appréhendais un peu, mais j’avais lu qu’elle était plus impressionnante qu’en réalité. Devant la montée, je suis sereine et à deux doigts de l’objectif. Je reprends confiance et monte en tête, profitant de la vue splendide lorsque je me retourne pour attendre G. Je balaie rapidement ma petite voix qui me dit « la descente ! Oh punaise, cette descente ! ». Je sais qu’elle va s’annoncer compliquée. Mais une chose à la fois… l’objectif immédiat étant de faire l’ascension du Balaïtous.

De la Grande Diagonale à l’ascension du Balaïtous

Arrivés en haut de la grande diagonale nous croisons les covoitureurs de la veille. Ils n’ont pas très bonne mine. Heureuse d’être arrivée au bout de ce que j’appréhendais, je leur demande si on y est presque. Et ils me répondent déconfis « oh que non ! ». Je ne comprends pas tout de suite. Ils ont eu tellement chaud lors de leur ascension du Balaïtous, qu’ils ont apparemment bien galéré pour l’atteindre et ne sont pas très encourageant.

Nous les quittons tout de même confiants. Mais au bout de quelques minutes, nous commençons à chercher le passage censé nous emmener au sommet alors que nous nous trouvons face à un mur. Nous ne sommes pas les seuls à hésiter. Nous tentons une grimpette d’un côté, puis de l’autre. J’assure à mes compagnons de route qu’il ne faut pas aller complètement sur la gauche vers la brèche des isards, même si soudainement c’est le sentier qui nous semble le plus facile. Heureusement certains randonneurs redescendent et nous indiquent le chemin. En regardant dans leur direction, je me demande comment ils ont bien pu passer par là.

Moi qui ait fait de l’escalade seulement deux fois dans ma vie en Australie, je ne suis pas confiante à grimper avec les trois hommes qui m’accompagnent à ce point de l’aventure. L’un d’entre eux n’ont plus, alors on s’encourage comme nous le pouvons. J’essaie à nouveau de ne pas penser à la descente. Le chemin n’est pas sûr mais nous avançons jusqu’à retrouver un semblant de passage. Je regrette de ne pas avoir pris un casque. Heureusement nous ne sommes que quatre à ce moment-là.

Finalement ça monte bien. Le mur impressionne mais les pierres sont là pour que nous posons les pieds. Nous arrivons enfin sur la crête et au sommet ! Certains ont déjà fini de manger et nous félicitent pour notre avancée.

Retour au Larribet

Soudain, G. se remet à stresser alors que de mon côté je relâche tout : la pression, la peur, le dénivelé avalé. Je réalise que j’étais partie trop confiante. Après un beau COVID, trois semaines à Madagascar et un mois à combattre le zoo que j’ai ramené du pays (vous êtes, sans aucun doute, ravis de le savoir), ce n’était pas très judicieux de ma part de me lancer dans une telle aventure. Je n’avais pas randonné depuis longtemps et mon corps n’était pas en forme. Et pourtant il me criait d’y aller et jusqu’au bout !

Je m’assoies donc pour profiter de la vue et G. m’annonce que nous n’avons pas le temps.
– Comment ça ? Je peux manger quand même ?!
– Ben oui, mais on ne va pas rester longtemps au sommet.

Il est seulement 13h. Je ne comprends pas. Mon esprit n’est plus là. Je me rattache à la vue splendide et à mon déjeuner. J’en ai plein les pattes. J’aimerais bien me poser, surtout que je sais ce qui nous attend.

Mon déjeuner avalé, je récupère toutes les émotions de G. Merci l’empathie et l’hypersensibilité ! C’est déjà assez compliqué de gérer ses propres sensations dans ces moments-là, alors quand je ne peux pas ne pas ressentir celles des autres, cela devient difficile. Je prends pourtant sur moi et j’acquiesce quand G. me dit qu’il est temps de décoller. Ceux arrivés avant nous sont encore au sommet à profiter de la météo splendide et du panorama à 360°.

Nous désescaladons ce mur qui nous semblait infranchissable à l’aller pour paraître plus simple à la descente. Je prends mon temps et nous arrivons devant la Grande Diagonale. J’avance à petit pas et la partie de plaisir commence : du caillou roulant sous les pieds, des genoux en compote et un corps qui fatigue. C’est alors que je me braque tandis que G. est loin devant. La toulousaine que nous connaissions, croisée au sommet, me double : « ah tu as peur ? ». Je reste polie, alors que les gars m’encouragent en me disant que j’ai déjà fait le plus dur.

C’est bien beau tout ça mais mon corps, lui, ne veut plus avancer. G. remonte me voir et je reprends une bouffée de stress et la culpabilité s’installe. Il fait tout ce qu’il peut et je m’excuse de ne pas assurer. Je manque de force, d’énergie. J’avale mes graines couplées de raisins secs et regrette de ne pas avoir pris du sucre instantané. J’en aurais bien eu besoin.

Le mental reprend enfin le dessus. Un pied après l’autre. Mais mon corps n’avance plus. Je force… Ma démarche se métamorphose alors en celle d’un cowboy et pour la première fois, je crains pour ma vie. Pourtant je passerais les heures suivantes à m’excuser et à culpabiliser. G. avance doucement, me regarde désemparé tandis que j’avance un pied après l’autre comme une marionnette désarticulée.

Je suis épuisée et je ne sais pas comment j’arrive à avancer. Dans ma tête tournera en boucle cette phrase : tu peux le faire. Allez, tu as fait le plus dur. Et ce sera comme ça jusqu’au refuge. Il est 19h15 quand nous arrivons. Les gens sont déjà à table. Je trouve la notre et m’installe sans pouvoir dire autre chose que « bonsoir ». Je me concentre sur la soupe chaude qui nous attendait, et même mettre la cuillère dans ma bouche me demande de redoubler d’effort. Au bout de 10 minutes enfin, je me sens reprendre des couleurs et tentait une approche vers mes voisins de droite.

Du Larribet à Arrens-Marsous, après l’ascension du Balaïtous

13h ! C’est le temps que nous avons mis pour faire le Balaïtous. Il n’y a pas de quoi être fier sur une ascension de 8h aller-retour au départ du refuge. On a perdu une heure dès le matin en faisant un détour et mon retour chaotique nous aura mangé tout le reste. Mais je n’étais pas là pour la performance. Et si c’était à refaire, je prendrais tout le temps qu’il me faut au sommet pour reprendre des forces, quitte à sortir la lampe torche depuis les lacs de Batcrabère.

Le lendemain la descente jusqu’au plan d’Aste s’est faite tranquille. Il me suffisait de refaire le plein d’énergie. Je ne suis pas une gazelle mais chacun devrait continuer à son rythme, sans essayer de s’adapter à celui de son partenaire, plus rapide.

Je m’étais promis de ne jamais le refaire. Mais à l’heure où j’écris cette article, la liste de pic s’est allongé et mes pieds sont un peu plus confiants sur des chemins dégoulinants. Et vous, est-ce que ça vous ait déjà arrivé de finir une randonnée sur les genoux ?

Pic de Cambalès et boucle des lacs : deux jours dans les Hautes-Pyrénées

Cet hiver, en partant pour une balade jusqu’au refuge Wallon avec les filles de l’association Pyrelles, la gérante me parle des lacs qui se trouvent en amont. Je ne les connais pas. Elle me certifie qu’ils sont splendides et c’est toujours via ce genre d’échange que je chéris, qu’une graine se plante. Parfois certaines ne prennent pas racines, mais d’autres passent l’hiver au chaud avant de grandir l’été venu. Me voilà, en train de planifier un tour des lacs (et pic) de Cambalès, de Nère, du Pourtet et de l’Embarrat.

J’embarque donc Mathieu, un acolyte blogueur dans cette aventure. Du moins, c’est plutôt lui qui m’emmène vu que je n’ai plus de voiture. Il nous reste deux places à l’arrière… vous venez ?

Du pont d’Espagne aux lacs de Cambalès

Après s’être garé sur le parking toujours aussi immense du pont d’Espagne, je montre à Mathieu la cascade si photogénique, qui a amené la commune à mettre en place un tel dispositif d’accueil. L’affluence touristique du coin n’est pas encore à son apogée et nous partons sereinement vers le refuge Wallon qui a ré-ouvert l’hiver dernier.

On s’engage sur ce chemin que je connais déjà. Les pierres arrivent vite, mais c’est d’un pas motivé que nous avançons jusqu’à la pause midi. Je retrouve les tables familières du refuge pour engager le postérieur dessus. J’attends Mathieu qui s’est surement arrêté pour prendre une nouvelle photo. C’est toujours sympa de remarcher sur un chemin, accompagné d’un novice pour le regarder avec des yeux nouveaux.

On mange donc notre déjeuner, accompagné d’une crêpe sucré et bien huileuse, avant de demander quelques idées de sommets à l’un des gardiens :

– On hésitait à partir sur la Grande Fache. Vous auriez des recommandations ? demanda Mathieu.
Perplexe, j’assure le gardien que je ne suis pas partie pour gravir un 3000, encore moins la Grande Fache.
– Vous avez le Pic de Cambalès qui est pas mal. Il suffit de passer par le Col d’Aragon.
Je demande au gardien de nous montrer le chemin, m’assure du terrain, de la présence de névés et du temps approximatif.
– Vous pouvez contourner les névés. Il vous faut compter 1h30 au départ des lacs de Cambalès, nous assure-t-il.

Nous voilà (presque) rassurés ! Nous prenons donc le chemin qui grimpe derrière la chapelle pour rejoindre les lacs, où je souhaitais poser la tente pour le bivouac du soir. Il est 15h lorsque nous arrivons et la pluie fine nous offre ses gouttes qui transpercent. Après avoir partagé un morceau de gâteau basque, (une histoire de GR10 encore) et un thé chaud, chacun finit par vaquer à ses occupations pour nous retrouver au repas du soir en bord de lac de Cambalès.

Ascension imprévue du pic de Cambalès

Au petit matin, on se réveille la tête dans le brouillard. Je demande à M. s’il est toujours motivé pour l’ascension du pic de Cambalès. Bizarrement depuis la veille je ne le sens pas.

M. me répond que la visibilité n’est pas si mauvaise dans le brouillard et que l’on risque de passer au dessus de la mer de nuage. Vu que je suis abonnée à une vue brouillée depuis mes dernières randonnées, je ne suis pas très optimiste pour la photo à 360° au sommet.

Nous partons tant bien que mal, de lacs à en lacs jusqu’à trouver les cairns nous menant vers le col d’Aragon. Tout à coup à notre gauche, le brouillard se dégage pour nous laisser admirer le lac d’Opale qui porte bien son nom. L’ eau d’un bleu vif presque turquoise me prend aux tripes. La magie des montagnes, de la météo changeante, des courts instants de vie me saisit… c’est dans ces moments-là que j’apprécie le plus le moment présent. Ces petits rappels au détour d’un sentier forcent mon désir de randonnées.

Le brouillard cependant nous rappelle à lui. Nous continuons donc avec ferveur notre recherche de cairns. Le sentier grimpe et je suis contente d’avoir laissé mon sac derrière un gros rocher. C’est que la tente, le sac de couchage et le réchaud finissent toujours par peser sur mon dos. J’ai eu la bonne idée de me munir de victuailles pour l’ascension : une doudoune, une gourde, quelques galettes de riz recouvertes de chocolat… fondant !

Je regrette vite mes lunettes de soleil et la crème solaire laissées plus bas lorsque nous enchainons les montées de grosses pierres. Du pierrier en veux-tu en voilà ! Mais pour le moment, les pierres sont géantes et ne bougent pas.

Je garde l’œil sur les lacs en contrebas. Notre avancée me semblent longue, très longues par rapport à ce que nous avait promis le gardien du refuge. A la rencontre de notre premier névé, M. décide de continuer sur les crêtes, tandis que je cherche à suivre les cairns, en traversant pas peu fière la neige compactée sur les gros rochers. Le brouillard a bien fini par disparaître, laissant place à un soleil rasant. La neige fondante absorbe le choc de mes pieds à la surface. Nous n’aurons pas besoin de crampons.

Mais cette histoire ne me rassure pas. Nous sommes encore loin du col d’Aragon et voilà pourtant l’heure et demi qui passe. J’avance désespérée de ne pas avoir protégé ma peau avant de laisser mon sac en contrebas. Quelle erreur de débutante !

M. finit par me rejoindre et c’est à ce moment là que nous perdons les cairns. Confiante, je lui propose de passer par le couloir de droite qui semble accessible via un gros névé. M. est plutôt d’accord avec l’idée. Pourtant une fois les pieds dans les mini-cailloux dégoulinants, on aura tant de fois envie de faire demi-tour. Deuxième erreur de débutant : toujours retourner sur ses pattes lorsqu’on perd la trace ! Engagés dans le couloir de la mort, on se rend à l’évidence : on ne sera pas en capacité de redescendre. Nous avançons tant bien que mal et je me prends à chanter « Hallelujah » de Léonard Cohen pour faire passer la pommade.

On finit par rejoindre les cairns qui nous faisaient passer par la gauche et le col d’Aragon s’ouvre enfin. On explore le côté espagnol, jusqu’à découvrir surprise un bouquetin. Je continue à l’observer tandis que M. va chercher de l’eau au lac en contre-bas. Puis on décide de monter jusqu’au Pic.

Du Pic de Cambalès aux lacs de Cambalès

A quelques encablures du col d’Aragon, une ouverture s’ouvre sur le vide. C’est magnifique. M. n’ose pas trop s’approcher et finit par m’annoncer qu’il ne montera pas le sommet.

Après tous les rochers parcourus je trouve cela dommage de m’arrêter ici. Alors je grimpe un peu plus haut pour voir où le sentier mène. Je monte, je monte sans trop me soucier de la descente et je finis par apercevoir le sommet. Il n’est pas si loin. Je tourne la tête pour faire signe à M. qui écrit sur son carnet, posé juste avant l’ouverture. Soudain, je me rends compte de la descente qui m’attend. Je n’avais pas réalisé qu’elle serait raide et les frayeurs du matin me découragent rapidement. Regardant ma carte, je réalise que je suis seulement à 100 mètres de dénivelé du sommet.

Il ne me reste plus grand chose et pourtant je redescends. A la base, j’étais venue pour un bivouac tranquille autour des lacs. La faim me tiraille. Les quelques galettes de riz n’auront pas suffit à m’insuffler l’énergie nécessaire à cette randonnée annoncée de 3h maximum qui se transformera en 7h pause comprise ! Je rejoins alors M. un brin dépitée mais bien décidée à redescendre cet amas de pierre qui commence à me gonfler.

Il fait chaud sur ces gros cailloux. D’un pas svelte, mon corps attaque la descente et nous faisons bien attention à suivre les cairns cette fois. Le couloir se présentant sur notre droite est beaucoup plus simple que ce par quoi nous sommes montés. Nous observons assez ébahis le chemin chaotique que nous avons emprunté à l’aller. Je peste contre ce gardien de refuge qui nous a conseillé sans même nous demander notre niveau. J’aurais du écouter mon intuition… celle qui me disait que le Soum de Bassia n’était pas si mal pour un dimanche. Je préfère prévoir et regarder les topos en amont car je sais que la montagne a toujours son lot de surprise.

Le manque d’eau finit par se faire sentir. Alors que je chauffe de la tête au pied, M. remplit la gourde de la neige du névé. J’ai peur de prendre un coup de chaud. J’attrape désespéramment la neige pour me l’étaler sur le derrière du cou, les tempes et les poignets et caler sous ma casquette un petit tas rafraichissant. M. est rouge écrevisse et je ne parie pas cher pour ma propre peau.

Nous descendons et finissons par apercevoir les lacs, cherchant nos sacs à récupérer.

Après avoir loupé nos sacs de peu, nous remontons et dégustons notre déjeuner à 17h. Il était temps ! Je relâche la pression et toute la fatigue et la chaleur accumulée sur la journée se dessine dans ma tête. Restons-nous sur notre itinéraire ou descendons-nous au refuge pour se remettre les idées en place à coup de génépi ?

Je résiste à l’appel de la boisson sucrée alcoolisée pour embarquer M. jusqu’au lac de Nère. Grognon sur la descente jusqu’à la bifurcation, je n’ai pas su lâcher prise sur l’itinéraire malgré la fatigue… Je serre les dents dans la montée, crevée. 45 min plus tard, on aperçoit le lac parmi la brume qui nous a rejoint et nous continuons jusqu’au Pourtet. De ce dernier, on prolonge la randonnée alors que le soleil ne va pas tarder à se coucher. 1h30 plus tard nous voilà au lac de l’Embarrat inférieur à chercher désespéramment un spot de bivouac.

Le lieu est trempé. Nos tentes sont mouillées depuis le matin, et je culpabilise légèrement d’avoir embarqué M. jusqu’ici. Après un diner plus sympa que ma prise de tête, nous nous couchons exténué par une journée bien chaude et un nouveau terrain de jeu pour M.

Des lacs de l’Embarrat au pont d’Espagne

Notre départ est prévu à 6h30. Réveil à 5h45 pour ma part. Je traine un peu dans mon sac de couchage avant de commencer ma routine matinale de bivouac : en sortir, le plier, dégonfler le matelas, sortir de la tente et la ranger. Tout est prêt et je prends un petit-déjeuner lorsque M. sort de la sienne.

Le spot de bivouac humide du soir se révèle être parfait ! Au petit matin, plus de brouillard ! La vue est splendide et les rayons du soleil chatouillent les montagnes au dessus du lac. C’est à 6h45 que nous partons pour rejoindre le pont d’Espagne. 2h45 avait été annoncé au départ du lac de Pourtet et j’avais peur de ne pas être à l’heure pour le travail.

Une descente de 600 m de dénivelé nous attend. Les pieds sont moins sûrs que la veille et jonglent pourtant avec les rochers. Il y en a partout… jusqu’au bout ! C’est là qu’on sait que l’on randonne dans les Hautes-Pyrénées. Je rigole comme une enfant et j’avance patiemment, heureuse d’avoir accepté cette deuxième nuit de bivouac.

Nous rejoignons le chemin nous menant au Pont d’Espagne, plat mais long. La lumière matinale rase les plateaux remplis de chevaux. C’est beau et je ne regrette pas de m’être levée si tôt.

Nous reprenons la route vers le Val d’Azun. Après un arrêt à Cauterets pour enfin tester la tourte aux myrtilles de Chez Gillou, je suis prête à me mettre devant mon ordinateur pour entamer la semaine de travail qui m’attend. M, lui, reprend la route vers une autre vallée pyrénéenne. Une aventure d’un week-end que je vous recommande chaudement (mais avec beaucoup d’eau et de crème solaire !).

Dormir au sommet du Cabaliros

Le Cabaliros, c’est un sommet mythique du Val d’Azun. Dès que j’ai posé les pieds dans le coin, cet objectif de randonnée est revenu plusieurs fois à mes oreilles. Alors quand à travers une conversation, on m’a proposé d’y dormir au sommet, la graine fut plantée et je n’ai pas pu résister à l’envie de ressortir l’idée.

Le Cabaliros au départ de Sireix

On grimpe la piste qui part de Sireix. Les panneaux indiquent le Cabaliros. Une fois garé vers 1486 m, on bifurque à droite et non à gauche sur le GR habituel qui passe par la Tucoy. En effet, la neige est présente en ce début de printemps et il n’est pas recommandé de s’engager sur le parcours estival pour cause de dévers important. Après quelques mètres sans neige, engagés vers la cabane de Banciole, on finit rapidement par chausser les raquettes. Le Cabaliros n’est pas encore en vue, mais la grimpette s’annonce blanche, à mon plus grand bonheur.

Voilà quelques semaines déjà que je n’avais pas chaussé les raquettes. Je pensais que l’hiver avait tiré sa révérence et après quelques semaines chaudes, le froid est revenu pour un dernier clin d’œil. Je n’avais encore jamais bivouaqué en pleine neige et le Cabaliros apparaissait comme un objectif sympathique, surtout avec la vue à 360° qu’il promettait.

Après la cabane de Banciole, nous nous orientons vers le Cap de la Lillade. Je suis mon guide du jour qui est venu maintes fois par ici. On rejoint le ruisseau de Hourques que l’on devine à travers le creux qu’il dessine. Les rochers qui se dégagent de la neige encombrent mes raquettes, mais j’avance doucement sur le devers flagrant. Heureusement ce passage chaotique est de courte durée et on rejoint très vite les flancs plus lisse qui se dégagent jusqu’au Clot de la Bassette. On aperçoit le col de Contente sur la droite avant de prendre à gauche vers notre objectif final.

Le Pic du Cabaliros a joué tout l’après-midi avec les nuages et lorsque nous l’atteignons, la vue n’est pas entièrement dégagée. Je me délecte des noms des sommets qui nous entourent sur la table d’orientation et ouvre l’oeil comme une enfant. Parfois le fond blanc disparait pour laisser place à l’arrière plan, mais on est loin de l’ouverture grandiose à 360°.

Un bivouac sur belvédère

La neige parsème goulument le sol sur lequel nous nous trouvons. On commence à creuser pour caler la tente, mais finalement on se dit que le gel matinal risque de bien s’accrocher à la paroi et qu’il sera plus dur de s’en extirper. On recouvre donc les bords de la tente avec de la neige tassée et je me glisse rapidement à l’intérieur pour me changer.

C’est qu’il fait déjà froid. Après être parti vers 14h, l’arrivée vers 18h s’est rafraichie et j’appréhende un peu le reste de la soirée. La vue est maintenant complètement fermée par le brouillard épais qui s’est engouffré dès notre arrivée. Je savais que la météo ne serait pas optimale. Mais après des jours de pluie, je voulais saisir la seule éclaircie de la semaine. J’espérais que le beau temps se mêle à une nuit étoilée. Le nez sorti plusieurs fois à travers l’ouverture de la tente, je profite de quelques fenêtres à travers les nuages épais.

Je ressors plusieurs fois affrontant le froid environnant, espérant que le brouillard se transforme en grand ciel dégagé. Il faut que je me rende à l’évidence, ce ne sera pas pour la soirée.

Emmitouflés dans nos sacs de couchage, on se goinfre d’un cake aux olives, d’une soupe chaude et on fait descendre le tout à coup de whisky ou patcharan. Les souvenirs se laissent embrouillés par le brouillard et les questions qui se sont posées quelques jours en arrière… tranchantes. Les nuages ne suffisent pas à refermer la plaie.

Au petit matin, le brouillard est encore plus épais. Pas de coucher, ni lever de soleil pour se rassurer. Alors je me laisserai guider à l’aveugle par mon guide muni de sa carte et de sa boussole. La confiance est encore là. Nous redescendrons sur les flancs du Cabaliros, droit devant nous. Nous rejoindrons ensuite les fougères et la piste nous ramenant à Sireix.

Randonnée dans les Cinque Terre, une itinérance italienne

Randonnée dans les Cinque Terre : une itinérance italienne

De l’Italie, je n’avais que des souvenirs lointains d’un séjour de lycée. On était loin d’une idée de randonnée dans les Cinque terre. On était allé de Rome à Florence avec notre professeur de latin préférée, et j’avais gardé un souvenir presque immaculée de la vue sur le Duomo depuis le Campanile de Giotto. Depuis cette ode à la « dolce vita » a tenu son ancrage, mais c’est ce restaurant à Ventimille, alors que je vivais sur la Côte d’Azur, qui marqua mes papilles. Des pâtes fondantes aux tiramisu crémeux à la fraise, je m’étais dit que je prendrais un jour le train jusqu’aux célèbres photogéniques Cinque Terre.

Aller aux Cinque Terre sans avion

À l’époque, j’ai eu la flemme. Peut-être qu’il y a quatorze ans, les informations n’étaient pas ce qu’elles étaient aujourd’hui sur Internet et mon homonyme, Lucie Tournebize, n’avait pas encore sorti son livre « L’Italie en train« . Alors que j’étais domiciliée entre Cannes et Nice, l’aventure aurait pu être pu paisible que le trajet que je m’apprêtais finalement à faire en bus. Le train semble encore aujourd’hui réservé à une élite, du moins quant on a passé l’âge d’avoir en France la carte 12-25. C’est donc au départ de Toulouse (après avoir fait fumer ma voiture sur l’autoroute depuis les Pyrénées), que je m’apprête à passer la nuit dans le bus jusqu’à Grenoble. De là, ça sera 4h à dormir sur un siège de gare avant ma correspondance me menant jusqu’à La Spezia.

De la Spezia à Porto Venere

Après avoir passé la nuit et profité d’un petit-déjeuner sur la terrasse de notre airbnb à l’ombre d’un citronnier, nous partons de La Spezia, rue Garibaldi. Nous montons dans le bus qui vient tout juste d’arriver, en direction de Porto Venere. Chaque passager a un ticket en main et nous demandons à la conductrice comment ça marche. Après nous avoir expliqué que les billets s’achetaient dans les tabacs, elle nous propose de monter et de payer à Porto Venere. C’était sans compter sur les deux contrôleurs à l’arrêt suivant qui essaieront vaillamment de nous vendre un pass journée pour deux à 35€. On négocie gentiment, détaillant l’accord implicite que nous avions avec la conductrice, avant de nous acquitter d’une dizaine d’euros, les convaincant de nous laisser tranquille.

Résultat des courses : achetez vos billets bien en amont et si par mégarde vous tombez sur de gentils contrôleurs, prenez votre temps. On aura servi d’animation dans le bus.

Arrivée au cœur de Porto Venere, la météo est au beau fixe. Nous montons à l’église de San Pietro pour admirer la vue. Après une focaccia délicieuse et un café d’orzo (une belle alternative au décaféiné), nous tentons de faire un tour des îles Palmaria, Tino et Tinetto mais celui de 15h est annulé. Une semaine avant Pâques, la saison touristique ne semble pas avoir été encore activée. Nous profitons donc du calme de Portovenere pour jouer aux cartes, admirer l’eau calme et récupérer de nos trajets individuels de France et d’Allemagne. Quelques emplettes plus tard, nous reprendrons le bus en sens inverse pour un hôtel dans un petit village.

Bon plan : pour ceux et celles qui n’auraient pas peur des ronfleurs, le « Rifugio Muzzerone » semble une belle halte sur le chemin menant à Riommaggiore. Comptez une demi-heure de marche grimpante depuis Porto Venere

Les Cinque Terre en randonnée : de Porto Venere à Riommaggiore

Après avoir attendu le bus 30min sur la petite placette de la veille, nous retournons sur Porto Venere pour commencer notre marche. Le ciel est couvert mais le soleil passe à travers les nuages. La montée est rude alors le pas lent, nous avançons vers une vue sculpturale sur l’église de San Pietro. Le sentier alterne passage à couvert sous les arbres et petite enclave sur le paysage.

Vers 12h30, nous débouchons sur une petite placette jonchée de chaise et d’une caravane verte servant du café. Il est l’heure de se poser devant un point de vue sur l’océan, dégustant notre baguette achetée la veille. Trempée dans un pesto artisanal, toutes les saveurs italiennes se réveillent. Le temps change et alors que nous reprenons le chemin vers Riomaggiore, la pluie se met à tomber. Fine au premier abord, on avance imperturbable sur le sentier parsemé de pierres pas encore glissantes.

Le GR change et nous laisse avancer de petits bonheurs en arrêts photo. Malgré la brume, on aperçoit les terasses de vignes, les longeant jusqu’à découvrir le premier village des Cinque Terre au loin. Les couleurs sont aveuglées par la pluie et finalement vers 18h, nous sommes bien contentes de nous mettre à l’abri.

De Riomaggiore à Corniglia, en passant par Manarola et Volastra

Nous prenons le temps de nous promener dans les rues de Riomaggiore, la pluie ayant laissé place à une éclaircie matinale. La vue en hauteur sur le village nous dévoile les couleurs attendues des Cinque Terre.

Nous laissons Riomaggiore derrière nous, pour nous engager dans les ruelles montantes et les escaliers longeant les cultures en terrasse. La vue s’ouvre alors sur la mer bleu turquoise à flanc de falaise. Nous rejoignons Manarola pour le midi, accompagnées par les cloches de l’église.

Après un déjeuner cheveux au vent et un tour du village, nous repartons vers les vignes. Ici les ceps s’étendent en pergola, laissant les vignes basses à une époque ancienne.

Le soleil nous encourage sur la montée avant de nous laisser profiter d’un sentier plus plat serpentant parmi les champs d’oliviers. La mer n’est jamais très loin jusqu’à Corniglia.

Arrivées à destination, nous profitions d’une halte sur la place au soleil, agrémentée d’une glace rafraichissante au citron – basilic. Un délice ! Nous parcourons Corniglia de long en large, nous perdant dans escaliers montants et descendants, pour trouver notre logement du soir.

De Corniglia à Monterosso, en passant par Vernazza

Nous quittons Corniglia avec un bout de Panettone dans le ventre, nous acquittant des frais du sentier bleu en ligne. Après notre expérience auprès des contrôleurs de bus, nous voulons être en règle avant d’emprunter le chemin qui longe la mer du regard, au lieu de flirter avec l’intérieur des terres. Le parcours semble plus fréquenté qu’à notre habitude, jusqu’à Vernazza. Ici, on a quitté les vignes et les plantations en terrasse pour profiter d’une route presque pavée avec vue sur la mer.

Vernazza nous accueille avec la pluie et c’est sous une arche que nous dégustons notre tapenade achetée le matin même. Après un café d’orzo, on s’attèle à nouveau sur le chemin censé nous accompagner jusqu’à Monterosso. La pluie s’accentue. Nos pieds accélèrent la cadence, jonglant entre les marches et les pierres mouillées et glissantes. Arrivées complètement trempées, Monterosso nous apparaîtra trop humide pour que l’on veuille s’y attarder. Nous prendrons donc le train pour Levanto (5 min = 5 euros) avant une bonne douche chaude et la pizza du soir.

Quitter les Cinque Terre, pour une journée à Portofino

Nous avons quitté complètement les Cinque Terre, mais nous voulons profiter de notre dernière journée de voyage. Alors ce matin, on se lève tôt pour chopper le train de 8h11 nous menant jusqu’à Santa Marguerita, une jolie ville toujours en Ligurie. Le train a un peu de retard, alors nous avalons notre petit-déjeuner à la gare. Trente minutes plus tard, le bus pour Portofino s’attrape au pied de la gare. Pas de soucis de ticket cette fois-ci, il suffira de passer sa carte de paiement devant la machine du fond. Nous partons de bon matin sur les routes en lacet, qui longent la Méditerranée.

On découvre Portofino avant 10h, au calme. Les serveurs installent les couverts du jour, tandis que nous prenons le chemin du château, puis du phare. Après une courte balade, on re-traverse le centre pour 1h30 de randonnée jusqu’à San Fruttuoso et son monastère. Je pensais offrir à mon amie, une escapade intime sans foule au cœur d’une jolie baie sauvage. Que nenni ! Au loin, la plage semble blindée et pourtant il ne me semblait pas avoir croisé autant de randonneurs. Assises sur la plage de galet, dos au monastère, on observe les bateaux qui déversent leur dégueulis d’humains venus, eux-aussi, admirer ce lieu atypique pour un édifice religieux.

Après une courte sieste et un pique-nique à l’italienne, nous faisons chemin inverse, profitant de la fraicheur des arbres après ce bain de soleil. On retrouve Portofino qui s’est bien rempli, entremêlant randonneurs et jet-set.

Il faut serrer des coudes pour monter dans le bus du retour. On finira par retourner à la gare, serrées comme des sardines. Heureusement on arrivera avant la fermeture du supermarché à côté de chez nous, pour profiter d’une soirée tranquille au cœur de Levanto et se délecter une dernière fois de ces aubergines grillées à l’huile d’olive.

Les Cinque Terre : sur ma faim

Un retour en bus pour la France

Le lendemain, j’aurais à nouveau dû prendre un bus de nuit et poiroter 4h en bord de route à Gênes, en plein milieu de la nuit. Je ne sais pas si c’est la pandémie ou si j’ai passé l’âge de telles aventures. Quoi qu’il en soit, j’ai fini par changer mon billet de bus pour un autre de jour.

Je prends donc le train pour Gênes, quittant mon amie assez rapidement pour ce que je me dis être un voyage « plus confortable ». Je profite de ma correspondance pour longer le port et me retrouver face à une foule de touristes en émoi. Il me faut que peu de temps pour faire demi-tour et me réfugier sur le fauteuil qui m’accueillera pour 10h de route. Qu’est-ce que j’imaginais finalement ? Me retrouver en hors saison sans personne ? On n’est plus les seuls à chercher l’authentique, le privilège de découvrir une destination sans peu de monde. Quelle idée finalement ! Je crois que ma vision romantique du voyage est révolu. Du moins, je n’avais pas profité de l’Europe depuis quelques temps. Peut-être que les montagnes m’ont rendu plus rustre ou plus encline à me « réfugier » dans la nature.

Randonnée dans les Cinque terre

Les Cinque Terre finalement, je suis ravie de les avoir parcouru à pied. Cette randonnée itinérante en Italie nous aura permis de s’en approcher doucement. Sous les arbres clairsemés, c’est des senteurs, des clins d’œil à la mer et des plantations à main d’hommes qui nous auront bercé d’illusions pendant une semaine. On ne nous avait pas menti sur les couleurs de Riomaggiore, Manarola, Corniglia, Vernazza et Monterosso al Mare. Mais l’impression que ces cinq villages n’ont plus âmes qui vivent, est restée bien ancrée. À chaque balade, ce sont des appartements en location, des petits bouts de paradis à vendre, des restaurants sans saveurs et des serveurs devant prendre le train de retour chez eux. Heureusement la terre nous permet de voir au delà du tourisme de masse et on se délecte des petites choses parsemant le sentier.

Je quitte l’Italie à moitié assoupie, me réveillant un peu avant la frontière, à temps pour profiter des montagnes lointaines. Un coup d’œil à Monaco et ce sont quatorze années de vie qui défilent par la fenêtre. L’Italie m’aura ramené sur la Côte d’Azur le temps de quelques kilomètres et c’est doucement que je rentrerais chez moi, laissant mes pores s’imprégner encore un peu du voyage.


Comment organiser sa randonnée itinérante dans les Cinque Terre ?

Pour retrouver tous les itinéraires de randonnée dans les Cinque terre en Italie, rendez-vous sur le site : https://www.cinqueterrehike.com/fr/

Pour ma part, j’ai trouvé notre itinéraire de 3 jours de villages en villages, assez équilibré. On profitait de se lever tranquillement le matin, nous laissant le temps d’arpenter les rues pavées brouillées par la pluie de la veille, de nous poser pour déjeuner et d’avancer tranquillement au gré des marches et des plantations en terrasse.

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