Updated on octobre 9, 2019
TCQ #2 – ITB
Tout ce que l’on ne vous dit pas sur ITB ! *
ITB ? Mais qu’est-ce que c’est ?
« With more than 170,000 visitors, among these 113,000 trade visitors, and 11,000 represented companies from 180 countries ITB Berlin is the leading B2B-Platform of all tourism industry offers. » Source: http://www.itb-berlin.de
Concrètement, c’est le rendez-vous incontournable de l’année pour tous les pros du tourisme. Que ce soit les tour-opérateurs, les offices de tourisme, les hôtels, les agences de réservations en ligne, les sociétés de transports, tout le monde y a sa place. Même les écoles… une partie du salon est en effet réservé à la formation, voilà pourquoi j’y suis allée il y a quelques années. C’est l’occasion de rencontrer les leaders de l’industrie touristique (je ne suis pas fan de cette définition, mais ça résume assez bien l’ampleur de ce rdv) et de découvrir Berlin.
Une bonne occasion pour:
Déambuler de stands en stands est plutôt impressionnant. Heureusement que les plans sont là, on s’y perdrait presque ! On sait bien que le secteur du tourisme représente une grosse part dans l’économie, que certains pays comptent même dessus pour vivre… mais on ne se rend pas forcément compte de son ampleur. Venir à ITB, c’est mettre les pieds dans une fourmilière de destinations, d’opportunités, d’offres… mettre un visage sur cette immensité.
Rencontrer les pros. Plus de 10000 exposants en 2012… il y a le choix. Un conseil avant de venir: prenez rdv avec ceux que vous souhaitez rencontrer, parce que même si vous avez décidé en amont qui voir et repérer leur position sur un plan, vous n’aurez pas forcément l’interlocuteur privilégié que vous attendez (lui-même en rdv le jour J).
Pour le côté informel, des apéros sont organisés le soir; un moment privilégié où vous pouvez échanger en toute convivialité avec un directeur d’office de tourisme, un nouvel arrivant sur le marché, etc.
Ce qui m’avait marqué à ITB, cependant, furent les conférences organisées. Différents thèmes sont abordés chaque année, à vous de faire une sélection car il vous sera impossible de tout voir. Attention, celles-ci se font en allemand, voire en anglais… pour les non-bilingues, il ne faudra pas oublier de prendre un casque à l’entrée de la salle. Les sujets relatifs aux tendances touristiques, réseaux sociaux, applications mobiles, évènementiel, tourisme durable sont au programme. Voici des examples de conférences 2013: « Finding Travel Bloggers To Work With », « Travel Marketing is dead », « Hotels of tomorrow », etc. Celles-ci sont souvent présentées sous forme d’études de cas et plusieurs intervenants sont invités.
Je me souviens d’une, tout particulièrement… C’était en 2011 avec Keith Bellows, rédacteur en chef du National Geographic Traveler. Le sujet était: « How to Seduce Consumers to your Destination – What Works, What Doesn’t, What Will. » Je me souviens avoir bu ses paroles. On est tous ressortir « chose » de la salle. Le message était simple: écrire du contenu ne suffit plus, mais raconter une histoire à travers celui-ci est essentiel pour attirer l’attention des futurs visiteurs. Le qualitatif prime sur le quantitatif. Ce qui me ramène à un article que nous avions écrit avec une camarade de classe, suite à cela. Il date de 2011 mais est toujours d’actualité… Enfin, notre conférencier avait su capter son auditoire avec des mots simples, une histoire.
Une mauvaise idée pour:
Boire quelques verres, profiter des shows, prendre une bouffée de culture… ITB a ce côté ludique, mais il ne faudrait pas oublier que c’est avant tout un rdv pro ! Ne venez pas en fin de salon… les piqueurs de goodies auront vite fait d’énerver vos futurs interlocuteurs, qui auront déjà passé 2 jours à échanger entre professionnels. L’amabilité des rencontres risqueraient de ne plus être la même et le directeur aura surement filé, laissant ses employés assurer les dernières heures pénibles de l’ITB de l’année.
Déposer vos CV ! Même pas en rêve ! Les exposants sont là pour parler pro, échanges, partenariats, etc. On y parle business, du moins lorsque le salon n’est pas ouvert au grand public. Si vous approchez avec votre tête d’étudiant, ils éviteront soit votre regard, ou vous répondront gentiment (et toujours avec le sourire) que pour les stages c’est compliqué, alors n’imaginez pas décrocher un emploi ! Cependant, vous pouvez toujours y aller pour réseauter, bien sûr.
Si vous avez un super site web, avec un trafic important et que vous souhaitez négocier un p’tit voyage à l’œil, je ne suis pas sur que ce soit le lieu pour. Mais si vous êtes une jeune entreprise, avec pas mal de potentiel et que vous souhaitez développer votre portefeuille clients ou partenaires, alors c’est une occasion à saisir. Notez que le tourisme est une grande famille et qu’à ITB, la plupart des exposants se connaissent. On se sent vite petit… alors usez de courage et restez convaincu vous-même pour persuader l’autre.
Ce rdv est à vivre chaque année et à ne pas manquer si vous vous considérez comme un « grand » de l’industrie.
Même pour votre culture personnelle, pour prendre la température et vous rendre compte de l’ampleur du secteur, faites-y un tour. Ce n’est vraiment pas comparable à Top Résa. Le monde s’y retrouve ! Bon courage.
* l’auteur de cet article ne doit pas être tenu responsable de votre manque de second degré. Merci.
Updated on octobre 8, 2019
Berlin.
Du 6 au 10 mars prochain, les pros du tourisme se retrouvent à ITB (à prononcer à l’anglaise), l’occasion pour moi de vous trainer au cœur de la capitale allemande.
« Tu vas à Berlin ?! Quelle chance ! »
On m’en avait dit que du bien. On m’avait dit que j’allais surement accrocher. On m’avait dit qu’elle était alternative et underground. Et bien moi, je l’ai trouvé neutre et marquée. Il est vrai qu’elle n’a pas été épargnée par l’histoire, mais ses rues droites, immenses et froides, ne laissant apparaître aucune émotion, ne m’ont point conquises.
Culturellement parlant, j’ai suivi les incontournables touristiques. À pied pour m’imprégner de son caractère, c’est du Reichstag que commençait notre itinéraire. Après la porte de Brandebourg, imposante, c’est au mémorial de l’holocauste que nous faisions une halte. Potsdamer Platz, Checkpoint Charlie… nous révisions notre bouquin d’histoire avant de découvrir le Musée Juif, qui me laissa de marbre.
Il est vrai que ITB ne m’aura pas laissé toute la marge possible pour profiter du côté underground de Berlin. J’en ai eu un bref aperçu lors d’une promenade nocturne vers notre auberge de jeunesse (une chouette adresse, d’ailleurs, si vous passez par là).
Je suis partie déçue. Déçue de cette ville dont on m’avait raconté que du positif, déçue malgré l’East Side Gallery inspirante, qui offre le temps d’une balade de l’espoir.
Je ne sais pas. Je ne l’ai peut-être pas regardé sous le bon angle. Je ne l’ai peut-être pas vécu comme il le fallait, pas découverte comme je le voulais. Mais il y a un côté frustrant à ne pas voir ce que l’on vous décrit et raconte avec des yeux pétillants, un côté énervant à chercher cette liberté tant décriée de la renaissance berlinoise. Alors si vous avez des adresses à partager, des endroits à ne pas louper ou des coups de cœur à laisser, ce sera avec plaisir que j’irais faire un tour dans votre Berlin à vous. Car malgré tout, je compte bien y retourner.
Updated on octobre 8, 2019
Prague en amoureux
La Saint-Valentin approche et on s’accordera tous à dire que c’est une fête ultra-commerciale et que l’on n’a pas besoin de ça pour prouver notre amour. N’empêche que nous sommes bien content de recevoir un peu d’attention, voire un petit cadeau ce jour là… ou de se retrouver entre potes célibataires pour contrecarrer ce joyeux bordel.
Moi je trouve que la Saint-Valentin, c’est surtout une bonne excuse pour partir en voyage… en amoureux !
Et d’ailleurs, pour partager mon amour des voyages avec vous, c’est à Prague que je vous emmène.

Ville oh combien mystérieuse, c’est en février que je décidais de partir. Bizarrement les capitales européennes me font de l’œil sous la neige. Une fois les pieds dans la vieille ville, c’est un vrai conte de fée qui se tournait… Mon prince charmant était là, j’attendais à tout moment qu’un dragon surgisse de derrière l’hôtel de ville pour enflammer ces ruelles pavées. Aujourd’hui, avec un brin de recul, je soupçonne le mélange de styles – gothique, baroque et roman – omniprésent dans la ville, de m’avoir jouer des tours.
En parlant de tours, saviez-vous que Prague avait le surnom de ville « au cent clochers » ? Pour jouir d’un panorama à 360° sur cette enfant bohème, grimpez en haut de l’hôtel de ville, auquel l’horloge astronomique adulée par les touristes, s’y accroche goulument. Vous y surprendrez le clocher de l’église Saint-Nicolas flirtant avec quelques toits enneigés.
Laissez vous guider par votre instinct… déambuler à l’écart des touristes. Profitez du parc de Petřín, aux effluves romantiques. Peu d’étranger s’y aventure l’hiver, et c’est un vrai bol d’air frais que de s’y promener.
On peut ensuite se diriger vers le château, qui du haut de sa colline, a tant à nous compter. Palais, galeries d’arts, monastère et musée… voilà qui vous occupera surement toute une après-midi. Il abrite également la cathédrale Saint-Guy, d’où ce vitrail aux senteurs d’art nouveau se révèle.

Dans l’enceinte du château, on retrouve la célèbre – Golden Lane – ou Ruelle d’Or, qui réserve un alignement de maisonnettes colorées, anciennement lieu de vie pour archers, aujourd’hui transformées en magasins. Dans mes souvenirs l’accès à ces maisons de poupées est payant… je vous conseille d’y aller en fin d’après-midi lorsque les magasins ferment, pour profiter du départ des touristes et prendre quelques prises de vues sans ombres.
Enfin, à la fin de la journée, on redescend le vieil escalier du château pour s’en aller voguer vers le célèbre Pont Saint-Charles. On ne peut y couper… Sous le regard majestueux des statues, on n’a pas l’allure fière. Il est plutôt impressionnant ce pont du XIVe siècle ! Attention à ne pas trop défier du regard ces dernières, vous risqueriez de vous retrouver nez à nez avec un touriste. C’est qu’il y a toujours foule ici… Pour un côté encore plus mystérieux et romantique, venez le matin très tôt ou le soir lorsque le soleil rentre chez lui.
Prague, c’est aussi ce goût pour la musique classique. Je n’ai pas visité la maison de Mozart (qui a vécu dans la ville quelques temps), mais en poussant la porte des bazars, sous le regard des antiquaires surpris de voir deux français chiner, j’ai découvert de vieux violons, dévoilant sous mon regard, leur bois rougissant. Je l’avoue… j’ai failli craquer pour l’un d’eux. L’avion et la limitation de bagages aidant, on a quand même fini par se rattraper sur le cristal du coin. Toujours aussi scintillant, 4 ans après.
Updated on octobre 9, 2019
TCQ #1 – Les voyages de presse
Tout ce que l’on ne vous dit pas sur les voyages de presse ! *
Point de vue de l’attaché de presse
Trouver un sujet, les idées, construire le circuit, contacter les prestataires, négocier les prix, préparer l’invitation presse, concocter sa liste de presse, inviter les journalistes, les relancer, les convaincre, les reconvaincre, lister les journalistes présents, veiller à ce que tout soit calé avant le jour J, les accompagner, s’assurer que tout se passe bien, être souriant faux cul avec les journalistes (pas tous hein, il y en a qui sont sympas !), tâter leurs ressentis, achever le voyage de presse en beauté (de préférence). Mais ce n’est pas fini ! Au retour, remercier les prestataires pour leur accueil (pour entretenir de bonnes relations, car c’est eux qui font l’activité touristique de la destination, eux qui vous font des tarifs dérisoires dans l’espoir que le journaliste les citera dans leurs écrits, eux qui permettent de faire vivre le voyage !)… remercier les journalistes, tout en les relançant, en leur rappelant gentiment qu’en échange de ces quelques jours gracieux, ils ont plutôt intérêt à vous pondre quelque chose dans leur magazine.
Vous l’aurez compris organiser un voyage de presse c’est du boulot ! Et une pression de fou, parce qu’il faut que tout se passe bien… parce que le but en soi d’un VP (raccourci utilisé dans le milieu, la classe !), ce n’est pas de balader le journaliste ou de le faire partir en vacances, mais c’est vraiment de l’impliquer au cœur de la destination, de l’emmener à découvrir des coins pas forcément connus autour d’une thématique, de le pousser à écrire des articles sur le sujet que l’on souhaite ! Et oui le voyage de presse, c’est un outil de manipulation de promotion qui demande beaucoup de sang froid et un brin de budget tout de même.
Mais ne vous inquiétez pas le journaliste sait où il met les pieds !
Point de vue du journaliste
« Tiens ! Encore un voyage de presse, dans le trou du cul de la France… »
Et oui ce n’est pas toujours évident d’être journaliste, d’autant plus que les invitations aux voyages de presse ne sont pas toujours bien ciblées. Du coup, on se retrouve avec une offre de 3 jours au cœur de la campagne auvergnate, alors que l’on écrit pour Citymachin… une proposition au cœur d’un hôtel de luxe **** alors qu’on est journaliste chez randomag et que notre cœur de cible, c’est la classe moyenne adepte d’aventures et d’auberges de jeunesse.
Oui, vous me direz que tout ça est alléchant ! Qu’en tant que journaliste on a une chance monstre et qu’il serait vraiment dommage de passer à côté de telles opportunités !
Mais vous croyez quoi ? Qu’un voyage de presse, c’est des jours de vacances tout frais payés ?! Non (à 50%) ! Ok… c’est au frais de la princesse, mais… partir en VP c’est bien aller travailler ! Car pendant que nous partons à la découverte des merveilles de l’Auvergne, c’est les articles au bureau qui s’empilent, les deadlines qui approchent et les pages blanches qui trépignent ! S’absenter, c’est perdre du temps sur ses projets pro, temps que l’on sait précieux. D’autant plus qu’au retour, à ajouter à la pile de travail qui s’est agglutinée, c’est bel et bien un article que l’on doit rédiger sur la destination visitée, ce sont ses notes à déchiffrer, ses idées à aligner, ses mots à mesurer (car oui, au final, on a bien été invité…). Un travail de longue haleine donc, à fournir, au retour de ces 3 jours pluvieux dans le creux des volcans (non il ne pleut pas toujours en Auvergne).
Oh ça oui, on en a profité ! Après l’arrivée en train ou en avion, c’est une déferlante d’activités qui s’enchainent… à peine le temps de respirer, qu’il est déjà l’heure d’aller visiter un musée, déguster un Bordeaux ou écouter la guide qui nous parle de guerre de religions. C’est le cerveau en ébullition que l’on essaye, tant bien que mal, de prendre quelques notes, histoire de ne pas en perdre une miette et de ne pas passer 3 plombes à rechercher l’info au retour. Mais gribouillage ou photo, il faudra choisir… car tout est chronométré. C’est bel et bien au pas de course que l’on s’engage dans un voyage de presse. La destination a tant de choses à montrer qu’il serait dommage de tout manquer. L’organisateur a beau alléger le programme, il faut bien « rentabiliser » le voyage.
Ouf, le soir arrive, c’est l’heure du diner. Un peu de répit… quoique l’on se sent bien obligé de papoter avec son voisin de table. Arrivé dans sa chambre d’hôtel, c’est épuisé qu’on se jette sur le lit. Même pas le temps de profiter des chocolats offerts par la maison, d’admirer la vue, de profiter de la baignoire auto-massante ou des 126 chaînes aux films désaltérants. C’est littéralement exténué qu’on s’endort, en se disant qu’une chambre de la sorte c’est bien dommage d’en profiter seul et qu’un logement moins mirobolant aurait fait l’affaire.
Comment ? Jamais content ?
Si si ! Le VP offre la possibilité de s’émerveiller, de découvrir des endroits auxquels on n’aurait pas pensé, de profiter d’un accueil chaleureux (un peu trop d’ailleurs) et de s’immerger dans une ambiance bon enfant où tout est beau et rose. Mais en parallèle, on ne choisit pas son programme (en général…il faut bien sur noter que la planète compte quelques privilégiés), la personne en charge nous montre ce qu’elle veut et il apparaît dur de se mettre à la place d’une personne lambda venue en touriste, visiter tel domaine. C’est un peu comme si on vous mettait un filtre « Instagram » devant les yeux.
Mais n’oublions pas que le voyage de presse reste bel et bien un fabuleux outil, pour montrer au monde entier aux français, les délices d’une destination, qu’elle soit connue ou non. Promouvoir des coins méconnus, faire découvrir un musée sous un angle particulier, susciter l’intérêt, l’émotion, tel est le but d’un tel projet. Cela reste peut-être un travail avec des points positifs et négatifs, mais l’on en retient au final un article, le précieux, qui vous incitera peut-être, à tenter l’aventure et à la transmettre. Car oui, avant le bouche à oreille, c’est une véritable source d’inspiration que l’on trouve dans les magazines et derrière cela se cache toute une démarche presque laborieuse. Mais si le résultat est là, ce sont des petits paradis sortis à la lumière du jour, qui raviront vous et moi.
* l’auteur de cet article ne doit pas être tenu responsable de votre manque de second degré. Merci.
