Swakopmund, mardi 21 janvier 2020.
Un article sur le vif, car j’ai besoin d’écrire. Écrire qu’ici je ne me sens pas à ma place, écrire que mon cœur n’est pas là, dans cette ville aseptisée. Écrire que je viens d’engloutir une tablette de chocolat que je m’offrais à l’époque en Nouvelle-Zélande, tu sais celle marron et blanche bien trop sucrée, en espérant que ça suffirait pour me remonter le moral.
J’ai cette boule dans la gorge, qui a du mal à passer malgré le citron que je viens d’acheter, afin d’atténuer le goût bien trop chlorée de l’eau du robinet.
Les rues sont vides, parsemées de gros 4×4 où les touristes semblent tout voir qu’au travers de leurs vitres. Les rues sont trop propres et bien trop calmes. Les jolies couleurs des façades me font penser à un parc d’attractions qui n’attirent plus la clientèle depuis bien longtemps. Un air de Queenstown, où tout semble fait pour le touriste au premier abord. Et bizarrement le rapprochement de ces deux villes si éloignées géographiquement, semble corréler avec un air de capitale des sports extrêmes.
Un mois. Je me suis engagée pour un mois auprès d’une auberge de jeunesse. Quelques heures de travail et du temps libre. Mais à peine ai-je eu posé les pieds dans ce lieu, mon cœur a eu envie de partir, de rentrer chez lui sans même visiter le pays. C’est que l’urgence de mon hôte m’a fait venir directement de la capitale, après mes quelques heures de vols. Je n’ai pas eu le temps de m’approprier les lieux, pas eu le temps de faire du Couchsurfing, pas eu le temps de me faire une première impression sur la Namibie en dehors de cette auberge, à l’atmosphère trop tranquille.
Pourtant dimanche dernier, je suis allée surfer. J’ai affronté ma peur des vagues avec une planche. Je ne sais pas encore les apprivoiser, mais je n’ai pas réfléchi et j’ai foncé. Alors pourquoi est-il difficile pour moi de dire que je m’en vais ? Que Swakopmund n’est pas assez vivant pour que j’ai envie de rester… ou que je n’apprendrais rien et que ce n’est pas ce que je recherchais ? La culpabilité me prend la tête et je sens au plus profond de moi que ça ne sert à rien de forcer.
Heureusement le sourire des quelques clients me remettent d’aplomb le temps d’une minute, même si l’envie de me glisser dans leur coffre de voiture se fait pressente. Alors peut-être que demain j’irais faire du vélo dans les dunes, peut-être que le musée de la ville m’apprendra quelques éléments rudimentaires pour survivre les trois semaines à venir… ou alors je prendrais mon courage à deux mains, mes cliques et mes claques et regarderait la liberté en face en me disant que je ne sais pas de quoi sera fait demain, mais que ma petite voix intérieure pourra surement me guider, comme elle le fait maintenant, criant « Lucie ce n’est pas toi le problème, part pendant qu’il en est encore temps ».
La côte Namibienne est la plus difficile mais ensuite la plus enrichissante à amadouer. Et au final, comme la Namibie en général, c’est elle qui vous apprivoise.
C’est joliment bien résumé. Mes quelques jours dans le Damaraland ont pu le confirmer.
Swakopmund cependant ne sera pas la ville où je me sentirai chez moi.
Pingback: 4 jours dans le Damaraland en Namibie - Mondalu
Pingback: Voyager en Namibie en transport en commun - Mondalu
Pingback: Voyage en Angola, de Lubango à Lluanda - Mondalu
Pingback: Rencontres Namibiennes: l'exemple de TOSCO - Mondalu