Un voyage en Angola me faisait rêver depuis quelques mois. La Kizomba, découverte lors de mon année d’expatriation en Côte d’Ivoire, m’avait bercé pendant les moments difficiles. Je m’évadais sur ces notes qui redonnent espoir, qui insufflent l’énergie enserrée en étau dans un brouhaha permanent. Je reprenais confiance grâce à la danse et les paroles en portugais me donnaient des envies d’ailleurs. L’Angola serait ma prochaine destination, un choix de cœur et d’âme, pour réconcilier une dame avec ses désirs intérieurs.
C’est de la Namibie que je rejoignais l’Angola, un jour de février 2020. Je ne savais pas encore que cette année serait bizarre et que je profitais de mes derniers instants d’insouciance. Je venais de passer la frontière accompagnée d’une personne de confiance, qui m’avait laissé à l’arrêt de bus qui me mènerait à Lubango. J’avais pu échanger de l’argent à la frontière pour me permettre de vivre quelques jours et acheter une carte SIM histoire de communiquer avec mes futurs hôtes.
Trouver des dollars américains en Namibie avait été une longue histoire… J’avais lu que les dollars américains étaient très recherchés en Angola et avaient plus de valeurs que les dollars namibiens sur le marché noir. On m’avait aussi dit qu’il était très compliqué de retirer de l’argent directement aux distributeurs (ce que je fais habituellement dans chaque pays que je visite) et que plusieurs voyageurs avaient retrouvé leur carte bloquée ou avalée par ceux de la frontière. Songe ou réalité, je ne voulais pas prendre le risque de me retrouver sans rien, une fois arrivée en Angola. A Windhoek, j’avais passé ma matinée à courir après ces fameux dollars américains puis à Otjiwarango, un après-midi. Mon dernier espoir s’était trouvé à la frontière de Oshikango, où après maintes négociations et explications, la dame avait bien voulu me faire l’échange requis des dollars namibiens que j’avais retiré entre temps.
Pour une question de discrétion et de sécurité, j’avais décidé que j’échangerais quelques dollars américains et mes derniers dollars namibiens, auprès des rabatteurs plutôt que d’attirer l’attention en sortant d’une banque. Ce commerce informel est illégal et pourtant les kinguillas (surnom des changeurs de devises des rues) semblent encore tolérés. Ces derniers vous donneront un peu plus de Kwanzas (monnaie de l’Angola) que si vous alliez à la banque. Il existe même un taux « officiel »: www.kinguilahoje.com
Pourquoi ? Depuis la crise pétrolière de 2014 (l’Angola étant le 2ème producteur africain après le Nigéria), le pays a plongé dans la récession. L’économie angolaise en est très dépendante, puisque 70% des revenus de l’état proviennent de l’or noir, d’après cet article du Monde. En 2015, les investisseurs étrangers sont partis et l’inflation a considérablement augmenté (jusqu’à 30% en 2016). Alors que plus d’un tiers de la population est sous le seuil de pauvreté (« 36,6 % de la population vit avec moins de 2 USD par jour » selon la Banque Mondiale), il a fallu trouver une solution pour survivre. Les plus pauvres ont pu se tourner vers le marché noir et en 2018, l’économie parallèle semblait « concourir jusqu’à 90% de l’activité économique locale ». Pourtant le pays s’était relevé de sa dernière guerre civile fin 2012 grâce au pétrole, qui avait permis un taux de croissance économique moyen de 12% jusqu’en 2013 (dont une croissance exceptionnelle de plus 20% du PIB en 2006 !). Avec un PIB moyen par habitant de 2 809 USD en 2019, l’Angola reste un pays riche mais très inégalitaire, avec un taux de chômage atteignant les 29% début 2019.
En attendant la diversification de son économie, l’Angola se débrouille et le dollar s’échange dans la rue, amplifiant la dépréciation de la devise locale. Échanger son argent au marché noir vous permet d’acheter plus de kwanzas que vous ne le feriez à la banque mais cela joue sur la perte de valeur de la monnaie locale, face au billet vert américain que tout le monde s’arrache. En 2015, on achetait 135,2 kwanzas avec un dollar américain contre 479 kwanzas en 2019 sur le marché officiel. Les amis angolais que j’ai rencontré m’ont tous recommandé de me tourner vers ce dernier. Maintenant que vous avez toutes les cartes en main, c’est à vous de voir.
Depuis le 30 septembre 2023, les Français et 97 autres nationalités sont exemptées de visa de tourisme.
Quand je raconte que je suis partie en voyage en Angola, la plupart des gens me regarde avec des yeux ronds. « En Angola, mais il n’y a pas la guerre là-bas ? ». Non, la guerre n’est plus depuis bien longtemps. De 1961 à 1975, la guerre d’Indépendance a eu lieu, afin de s’extraire de l’influence portugaise, présente depuis le 15ème siècle. S’en est suivi une guerre civile qui a duré 27 ans de 1975 à 2002, opposant les deux principaux mouvements de libération, au lendemain de l’Indépendance proclamée du pays. Le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) soutenu par le bloc de l’Est et Cuba, alors au pouvoir, s’oppose à l’UNITA soutenue par les États-Unis, l’Afrique du Sud et l’ex Zaïre (la République Démocratique du Congo), offrant une mini guerre froide sur le champ de bataille. Elle s’achèvera avec la disparition au combat du dirigeant historique de l’UNITA.
18 ans plus tard, je n’en vois pas les stigmates en tant que touriste marchant dans la capitale. Mais il faut faire un brin de recherche avant de venir au pays. Rare sont les informations en français sur le voyage en Angola. Heureusement les groupes de discussions et forum m’aiguillent sur les démarches du visa à la frontière terrestre de Santa Clara. Le visa coûte actuellement 120 USD pour une durée de 3 mois. Pour votre demande en ligne, il faudra fournir de nombreux justificatifs: hébergement, ressources financières et billet retour. Ce dernier est obligatoire… Moi qui n’aime pas avoir de date, j’ai du réserver un billet d’avion après avoir vu ma demande refusée une première fois (même en leur expliquant que je comptais passer à nouveau une frontière terrestre en transport en commun). Pareil pour l’hébergement: il faut pouvoir prouver où vous allez dormir pendant toute la durée de votre séjour. Grâce à un site de réservation en ligne connu, j’ai obtenu mes preuves, mais seulement pour un mois. A la frontière, un visa d’un mois m’a donc seulement été octroyé (au lieu des 3 indiqués) et il m’était alors impossible de revenir en Angola après mon excursion à Sao-Tomé-et-Principe (le visa étant multi-entrées). Si vous passez la frontière terrestre de Santa-Clara, il sera peut-être plus intéressant de payer votre visa en dollar namibien (car moins cher).
Plus d’infos sur l’obtention du visa pour un voyage en Angola ici.
Me voilà donc à la frontière du côté angolais, entrain d’attendre le bus qui me mènera à Lubango ma première destination. J’ai choisi de voyager avec la compagnie de bus Macon car, via leur site Internet, il est possible d’accéder aux différents horaires. Se déplacer en transport en commun en Angola est beaucoup plus facile qu’en Namibie. Il y a aussi la compagnie Angoreal que je n’ai pas testé. Si vous voyagez léger, vous pourrez toujours opter pour les mini-bus (beaucoup moins chers) qui transitent de ville en ville pas toujours confortable ou trouver une voiture. Il y a des coins particuliers de rendez-vous dans les différentes villes et si vous parlez portugais, il vous suffira de demander aux locaux, ce qui n’était pas mon cas.
Mon bus finit par arriver et me voilà à bord pour 6000 Kz en direction d’une ville dont je ne parle pas la langue. L’appréhension est là, mais mon voisin du jour en profite pour discuter. Il fait l’aller-retour entre la Namibie et l’Angola, et par chance parle donc anglais. J’essaie de grappiller quelques informations sur la ville de Lubango, mais ce dernier continue jusqu’à Luanda, la capitale. Il m’explique qu’après la crise, il a du se tourner vers le pays voisin pour son business et s’est lancé dans le commerce de voiture pour faire vivre sa famille. Il a l’air de ne pas trop mal s’en sortir, malgré le coût élevé de la vie.
J’étais en contact avec un couchsurfeur qui ne pouvait pas m’héberger, mais devais me donner l’adresse d’un hôtel qu’il connaissait. Celui que j’avais trouvé en ligne était bien trop cher pour mon petit budget. Sauf que je n’ai plus eu de retour. Un angolais apparaissait régulièrement sur les forums de discussions relatifs à l’Angola, alors je le contactais sur le trajet qui me menait à Lubango. Il me répondit presque immédiatement me conseillant un hôtel et me proposant de m’y accompagner, le bus arrivant en pleine nuit. Maintes fois conseillé par d’autres voyageurs, je me laissais guider. Il me récupéra à la station de bus de Lubango avec sa femme, mon voisin du jour rassuré que je sois entre de bonnes mains, et me laissa à la Residencial Dumas, rue Deolinda Rodrigues (+244 92 66 86 888). J’ai déboursé 15000 kz pour deux nuits, dans un petit hôtel propre et bien situé. Le personnel ne parle pas anglais, mais a été d’une grande aide avec mon « portugnol » hésitant. Toujours serviable, avec un grand sourire, ils m’ont trouvé un taxi pour Tundavala et m’ont conseillé un petit bouiboui pour me restaurer.
Après avoir passé une nuit confortable, l’aventure ne faisait que commencer. J’avais lu que Tundavala valait le détour et qu’il me faudrait trouver un taxi de Lubango pour pouvoir y accéder. Je demandais un coup de main à la réception ne parlant pas portugais, et on me trouva un taxi assez rapidement. J’ai pu le négocier à 6000 kz aller-retour (compter 4000 kz en moto-taxi), sachant qu’il faut 1h de route pour y aller.
Mon nouveau chauffeur m’embarque donc sur la route menant à Tundavala. J’aperçois la statue du Christ de Lubango perchée à 2130 m d’altitude qui me projette à Rio de Janeiro, et recoupe l’histoire coloniale de ces doux pays, quittant la ville pour plonger au cœur de paysages vallonnés. La route monte doucement à bord de mon taxi roulant sur les routes qui finissent par être pavées. Les enfants marchent en petit groupe au bord, leur cartable sur le dos et parfois une chaise en plastique coloré au dessus de la tête. Ils semblent rentrer de l’école… ou y aller. Certains hèlent le taxi et le chauffeur les regarde hésitant. Je me contente d’observer à travers la vitre ce nouveau pays qui s’offre à moi, les collines majestueuses, me plongeant presque au cœur de Vattavada.
J’essaie d’échanger deux, trois mots avec mon compagnon de la matinée. A défaut de connaître le portugais malgré mes quelques leçons en ligne, je tente de me souvenir de mon espagnol, espérant qu’un mot se rapprochera de la langue locale. Un voyage en Angola se prépare, en emportant avec vous quelques phrases. Finalement c’est quand je lui dirais d’ouvrir ses portes aux enfants des bords de route, que le chauffeur de taxi finira par se dérider.
Nous finissons par arriver sur un parking et mon compagnon me dit de le suivre. Nous longeons le chemin offrant une vue plongeante sur la ville de Bibala et la plaine alentour. Le soleil est au zénith et la lumière écrasante, ne permettant pas de profiter au maximum de la profondeur de la gorge, qui semble faire office de frontière naturelle entre la province de Namib et de Huila. Il parait que les couchers de soleil y sont magnifiques. Je fais le tour et suis le chauffeur parmi les pierres. Les randonnées m’inspirent mais après quelques photos à admirer les paysages alentours, il est temps de rentrer sur Lubango.
Je vais manger un bout à la Mediateca près de l’hôtel et me retrouve coincé à ne pas pouvoir dire ce que j’aimerais qu’on me mette dans mon sandwich. Les mots « tomato » et « queso » suffiront à étancher ma faim, mais je me dis que ces prochaines semaines vont m’apparaître limitantes. Je continue ma route et décide de marcher au cœur du centre de Lubango.
Je ne sais pas à quoi m’attendre. Est-ce dangereux ? Puis-je me balader toute seule ? Je ne suis pas venue pour rester enfermer dans ma chambre d’hôtel et découvrir un pays à travers les vitres tintées d’un bus. Je m’engage donc au cœur de la ville, longeant la « rua comandante Saidi Mingas » pour rejoindre la cathédrale et son jardin. Les rues sont animées, dénotant terriblement avec mon expérience namibienne. Je suis en joie. J’observe discrètement, marche doucement et me laisse surprendre à admirer le Christ du haut de son plateau, que je ne rejoindrais pas cet après-midi là. Personne ne me dévisage, personne ne m’interpelle en me disant « eh blanca », comme on n’aurait pu le faire en Côte d’Ivoire. Mes quelques pas hésitants en Angola sonnent le début prometteur d’une belle aventure. Au fond sans rien savoir du pays, je m’attendais inconsciemment à ce qu’il soit comme ça: bienveillant, bercé par quelques rythmes anciens fusionnant avec le renouveau, un peu comme à l’image des bâtiments de Lubango, dont les teintes passées semblent vouloir évoquer une époque ancienne plus faste.
Je me prends à rêver à travers les rues de Lubango, puis rentre à l’hôtel pour me renseigner sur mon billet de bus. Je partirai le lendemain sans avoir arpenté la route de la Serra da Leba qui serpente au milieu des montagnes ou d’avoir pu randonner dans les contreforts de Tundavala. Je me dis que ce voyage en Angola est un voyage d’apprivoisement, afin de mieux revenir une prochaine fois… à vélo peut-être ou avec un moyen de locomotion à mon nom.
A l’hôtel de Lubango, le réceptionniste m’indique où se trouve la station de bus. Son collègue me propose de m’accompagner… gênée, il insiste et j’en profiterais pour échanger avec lui sur le trajet. Mon « portugnol » finit par faire effet et on arrive à tenir une conversation tintée de gestes et de signes colorés, mon cœur rempli de gratitude quant à cette rencontre fortuite. Le lendemain, je décide de marcher jusqu’à la station de la compagnie Macon, bien trop timide pour arrêter une moto jusqu’à ce que l’un des réceptionnistes m’interpelle et me mette dans un mini-bus qui n’ira pas dans la bonne direction. Je finirais par grimper à l’arrière d’une moto pour quelques minutes de route, un brin en avance par rapport au bus que je dois prendre. Un thé offert par la compagnie plus tard, je partirai en direction de Benguela (compter 7800 kz).
J’apprécie la route et ses paysages, laisse mon âme absorber chaque onde qui passe à la radio, profitant du calme et des quelques conversations que j’entends ça et là. La curiosité de mon voisin finit par l’emporter et il commence à me demander ce que je viens faire en Angola. Il parle anglais… encore une fois je me sens coupable et soulagée. Coupable de ne pas parler portugais dans le pays qui m’accueille et soulager de pouvoir échanger, dans l’espoir d’ingurgiter un maximum d’informations sur l’homme qui se tient en face de moi, la femme à l’arrière ou l’enfant que je croiserais plus tard mendiant dans les rues de Luanda.
Par chance, une couchsurfeuse m’attend à Benguela et me donne rendez-vous directement chez elle un peu avant la ville chef-lieu de la province au même nom. A l’arrêt suivant, je demande au chauffeur s’il connait cet endroit. Ce dernier est loin d’être patient et me dis d’aller me rasseoir. Mon voisin viendra à mon secours, passant de l’anglais au portugais si aisément et nous finirons par trouver cette adresse au milieu de nulle part, après maintes explications de mon hôte. Je descendrais en bord de route poussiéreuse et finirait par trouver une dame et sa fille, qui m’indiqueront où se trouve M. Derrière une façade bétonnée, je découvrirais un jardin luxuriant, à l’image de la famille qui m’accueille.
A peine arrivée, je dépose mes affaires et part avec M. chevaucher un taxi-moto, afin de héler un mini-bus en direction de Benguela. C’est assise entourée que je ferais connaissance avec la jolie angolaise qui m’accueille pour quelques jours. J’adore les voyages en mini-bus plein de couleurs, de jolies rencontres, de conversations bruyantes. J’ai l’impression que l’âme du pays s’y donne rendez-vous et j’ai l’occasion de me familiariser avec les langues locales. On en compte une trentaine en Angola, comme le kimbundu, tchokwé ou l’umbundu. Mais ne reliant seulement les villes entre elles lors de ce voyage en Angola, je n’entendrais que les douces intonations portugaises. M., elle, parle anglais. Je suis heureuse de pouvoir apprendre à la connaître dans une langue familière, mais m’oblige à dire quelques mots en portugais, la faisant sourire. Elle est heureuse de pouvoir pratiquer son anglais et me mène chez sa tante, qui tient un restaurant. J’y goûte un délicieux poisson grillé, puis nous nous octroyons une balade digestive dans les rues de Benguela.
Nous longeons la mer via la rua Manuel Cerveira Pereira et M. me raconte que la ville était autrefois une plateforme commerciale importante, notamment liée à la traite des esclaves. Je ne visiterais pas le Musée National Archéologique, étant en bonne compagnie, mais n’hésitez pas à y faire un tour. Nous zigzaguons ensuite à travers les rues, mes yeux à la recherche des beautés passées d’antan. Les bâtiments jaunes pâles semblent les plus splendides et M. m’apprend que ce sont des constructions relatives au pouvoir. Je me laisse guider, enthousiaste aux sons de Semba et Kizomba qui émanent des rues et aux palmiers qui parsèment cette ville agréable.
Nous irons ensuite nous réfugier dans un café climatisé, mon hôte se sentant fiévreuse et malade. Quelques amis à elles sont là. Elle prend le temps de se reposer au frais et j’écoute les conversations hyper concentrée.
Le lendemain, nous quittons Benguela pour aller plus au nord à Lubito, direction la plage au niveau du restaurant Batuk. Les chaises longues nous attendent et il n’y a personne pour venir nous sortir de notre sieste ensoleillée. Le sable fin dénote avec l’océan atlantique, et les vagues fraiches nous incitent à rester un peu trop longtemps au soleil. Une douche extérieure est à disposition. Finalement M. est un peu comme moi, pas très plage, mais nos conversations finissent par nous donner tord et nous restons assez longtemps pour je prenne quelques coups de soleil. Un repas plus tard, c’est des amis à elle que nous rencontrons. Avec bonne humeur et rire, nous nous laissons embarquer jusqu’à Benguela, où un karaoké doit se tenir le soir au dernier étage d’un hôtel. Fatiguée par mes épaules cuisantes et cette journée au soleil, nous finirons par rentrer à la maison, avant que notre table de 12 ne finissent par chanter.
Les Angolais présents étaient tous adorables et bienveillants. Lorsqu’ils ont compris que je ne parlais pas portugais, ils ont lancé quelques phrases de leur anglais hésitants, me mettant tout de suite à l’aise. L’impression d’être chez moi dans un pays inconnu jusque là, ne faisait que se renforcer.
Le lendemain, nous devions repartir pour une journée à la mer, cette fois plus au sud, mais un malentendu et la fatigue de M. suite à sa maladie inconnue, nous contraint à rester à la maison pour nous reposer. C’est au cœur de la famille que je cherche à m’intégrer, son père m’invitant à déguster une spécialité locale. Mon manque de portugais se ressent à nouveau, mais mon « muito obrigado » et mes quelques efforts en « portugnol » finiront par faire effet. Je trouve toujours cela difficile d’exprimer mon immense gratitude envers mes hôtes, même si je parle la langue… alors lorsque je ne la parle pas c’est tout un exercice qui s’impose à moi.
Je partirai le lendemain. M. devant travailler, sa tante et ses cousins finissent par m’embarquer de beau matin jusqu’à Benguela, où je prendrais mon bus pour Luanda (compter 7500 kz). Je passerai la journée assise à observer les paysages à travers la vitre sur plus de 540 km. J’aperçois parfois la mer, mais la route semble régulière dénotant avec l’intérieur des terres. Les passagers du bus changent régulièrement, s’arrêtant de villes en villes. Je me retrouve à côté d’une femme et son enfant magnifique, mais me contenterais de sourire lorsqu’elle tournera la tête vers moi. Je lui dis que je descends à Luanda.
Au sud de la capitale, se trouve le Miradouro da Lua, un point de vue sur une formation géologique intéressante que l’on pourrait comparer à un paysage lunaire. Difficile de demander au chauffeur de faire un petit détour sur la route principale pour immortaliser cet instant. J’essaie de l’apercevoir par la fenêtre mais il est déjà tard et la lumière rare. Peut-être pourrais-je m’y arrêter en allant à Cabo Ledo plus au sud encore, une plage réputée pour les surfers. Sur la route se trouve ensuite la Peninsula de Mussolo, apparemment magnifique que j’espère rejoindre de Luanda, tout comme le Parc national de Quiçama.
J’arrive de nuit à Luanda et mon hôte du soir m’a commandé un taxi car mon application ne marchait pas. Je finis tant bien que mal à retrouver le chauffeur, qui me dépose en plein centre Rua Rainha Ginga, repérable à la grand enseigne Total. Je rencontre ma couchsurfeuse du soir D. qui m’accueille avec un bon repas. Quand je vous parlais de gratitude…
Je passe la semaine avec elle, voire deux. Je ne sais plus. Le temps a ralenti et j’ai l’impression de vivre à Luanda depuis quelques mois. D. travaille la journée et on se retrouve le soir pour échanger. Je prends donc mon temps comme le ferait une personne qui vient d’arriver dans la ville et a une année pour la découvrir. Je ne sais pas trop où trouver les informations me permettant de découvrir Luanda. Je marche donc le long de Marginal pour m’imprégner de la vue, croisant les amoureux se tenant par la main, à des années lumières de mon expérience ivoirienne, où encore aujourd’hui je cherche à en comprendre les relations humaines. Ici les codes semblent familier, comme un air du sud qu’on aurait manqué.
Puis je pousse la porte de la forteresse St Michael, le jour d’un grand évènement de musique électro. Je serpente entre les câbles et les scènes, et personne ne semble en vouloir à ma présence curieuse. Finalement je ne suis que là pour admirer la vue et prendre un peu de hauteur sur la capitale, du haut du Mont Sao Paulo. La forteresse abrite le musée des forces armées, souvenir d’un passé qu’on aimerait oublier.
Le jour d’après, je m’en vais me promener vers la cathédrale, me retrouvant au milieu de personnes qui semblent s’être posés pour le déjeuner, la sieste de l’après-midi ou sont là à longueur de journée, espérant croiser un individu plus fortuné. Puis je m’aventure au Musée national d’Anthropologie qui semble être le seul musée du centre ville. L’avantage de vivre à deux pas de Marginal, c’est que je peux tout faire à pied. Le musée semble en travaux. Je rentre pousser par une nouvelle dynamique et un homme m’interpelle pour savoir où je vais. Mon « portugnol » fait à nouveau l’affaire car il me conduit à l’entrée du-dit musée auprès de la femme à l’accueil, qui récupère mon téléphone le temps de la visite.
L’homme qui m’a accueilli me présente à J. qui parle français et me propose de faire une visite guidée. Pourquoi pas un brin de compagnie. On discute doucement, son français charmant assorti à des yeux pétillants et un grand sourire. Je bois ses paroles et il me parle des différentes salles et m’explique qu’ils sont entrain de tout réorganiser dans le musée, afin qu’il retrouve son image de musée incontournable. Heureusement qu’il est là car l’absence de panneau explicatif n’aurait rien donné. Je grappille donc quelques informations et j’aimerais rester là à échanger longuement, mais le musée ferme déjà. J. m’entraine dehors, me présente à son ami musicien et me montre ses sculptures car en plus d’être anthropologue, cet angolais est un fin artiste. Charmée par cette rencontre, je prendrais la carte qu’il me tendra et rentrerait dans mon nouveau « chez moi ».
Quelques jours plus tard, je le contacterai afin de savoir si le musée de l’esclavage est bien ouvert, ne trouvons aucune information en ligne. Par chance il a ces détails et me propose carrément de m’accompagner. Après m’être assurée que cela n’empiéterait par sur son travail, nous nous retrouvons à 10h un matin. Prendre un taxi pour aller jusqu’au musée m’aurait couté 3000 kz l’aller dans mes souvenirs. J’imaginais qu’il était possible d’y aller pour bien moins, les angolais n’étant pas tous capable de s’offrir une telle somme. J. m’offre le choix de s’atteler aux mini-bus dont je n’aurais jamais pu trouvé l’information seule dans mon portugais débutant. Même en Côte d’Ivoire, il m’aura fallu presque un an pour tenter d’apprivoiser ces transports en commun qui te prennent quelques pièces d’un point à un autre précis. J’imagine cela un peu comme une tradition orale qui se transmet de génération en génération, au bouche-à-oreille sans plan écrit. C’est peut-être pour ça que je trouve ces mini-bus fascinant: ils me donnent l’impression de faire partie de ce monde rien qu’un instant.
Je suis donc J. à travers ce labyrinthe roulant et nous finirons par prendre 2, 3 ou 4 mini-bus (qui me reviendront moins cher qu’un taxi même en payant pour deux). Nous quittons Luanda et j’en profite pour discuter, me laissant voguer au gué du trafic. Nous finissons par arriver. J. m’entraine au cœur du marché Benfica qui rassemble l’art local, de vanneries angolaises aux sculptures en bois. Je suis la seule touriste dans le coin, et chaque vendeur veut me montrer les beautés qu’il a crée de ses mains. J. vient à ma rescousse lorsqu’ils se font trop pressant, mais finalement avec un grand sourire et un air désolé, je continue à avancer parmi les allées d’artisans. Je n’ai que très peu de place dans mon sac et mon voyage est censé durer encore quelques mois.
Nous rejoignons ensuite le bâtiment du 18ème siècle et une jeune femme m’accompagne à travers les différentes salles, m’expliquant l’histoire des esclaves qui partaient pour le Brésil ou Cuba, après s’être fait baptiser dans la chapelle que nous visitons. Le musée existe depuis 1977 et comme à chacune de mes visites de ces sites témoignant des atrocités humaines, la vue y est belle. A chaque fois, la mer s’offre calme à travers le cadre d’une fenêtre ou d’un arche, nous faisant oublier pendant quelques secondes l’objet de notre présence. D’ailleurs J. me montre par la fenêtre le lieu d’embarquement pour la presqu’île de Mussulo, que l’on peut rejoindre en bateau juste en face.
Je n’irais jamais à Mussulo, où J. me raconte que les luandais y passent souvent leurs week-ends dans un cadre idyllique. Je me contenterais de la presqu’île de Luanda, où D. m’embarque le temps d’un repas. Gourmande comme moi, elle m’emmène dans un restaurant local, afin que nous partagions un Mufete. Nous choisissons notre poisson qui sera ensuite grillé et accompagné de haricots blancs cuits dans l’huile de palme, de bananes et manioc grillé: un délice !
Nous reviendrons un soir sur l’île pour profiter d’un karaoké avec ses amis expatriés et angolais, à l’Infinitus Bar. C’est un endroit convivial où vous rencontrerez la jeunesse aisé de Luanda, où du moins ce que j’en imagine. Les personnes avec qui j’ai pu parler travaillaient dans le pétrole. Vous pourrez profiter du sofa ou de la scène, admirer les portugais et angolais chanter en cœur des chansons que tout le monde semble connaître sauf moi.
Je retournerais une dernière fois sur l’île, pour profiter de la mer et d’une soirée concert avec un gars rencontré sur Marginal. La scène musicale est vive à Luanda et il suffit de demander autour de soi, chacun ayant une adresse à vous conseiller.
Mais un voyage en Angola ne serait rien sans quelques cours de Kizomba. C’est cette danse qui m’avait fait venir jusqu’ici et j’avais envie d’en capturer l’essence des nuits chaudes luandaises.
C’est donc avec P. un couchsurfeur, danseur professionnel, que j’assistais à ma première soirée luandaise. Je viens à peine d’arriver à Luanda que l’on se retrouve en fin de journée un jeudi soir pour quelques heures de danse au Marginal Lounge. L’endroit est cosy avec une population mixe et il est apparemment possible de prendre quelques cours de salsa vers 20h, avant que la sociale commence. S’en suit alors plusieurs styles, et le DJ passera de la salsa à la bachata, du semba à la kizomba. P. m’accorde ma première danse, puis d’autres danseurs suivront, dans la bonne humeur et la considération. Je me dis que c’est le lieu idéal pour venir rencontrer du monde, lorsqu’on vient s’installer dans la capitale.
Il y a aussi le BarBar, qui proposait une soirée le jeudi suivant lors de mon voyage en Angola.
Le jeudi soir c’est au Caminito que l’on se retrouve pour danser. Je n’y suis pas allée, étant invitée ailleurs. Sous forme d’afterwork payant (comptez 6000 ou 7000 kz), les angolais s’y retrouvent pour décompresser après le travail vers 18h/19h et danser avec leur groupe d’amis. La soirée continue jusqu’à 2h du matin, laissant le temps de profiter d’une partie de la nuit.
Je propose plusieurs fois à D. de s’octroyer une soirée kizomba. Elle me dit que nous pouvons aller danser à Marginal le dimanche soir, du côté du stand de glace. Dimanche arrive et je ne la sens pas motivée. Je pars donc toute seule admirer le rendez-vous incontournable de Luanda: « Kizomba na rua« , littéralement kizomba dans la rue. C’est en effet au bord de l’eau que les angolais se retrouvent de 18h à 21h. J’arrive aux alentours de 19h, ratant ainsi le cours gratuit proposé en début de soirée. Très vite, je me fais inviter et me laisse guider aux sons de la kizomba et du semba. On est loin de l’Urban Kiz, la kizomba remasteurisé à l’Européenne où les sons électros semblent s’être imposés dans l’air du temps. Ici je vibre aux sons angolais, comme une victoire du passé sur la modernité. Chaque danseur est hyper patient, apprenant et je finis par vite me mettre en confiance. Il parait qu’on peut y croiser les meilleurs danseurs et professeurs de Luanda et si je devais revenir en Angola, je ferais attention à passer plusieurs dimanches à Luanda. Si vous arrivez en ville et que vous débutez, je pense que c’est le meilleur endroit pour commencer et trouver les bonnes adresses pour prendre des cours. J’y ai rencontré un gars sympa, qui m’aiguillera le reste de la semaine sur les soirées luandaises.
On m’a souvent parlé de Jango Valeiro que je n’ai pas pu testé. Lors de mon voyage en Angola, un groupe y jouait de la kizomba en live un mardi soir. On m’a dit que c’était assez récurent en fin de semaine et que c’était plutôt agréable de pouvoir profiter d’un concert tout en dansant. Jango Valeiro est apparemment un restaurant sympa, à l’entrée de l’île de Luanda.
J. rencontré au musée d’anthropologie m’a parlé du Cha de Caxinde. C’est l’une des références angolaises en terme de scène musicale. Il semble qu’un rendez-vous hebdomadaire est proposé pour danser la kizomba et quand j’y étais cela semblait se tenir le mercredi soir. Les dates changent en fonction des années, pensez-y. Le Cha de Caxinde est, si j’ai bien compris, tenu par une association qui souhaitait proposer un accès culturel pendant la guerre civile et offrir un nouveau souffle, un exutoire. Encore active aujourd’hui, elle propose régulièrement des concerts et spectacles, alors renseignez-vous sur ce lieu immanquable.
Je vous ai déjà laissé quelques pistes au cœur de cet article. Il y a plusieurs endroits sur l’ile de Luanda. On m’a conseillé Caribe, Miami ou encore Wakimono. Je suis allée écouter un concert de rap angolais un vendredi soir au Miami Beach. C’était assez improbable et plutôt sympa. On peut aussi en profiter pour faire un bain de minuit avec la mer juste en face, les personnes étant rares à se baigner le soir. Le dimanche, beaucoup se retrouve dans l’un de ces restaurants afin de profiter d’un brunch et d’une journée à la plage. Si vous aimez les expositions, jetez un œil à la Fundaçao Arte e Cultura qui se trouve aussi sur l’île de Luanda. Au centre ville, il y a le LAC où je retrouve une ancienne collègue d’Abidjan, qui bosse dans la ville. J’y découvre un espace ouvert, assez lounge avec un concert ce soir-là.
Vous l’aurez compris Luanda est une ville active et il suffit de pousser quelques portes pour trouver des sorties à son goût. Il y a souvent des concerts proposés, reste à savoir encore où les trouver. Les restaurants, bars, espaces artistiques ont peu souvent des sites Internet à leur nom. Par contre, n’hésitez pas à aller faire un tour sur les réseaux sociaux afin de trouver quelques adresses et évènements. Le meilleur plan est encore d’aller danser à Marginal un dimanche soir, afin de rencontrer quelques locaux qui seront ravis de vous indiquer leurs meilleures soirées.
Avant de partir du pays, je souhaitais m’aventurer jusqu’à Malanje, afin de découvrir les célèbres chutes de Kalandula. P. le danseur me met en contact avec un gars qui habite sur place. Je prends un bus Macon qui m’emmène à Malanje pour 4400 kz (comptez en plus 3000 kz de taxi pour rejoindre la station de bus éloigné de la ville). Arrivée sur place, son ami C. me rejoint à l’arrêt pour me conduire à mon hôtel du soir, Hospedaria Cacuso (11 000 kz la nuit). Les hôtels semblent rares à Malanje et les informations limitées sur Internet en français comme en anglais. Il est possible de pousser jusqu’à la Poussada Calandula, à l’Est de la cascade, un hôtel qui laisse l’opportunité de planter une tente pour 5000 kz sur leur terrain (offrant une vue directe sur les chutes). Personnellement il m’était impossible de relier Malanje à cette adresse avant la nuit.
Ce n’est que le lendemain donc, que je rejoins les chutes de Kalandula, par l’accès Ouest, après maintes négociations auprès de C. qui parle portugais. On m’avait dit qu’il fallait compter 15 000 kz pour faire le chemin en taxi et je finis par acquiescer pour 20 000 kz après des heures d’échange via traducteurs en ligne. Cela me parait énorme par rapport aux prix négociés jusque-là pendant tout mon voyage en Angola, mais finalement après avoir vu l’exaspération dans son regard, je finis par acquiescer pour les 24€ de trajet. Et oui, en convertissant tout cela me parait bien ridicule. C. indique au chauffeur de taxi de me retrouver le matin à mon hôtel.
C’est toujours le sentiment de profiter de mon statut de touriste qui ressort de ce genre de rendez-vous matinal, mais je ne me voyais pas prendre des taxis partagés sans être sûre de pouvoir revenir sur Malanje. Mon chauffeur de taxi est plutôt souriant de bon matin et nous faisons la route en papotant gaiement (à coup de geste et de « portugnol » pour ma part). C’est assez folklorique mais on s’en sort pour faire connaissance. Arrivée sur place, nous rencontrons deux hommes qui attendent les touristes et nous proposent de nous accompagner en bas des chutes. Pensant que le chauffeur les connait, je ne négocie aucun prix avant de partir… sacrilège ! Au retour ils me montreront un arbre gravé, sur lequel est inscrit le prix à payer: 50 000 kz. Je rigole doucement, leur explique ce que pourrais penser les touristes européens de cette magouille et les remercie avec un pourboire et quelques boissons fraiches.
Nous descendons donc sur un chemin boueux et glissant, et je me retrouve à maintes reprises à mettre les mains par terre et les pieds dans l’eau jusqu’aux genoux. Heureusement que je suis en short, avec la chaleur angolaise ! Les gars m’aident et j’ai le sentiment d’être une enfant qui débute sur les chemins de randonnées. Nous finissons tant bien que mal par arriver en bas des chutes et la vue nous offre toute la puissance de la rivière Lucala, qui se déverse là. Ces cascades hautes de 105 mètres et larges de 410 mètres, venant du plus gros affluents du fleuve Kwanza, font partie des plus impressionnantes du continent africain.
De retour à Malanje, aucun bus Macon ne semble rouler en début d’après-midi. Le chauffeur de taxi me dépose à un départ de covoiturage, après avoir insisté pour m’offrir un café dans un bar de la ville. Je partirais de Malanje en 4×4 pour 5000 kz, partageant le siège de devant avec un angolais. La voiture a beau être plus confortable que le bus, j’ai les jambes ankylosées par le trajet qui passera deux fois plus vite qu’à l’aller. De retour à Luanda, l’un des passagers m’aident à me repérer et je finirais par me faire embarquer par un policier jusqu’à la maison de mon hôte. Un brin de chance et de belles rencontres.
Je quitterais l’Angola un samedi soir, m’envolant pour Sao-Tomé-é-Principe dans un contexte mondial assez inconnu (début 2020), qui s’avèrera stressant. Voyager en Angola en transport en commun est quelque chose de possible et beaucoup plus facile qu’en Namibie. Mais il faudra trouver d’autres alternatives pour se rendre au Parc national de Quiçama ou celui de Iona plus au sud. Quant à l’intérieur des terres, je vous conseille d’avoir votre propre véhicule ou de parler couramment portugais pour pouvoir demander des conseils avisés. Les Angolais que j’ai rencontré m’ont tous accueillis avec patience, bienveillance et un grand sourire sur le visage. J’ai été touchée par tant de générosité, d’acceptation et de douceur, que j’aurais presque pu m’installer dans ce doux pays. Il a été dur d’en partir, je m’y sentais comme à la maison et c’est un sentiment rare lorsqu’on voyage de par le monde. J’en ressors grandie et remplie de gratitude.
Je vous souhaite donc de pousser au delà de vos préjugés et peurs si vous en avez, d’aller goûter à la douceur angolaise qui a laissé les sévisses d’une guerre dans un passé lointain, et de vous laisser bercer par les rondeurs ensorcelantes de la kizomba. Kizomba signifie « fête » en kimbundu. Un bel hommage à la musique et à la danse qui sont finalement bien des langues universelles.
Voilà qui est fort intéressant, merci pour la balade. J’avais dû mal me renseigner, car j’étais persuadé qu’obtenir un visa pour l’Angola en tant que touriste indépendant tenait pour ainsi dire de la mission impossible.
Le visa angolais a encore cette réputation d’être difficile à obtenir. Mais je pense que cela vient des preuves demandées du début à la fin du séjour, ainsi que du format des documents à envoyer, qui est spécifique. Un document manquant et tu vois ton visa refusé. Cela n’empêche pas de refaire une demande en ligne et de l’obtenir en fin de compte, assez rapidement… Je repasserais cette épreuve avec plaisir si je devais repartir dans ce doux pays 🙂
Merci pour ton passage par ici Laurent.
Merci pour cet excellent témoignage. Je suis angolais d’origine et je suis très ému de voir tous vos commentaires sur ma terre natale. J’étais á Luanda en septembre dernier pour la 4ème fois en 9 ans et je peux vous dire que ce pays est en plein changement, notamment les conditions du visa qui ne sont plus d’appication. L’Angola est á présent ouvert aux détenteurs de passeport de 96 pays, sans détention de visa, dont la France et la Belgique (Espace Shengen). J’aimerais discuter en long et en large sur ce pays qui m’est cher et renseigner les personnes qui cherchent des informations sur ce pays. Par force de travail et d’abnégation, ma famille a une résidence de vacances á Luanda et je cherche á savoir quelles sont les motivations des personnes qui y vont pour pouvoir mieux les connaîtres et les renseigner. S’il y a des personnes intéressées, vous pouvez me contacter via mail emilio.makanzu@gmail.com, ou Facebook (Emilio Makanzu).ou Instagram (emilio_arturo). Au plaisir de vous lire, até já !
Merci pour l’information sur le visa. Je n’avais pas vu cette évolution. C’est super ! ça va me donner envie de refaire un tour dans ton pays. 🙂
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Tu as fini de me convaincre. Je ne sais pas si je serais assez courageuse pour m’y aventurer seule, mais j’ai beaucoup plus envie d’aller y faire un tour grâce à ton article. Merci.
Merci Martine pour ton message. Je suis heureuse de t’avoir convaincu. N’hésite pas à me contacter si un jour tu as besoin d’informations à ce sujet. On pourra peut-être s’y croiser 🙂
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Merci pour ton article. Je suis actuellement en Angola et tu m’as aidée autant pour savoir comment obtenir le visa (que j’ai obtenu après une demande de pré-autorisation en ligne puis 1h d’attente à la douane de Luanda) que pour l’organisation sur place. J’ai aussi eu un problème avec un « guide » aux chutes de Calendula, c’était très désagréable mais finalement on s’en est sortis sans payer l’arnaque. Je suis là pour visiter ma belle-famille donc je ne voyage pas solo mais en tout cas c’est un beau pays, loin de tout tourisme de masse et ça,ça fait du bien ! Nous avons testé près de Malanje le nouveau parc naturel pour apercevoir les fameuses palancas negras gigantes. Ce parc n’est ouvert que depuis 6 mois et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il se mérite vu la route pour y arriver ! Je pense qu’avec le temps ils vont mettre un peu plus de moyens pour les infrastructures type routes, éclairage public, gestion des déchets… Beau pays avec des gens très détendus et avenants, et vive la semba et la kiz !
Bonjour Léonie. Merci pour ton message Je suis ravie que mon article ait pu t’aiguiller. L’Angola est vraiment un pays coup de cœur pour moi. Je note pour le nouveau parc naturel près de Malanje. Il faudra que j’y reparte pour mettre cet article à jour (toutes les excuses sont bonnes à prendre je crois ).
Que de belles aventures…
Je recherche quelqu’un pour découvrir ce pays. J ai eu l occasion d y passer un an il y a trente ans en pleine guerre civile.
J aimerais rencontrer quelqu’un pour effectuer ce voyage.
J avoue que c’est nécessaire pour moi avant de fermer la boucle.
Si une ou deux personnes sont intéressées pourquoi ne pas partir ensemble découvrir ce pays.
Sinon je partirai seule et je sais que je ferai de belles rencontres.
En tout cas merci pour ce récit.